Dans un entretien accordé à L’Équipe, Amine Harit est revenu sur sa blessure survenue avant le Mondial qatari. Le milieu offensif a admis que cela avait été difficile sur le moment : « C’est toujours comme ça ! Cela a été dur. Je ne vais pas faire le mec fort qui n’a pas été dégoûté. Mais j’ai réussi à vite penser à ma rééducation. Que je fasse la gueule ou que je sois joyeux, c’était la même sentence. Dix mois, c’est à la fois long et ça passe très vite. »
Le joueur a bénéficié des derniers progrès de la médecine : « Je n’ai pas trop compris au début ! Il me dit : ‘‘On va te greffer des ligaments prélevés chez une personne décédée et qu’on a congelés’’. Pawww… Je le regarde, sceptique, on parle d’un mort ! Aujourd’hui, j’en souris, mais sur le coup, tu te dis : ”Je préfère prélever une part de moi que prendre quelque chose sur une personne décédée.” Puis il m’a parlé de la préservation, de l’entretien. Tout est réalisé pour que ce soit parfait, comme un organe neuf. J’espérais juste, comme c’était la jambe gauche, que la personne avait un bon pied gauche. Peut-être j’allais tomber sur un Messi ! Je ne sais pas aujourd’hui qui m’a ”donné” ce ligament. »
« Ça va être moi le Kobe Bryant de l’OM ! »
Son entourage lui a offert l’autobiographie de Kobe Bryant. Elle lui a servi : « Je l’ai lue, et pas qu’une fois. À un moment, tu te demandes, même si tu ne veux pas te l’admettre : ‘‘Vais-je revenir à mon meilleur niveau ?’’ Et là, il y a cette personne, paix à son âme, qui est une source d’inspiration incroyable. Ce que je suis en train de vivre n’est rien par rapport à ce qu’il a vécu, ce que sa famille a vécu. Il n’y a pas que le sport, il y a tout ce qu’il y a autour, comme le racisme. Qu’il décède dans cette tragédie (un accident d’hélicoptère le 26 janvier 2020, NDLR) donne encore plus de sens à son livre. »
L’Américain l’a particulièrement inspiré : « Il allait s’entraîner à cinq heures du matin, il rentrait chez lui, faisait le petit-déjeuner à ses enfants, les emmenait à l’école, revenait chez lui, faisait une sieste, repartait bosser avec l’équipe, rentrait coucher ses gosses et repartait s’entraîner le soir. C’est abusé. Moi, j’étais blessé ? C’est mort, je vais faire pareil. À 100 %, il s’entraînait comme ça. Alors, blessé ! J’ai tout décortiqué de sa vie, j’ai regardé toutes les vidéos sur YouTube, les reportages, j’ai vu qu’il s’était fait une grosse blessure au tendon d’Achille, l’opération, etc. Je me suis dit : ‘‘Tu es malade… ça va être moi le Kobe Bryant de l’OM !’’ »
Amine Harit retrouve progressivement son meilleur niveau. L’international marocain a délivré 5 passes décisives et marqué 1 but en 13 apparitions, cette saison.