Lors d’un entretien accordé à RMC, le défenseur formé à l’OM s’est exprimé sur l’exercice 2014-2015, lors duquel il a été entraîné par El Loco. Sa façon de faire était très différente de ce à quoi il était habitué : « Par exemple, la semaine, on ne faisait que des exercices de passes, de la tactique, de la technique, et une seule fois, sur cette semaine, on faisait du jeu. C’était deux fois 25 minutes. Un entraîneur classique va faire du jeu tous les deux jours, en moyenne, ou de la possession, mais là, on ne faisait même pas ça. En revanche, ce jeu hebdomadaire était d’une intensité… C’était plus dur qu’un match. Je me souviens que la première fois, à la fin de l’entraînement, j’ai eu un petit déclic et je me suis dit : « Si je n’y arrive pas, je ne pourrai jamais jouer dans cette équipe. Il faut que je travaille plus, encore plus fort pour qu’il puisse me regarder et m’intégrer. » A l’époque, je devais prendre au marquage individuel un joueur et il allait dans tous les sens. C’était très dur, mais c’était moteur. »
« Il nous parlait de la famille, de l’argent. Des trucs de père, quoi »
L’entraîneur argentin avait suscité un engouement terrible : « Moi qui allais au stade depuis tout petit, je n’avais jamais vu la Vélodrome aussi chaud qu’à cette période. Bielsa a réussi à ramener tout le monde au stade. Ça aussi ce fut un déclic. Tu vois une ambiance comme ça et tu te dis: « Qu’est-ce qu’il faut pour que je joue? » Tu mets tout en marche pour entrer dans l’équipe. » Il se souvient aussi de la distance mise par le coach : « À part quelques cadres, peu de monde avait un rapport direct avec Bielsa. On le voyait souvent la veille du match. Il nous montrait des actions du dernier match ou de l’entraînement ; parce qu’il y avait aussi ça qui était fou : toutes les séances étaient filmées. Souvent il nous sortait du positif des séances, des derniers matches. Il arrivait à faire passer des messages comme ça. Mais niveau management, il n’était pas proche des joueurs. Ses adjoints l’étaient beaucoup plus. Il faisait passer les messages par là. Il y a aussi le fait qu’il faisait beaucoup de discours pendant ses séances ou pendant les matches. Et c’était des discours de père. De nous dire par exemple : « Vous gagnez beaucoup d’argent, mais vous n’avez pas le temps pour le dépenser. Et vous êtes obligés d’être tout le temps dans le foot. » Il nous parlait de la famille, de l’argent. Des trucs de père, quoi. C’est pour ça aussi qu’à la fin on était prêts à mourir pour lui. Il arrivait à nous transcender. »
Baptiste Aloé a pris part à 14 matchs de Ligue 1, cette saison-là. Il a ensuite joué à Valenciennes, durant quatre ans.