Dans son édition du jour, La Provence consacre un article au décryptage de la méthode de Marcelino. Une très bonne chose étant donné que le natif de Villaviciosa n’est pas particulièrement connu en France. Tomas Pina, qui termine sa carrière en Chine, détaille notamment ses principes.
« Avec le ballon, il voulait que l’on joue vite vers l’avant. C’est un entraîneur très vertical, avec des transitions très rapides, il ne veut pas la possession pour la possession, n’a pas envie de longues conservations. Le message c’était : ‘Quand on a le ballon, on attaque' », a expliqué l’ancien joueur de Villarreal au journal.
Tomas Pina a confirmé la rigueur dont fait preuve Marcelino en termes d’alimentation. Il met parfois des joueurs au régime : « Ça peut engendrer des tensions parce qu’il y a des amendes, des contrôles surprises. Il faut de grands pros pour supporter sa méthode, il réclame tellement d’engagement… Si un joueur n’est pas prêt à s’engager à 100 %, il ne joue pas. Dans certains clubs, des joueurs se permettent parfois de manger moins bien, de s’entraîner plus tranquillement, de ne pas aller en salle. Avec lui, ça ne marche pas. »
« Il est proche des joueurs, mais il te dit les choses comme elles sont »
Les Marseillais sont prévenus. L’exigence ne diminuera pas la saison prochaine. Cet aspect a certainement compté aux yeux des dirigeants phocéens, convaincus que l’OM avait du retard dans ce domaine.
« C’est le meilleur entraîneur que j’ai eu », a aussi expliqué Pina au quotidien. La Provence remarque d’ailleurs que Denis Suarez, pourtant coaché par des pointures comme Roberto Mancini, Unai Emery, Luis Enrique ou Ernesto Valverde, a par exemple dit la même chose.
« Il est proche des joueurs, mais il te dit les choses comme elles sont, il est direct. Certains peuvent se vexer et il peut y avoir des conflits. Mais il devient de plus en plus diplomate avec le temps, et il a toujours été respectueux. Tu es avec lui ou contre lui. Je suis devenu un joueur différent, j’ai appris avec lui presque tout ce que je sais du foot, de la tactique. Il est attentif au moindre détail, j’ai savouré tous ces moments avec lui », a continué Tomas Pina.
En termes de management, Marcelino apprécie « les effectifs assez restreints, de 20 à 22 éléments, faire tourner et participer tout le monde. Après, évidemment, quand les matches décisifs arrivent, certains joueurs ne sortent plus du 11. » Cela peut engendrer de la fatigue, après plusieurs saisons passées avec lui : « Il est tellement exigeant envers lui-même et envers toutes les strates du club, jusqu’au cuisinier, qu’il peut y avoir une usure. Je pense que c’est ce qui s’est passé à Villarreal après quatre saisons. »
Marcelino a passé 377 matchs sur les bancs de Liga. L’ancien coach de Bilbao va désormais découvrir un nouveau championnat bien différent de celui qu’il a connu.