15M de déficit à l’OM : pas vraiment une nouveauté

Dans son édition d’octobre 2010 (il y a donc un an), le journal L’Expansion titrait « L’OM est-il bien géré ? » et annonçait en filigrane des lendemains difficiles. Aujourd’hui, c’est la confirmation puisque hier le conseil d’administration d’officialiser un déficit de 15 millions d’euros. Un gouffre énorme qui tranche avec la bonne tenue des comptes de […]

Dans son édition d’octobre 2010 (il y a donc un an), le journal L’Expansion titrait « L’OM est-il bien géré ? » et annonçait en filigrane des lendemains difficiles. Aujourd’hui, c’est la confirmation puisque hier le conseil d’administration d’officialiser un déficit de 15 millions d’euros. Un gouffre énorme qui tranche avec la bonne tenue des comptes de l’équipe précédente, Pape Diouf et Julien Fournier. La sonnette d’alarme avait donc été pourtant tirée bien avant que Margarita Louis-Dreyfus ne réagisse.

Diouf viré, les Louis-Dreyfus jouent aux pompiers

Très apprécié à Marseille mais en conflit ouvert avec le président du conseil de surveillance Vincent Labrune , Pape Diouf est viré de l’OM en juin 2009. Il convient alors d’éteindre le feu qui couve dans les tribunes. « On n’ose même pas y croire estimait alors Michel Tonini, vice-président des Yankees. (…) RLD et la tribu de lèche-culs qui l’entoure sont nocifs à l’OM. Avant Pape, il ne faisait que combler les déficits pour sauver le club de la banqueroute. Depuis quelques saisons, on pouvait s’auto-suffire, sans être pour autant le Real Madrid ou Manchester United. Pape avait donné de la valeur à son investissement et il va à nouveau tout perdre encore tout perdre. » Ce qui ne devait être qu’un recrutement d’ajustement avec seulement 3 nouveaux joueurs devient le plus gros de l’époque avec les signatures de Lucho Gonzalez pour 18.0 millions d’euros (hors bonus), de Stéphane Mbia pour 12 millions d’euros, Souleymane Diawara pour 7 millions d’euros, Fabrice Abriel pour 2.5 millions d’euros, Gabriel Heinze pour 1.5 millions d’euros ainsi que Elinton Andrade, Charley Fomen, Cyril Rool, Fernando Morientes, Edouard Cissé. Et si ces arrivées couteuses peuvent être supportées financièrement par l’OM au niveau des indemnités de transfert, la masse salariale elle explose. Elle représente alors 87.2 millions d’euros (72.3 millions la saison précédente soit une augmentation de plus de 20.6% alors que MLD avait initialement demandé une baisse de 10%) et 60% des dépenses du club. A noter que 5 millions d’euros de primes ont été versées pour le titre de Champion de France, ce qui fait dire à bon nombre de patrons de club qu’il est moins couteux de finir dauphin que champion.

Un mercato 2010/2011 catastrophique

Didier Deschamps pointe fort justement un déficit en attaque qui ne doit pas seulement au départ de Mamadou Niang pour Fenerbahçe. Le coach phocéen veut Luis Fabiano et propose au FC Séville 15 millions d’euros pour l’international brésilien, une somme déjà conséquente au regard de l’age du joueur. Les dirigeants andalous ont les yeux plus gros que le ventre et exigent 18 millions pour lâcher leur vieillissant buteur. Une somme trop importante pour un joueur dont on sait que deux ans plus tard, il n’en vaudra pas le quart. Le transfert capote et Fabiano est finalement vendu 6 mois plus tard à Sao Paulo pour … 7.6 millions d’euros. Sauf que l’obstination de Deschamps a duré des semaines et le club phocéen doit en catastrophe conclure rapidement sur des solutions de repli. Pris à la gorge, les tergiversations du club phocéen oblige l’OM à lâcher 31 millions d’euros pour André-Pierre Gignac et Loïc Rémy. La guerre entre Deschamps et Dassier a commencé.

OM : un avenir qui s’assombrit

Le plus inquiétant est que les prochaines années promettent d’être difficiles pour l’OM avec la rénovation du stade qui va amputer les recettes de la billetterie (L’Expansion parle de 10 millions d’euros de moins par saison sur un total de 25 millions d’euros), la suppression du DIC qui représentait 7.5 millions d’euros d’économie, la baisse logique des droits TV du football français (soit la moitié des recettes du club avec 71 millions d’euros engrangés en 2009/2010), le fair-play financier qui devrait plafonner l’aide des riches propriétaires (mais là on se fait moins de soucis). Autant de perspective en moins pour les dirigeants phocéens dont la seule marge de manoeuvre du club pourrait être le sponsoring (le contrat maillot avec Betclic doit d’ailleurs être renouvelé prochainement). Or la crise est passée par là et il sera difficile de faire mieux que ses 28 millions d’euros engrangés par saison d’autant que l’OM semble moins attractif que par le passé comme en témoignent la baisse de fréquentation du Stade Vélodrome et des audiences télé.

En déplacement à Marseille pour l’occasion, Margarita Louis-Dreyfus a décidé de parler aux joueurs et aux dirigeants de l’OM aujourd’hui pour remobiliser les troupes. Malgré tout, les résultats sportifs, s’ils s’améliorent, ne combleront les manques à gagner à venir pour l’OM et la veuve de RLD devra inévitablement combler les pertes au terme de la saison. A moins que le club décide de vendre ses bijoux de famille.