Comme tous les ans à la même période, les rumeurs concernant un possible rachat de l’OM par les Saoudiens ont explosé ces dernières semaines. Rolland Courbis, Thibaud Vézirian, Michel Moulin, ainsi que de nombreux comptes Twitter anonymes affirment que des négociations sont en cours. Leur discours donne le sentiment d’entendre/de lire toujours la même histoire.
Georges Malbrunot n’a pas la même analyse de la situation. Le journaliste spécialisé ne pense pas que le contexte soit à un rapprochement entre les Saoudiens et les Français : « Historiquement, la France était un allié de l’Arabie Saoudite. C’est à la fois un allié et un client. Un allié diplomatique, en particulier contre l’Iran, et un client car c’est l’un de nos grands clients pour l’armement. Mais aujourd’hui, nos positions économiques ont tendance à reculer. D’un point de vue personnel, entre Emmanuel Macron et Mohammed Bel Salmane, il n’y a pas d’alchimie. Il n’y a pas une relation extrêmement chaleureuse. On reste un pays allié de l’Arabie Saoudite, mais on n’est plus dans cette époque où l’Arabie Saoudite était l’un de nos clients privilégiés. De la même façon, pour l’Arabie Saoudite, la France et même l’Europe ne sont plus des partenaires de tout premier plan », a-t-il expliqué.
» Ils aiment la France, mais… «
Malbrunot n’a pas été informé de tractations en vue d’acquérir l’OM. Il ne pense pas que le rachat d’un autre club soit nécessaire après Newcastle : « Je n’ai pas d’information factuelle sur ce dossier-là. Ils achèteront un club car cela fait partie de leur stratégie. Le Qatar a un grand club, les Émirats Arabes Unis ont un grand club, et eux, il n’y a pas de raison qu’ils n’aient pas de grand club. S’ils ont besoin d’avoir un club en France après Newcastle ? Pas forcément. Ils ont déjà Newcastle. La France, pour les dirigeants saoudiens, c’est un peu un lieu de villégiature pour l’été. MBS a acheté son grand château près de Paris. On ne fait plus partie des priorités saoudiennes en termes d’investissements. Ils aiment beaucoup la France, mais c’est un peu le folklore. Beaucoup de Saoudiens aiment la France, mais c’est plus un lieu de villégiature que d’investissements. Ils savent que l’économie française n’est pas en très bonne santé, la France a des problèmes avec l’Islam. Et tout cela jette une ombre sur l’image de la France dans leur pays. »
L’histoire se répète systématiquement et ressemble davantage à une opération de la com’ qu’à de véritables tractations. Pourquoi investir davantage quand, avec quelques comptes sur les réseaux sociaux et quelques relayeurs de rumeurs, il est déjà possible de faire le buzz ?