« Je suis choqué et furieux. Choqué qu’en 2021, après tous les événements que nous avons vécus depuis le début de la saison, il y ait encore des imbéciles qui soient en situation de jeter des projectiles sur les acteurs du jeu, joueurs ou arbitres. Je suis choqué, encore, que l’on mette deux heures pour prendre une décision qui relève de l’évidence et qui aurait dû être prise en deux minutes. Car il est évident que quand un acteur est touché, le match ne peut pas reprendre. On ne peut, sous aucun prétexte, transiger avec l’intégrité des acteurs et il ne peut pas y avoir de deuxième chance à mes yeux. Le match doit être interrompu, point final », a-t-il lancé à L’Équipe.
« Ces événements ruinent tout le travail de relance sportive et économique »
Il affirme que « ce n’est pas comme si la LFP n’avait pas anticipé ces sujets de troubles à l’ordre public dans les stades » : « Nous sommes rattrapés par un principe de réalité, car notre arsenal est réduit. À titre d’exemple : il aura fallu attendre les incidents d’hier (dimanche) pour que la réunion avec les ministres, que nous appelons de nos voeux depuis août, soit enfin organisée, dans le cas présent Place Beauvau (ministère de l’Intérieur) demain matin (mardi matin). Il est urgentissime de se réunir tous ensemble. Ces événements sont inadmissibles et ruinent par ailleurs tout le travail de relance sportive et économique qui est mené en parallèle par la LFP et les clubs depuis un an. »
Il pense qu’il faut « renverser la table sur les questions de sécurité ». Il accuse les pouvoirs publics : « Nous avons, d’une part, des clubs qui sont pleins de bonne volonté, mais qui n’arrivent pas à faire le ménage au sein de leurs supporters les plus violents. Et d’autre part, des pouvoirs publics qui sont – à juste titre – les décideurs finaux en termes d’ordre public, mais qui n’assument pas cette situation. Et au bout de la chaîne, la LFP, qui n’a comme seul pouvoir que d’être le » juge » sportif, et qui se retrouve à être le punching-ball du système. Alors, certes, on ne fait peut-être pas tout bien, mais la réalité est que nous n’avons ni pouvoir de police et de justice, ni celui de sanctionner individuellement les fauteurs de troubles, ni même celui d’imposer la non-reprise d’une rencontre quand nous considérons que cela n’a aucun sens… » Il souhaite ainsi « une grande concertation nationale concernant la violence dans les stades » : « Cette gangrène va nous tuer si nous ne réagissons pas urgemment. »
On peut regretter que VLB ait attendu le 6e incident pour prendre la parole et taper du poing sur la table. C’est aussi son rôle, en tant que président de la LFP.