Arrivé à l’OM lors du mercato estival 2010 pour 16 millions d’euros en provenance du Toulouse Football Club, André-Pierre Gignac est à l’époque le transfert phare du recrutement marseillais. Auréolé du titre de meilleur buteur de la Ligue 1, obtenu lors de l’exercice 2008-2009 avec 24 réalisations, le Martégal rejoint son club de coeur et parait particulièrement motivé. Malheureusement, le joueur traine une pubalgie aux adducteurs depuis prés d’un an qui l’handicapera lors de ses six premiers mois dans la cité phocéenne, causant blessures à répétition souvent suivies de rechutes, l’empêchant de donner sa pleine mesure. En accord avec le staff médical de l’OM, le buteur décide de mettre un terme à sa saison en mai 2011 et de se faire opérer. Lorsque l’avant-centre retrouve la compétition, son niveau est très en dessous de ses capacités et un départ en prêt pour Fulham est même à deux doigts de se conclure à l’hiver 2011. Un épisode douloureux sur lequel est revenu Bafétimbi Gomis. « Fulham, dans sa tête, c’était seulement un passage obligé pour s’oxygéner, partir pour revenir plus fort à la fin de son prêt. S’il avait fini par se sentir inutile à l’OM, jamais il n’a songé à un départ définitif. »
Alors en pleine tourmente et au centre de toutes les critiques, André-Pierre Gignac restait cependant résolu à réussir à l’OM comme s’en souvient son ami lyonnais. « À sa place, beaucoup auraient laissé tomber. Lui me répétait : « Tôt ou tard, tu verras, je m’imposerai ». Pourtant, quand je voyais ce qu’il vivait, entre les sifflets du public, les malentendus avec son coach, je lui demandais ce qu’il allait faire. Il répondait : « Ce sera difficile mais je reste et je vais me battre ». Sa force, c’est son immense confiance en lui. »
Une détermination exemplaire qui lui a permis de remonter la pente et de faire partie aujourd’hui des Olympiens les plus importants du onze d’Elie Baup. L’attaquant provençal tient donc, cette année, sa revanche sur le sort en réalisant sa meilleure saison sous le maillot Ciel et Blanc. Malgré une fracture du métatarse qui a mis un frein à sa dynamique, le buteur marseillais compte à ce jour 16 buts toutes compétitions confondues. Une belle démonstration de courage et de ténacité dans une situation intenable que certainement peu de joueurs auraient sciemment décidé de supporter aussi longtemps.