Payet fracasse la commission de discipline

Dimitri Payet (34 ans) déplore la légèreté des décisions prises par la commission de discipline à l’égard des Niçois, suite aux incidents survenus à l’Allianz Riviera. Il pense que la LFP a manqué une occasion de frapper fort pour faire cesser les débordements.

Nice OM Incidents

Interrogé par L’Équipe, le Réunionnais est revenu sur l’invasion du terrain survenue à Nice, le 22 août. Il a expliqué sa réaction : « Si je relancerais la bouteille si c’était à refaire ? (Silence) Je pense que oui. C’est ce que j’ai dit à la commission de discipline. Je n’ai pas pris une bouteille à la 75e minute, contre Nice. Tout ce qui s’est passé avant, c’est normal ? Les incidents n’ont pas commencé là. Ensuite, ça fait six ans que je tire les corners à l’OM. Je sais ce que c’est. Ça fait six ans que je prends des projectiles. Mais on ne m’avait jamais touché comme ça. »

« Les sanctions de la commission de discipline n’ont pas été à la hauteur »

Le milieu offensif a craint de prendre autre chose dans la tête : « C’est pour ça que je me relève. Si je reste allongé, je me dis que je vais en prendre plus dans la gueule. Après, si je ne me relève pas, le match, on le gagne 3-0 (sur tapis vert). Je peux sortir avec une minerve et l’histoire, elle est réglée. Mais ma réaction est humaine. Au vu des décisions qui ont suivi et des événements qu’il y a eu ensuite sur d’autres terrains, on ne va jamais s’en sortir. (…) Il fallait prendre des décisions, justement. Ce match à Nice était l’occasion de mettre un terme à tout ça. Mais les sanctions de la commission de discipline n’ont pas été à la hauteur. Et ça s’est vu ensuite. »

D’autant que la commission l’a jugé comme un coupable : « Je l’ai très mal vécu, très mal… J’étais touché quelques jours. Moi je suis victime normalement. Et j’ai été jugé en tant que victime et coupable. Et ça, je ne l’ai pas digéré. Après, ça n’est pas ma première commission. Je suis rarement redescendu de Paris content. Mais là, c’est la fois de trop. Malheureusement, après ces décisions, je savais qu’on était parti sur du grand n’importe quoi et je ne me suis pas trompé. Les faits m’ont donné raison. Tant qu’on ne prendra pas de vraies décisions… Du genre ? Il suffit de traverser la Manche. J’ai joué en Angleterre, j’ai vu comment ça se passait là-bas. Il n’y a pas de négociations possibles. C’est tolérance zéro et l’histoire est réglée. Le mec sait ce qu’il risque, le club qui ne sait pas gérer ses supporters le sait aussi… Je pensais vraiment qu’il y aurait un truc fort après Nice et qu’on allait arrêter de rigoler. Les supporters, et je parle aussi des nôtres, il faut qu’ils sachent qu’ils peuvent aussi pénaliser leur équipe et l’image du club. Mais il faut attendre quoi ? Qu’il se passe quelque chose d’encore plus grave ? Ce sera trop tard. » Quant à sa sanction, il a conscience qu’il sera bientôt suspendu : « Au premier carton jaune, je serai suspendu un match. C’est un match ferme déguisé. »

On peut regretter que l’OM n’ait pas fait appel d’une décision complètement lunaire de la commission de discipline. Les instances n’ont surtout pas brillé par leur lucidité, ce début de saison. Certains de ses responsables, en particulier à la commission, n’ont clairement pas la compétence pour assumer leur rôle correctement. Espérons que cela change, un jour…

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