17 ans de galères !

29 mai 1993. L’OM vient de remporter un Clasico de légende grâce à des buts de Rudi Völler, Basile Boli et Alen Boksic. Le spectacle sur le terrain est à la hauteur de l’ambiance qui règne dans les tribunes. Les supporters, déchainés, fêtent à la fois le titre obtenu contre le grand rival parisien et […]

29 mai 1993. L’OM vient de remporter un Clasico de légende grâce à des buts de Rudi Völler, Basile Boli et Alen Boksic. Le spectacle sur le terrain est à la hauteur de l’ambiance qui règne dans les tribunes. Les supporters, déchainés, fêtent à la fois le titre obtenu contre le grand rival parisien et la Coupe d’Europe ramenée de Munich. Euphoriques, ils ne se doutent certainement pas qu’ils seront sevrés de trophées 17 ans durant.

Championnat 1994 : le PSG remporte la mise
Les Phocéens ont eu le mérite de terminer à la seconde place malgré toutes les attaques médiatiques subies tout au long de l’année. L’extraordinaire seconde partie de saison de Sonny Anderson, recruté au Servette Genève en tant que joker en novembre 1993 et auteur de 16 buts en 20 matchs, n’a pas suffit. Le PSG, amené par Raï, Valdo et David Ginola remporte le titre de champion de France. L’OM, qui n’a pourtant pas perdu face à son grand rival (victoire 1-0 à l’aller, match nul 1-1 au retour) et qui a été privé de participation à la Ligue des Champions, la Supercoupe d’Europe et la Coupe intercontinentale, est relégué en division 2 au terme de la saison. Des souvenirs douloureux, la fin d’une époque.

Championnat 1999 : le championnat de la honte
Il a fallu cinq ans à l’OM pour jouer à nouveau les premiers rôles de l’élite française. Sous l’égide de Rolland Courbis, une équipe s’est créée. Andreas Kopke, Laurent Blanc, Robert Pirès, Christophe Dugarry, Florian Maurice et Fabrizio Ravanelli sont les nouvelles stars du Vélodrome. Pourtant, en cette saison, Marseille craque dans la dernière ligne droite. Les Phocéens s’inclinent notamment à Paris après avoir mené 1-0. Lors de la dernière journée, le PSG offre le titre aux Girondins en perdant à domicile dans des conditions suspectes. Le transfert d’Ali Benarbia de Bordeaux à Paris pour une somme dérisoire quelques semaines plus tard n’y changera rien : LFP ne juge pas bon d’ouvrir une enquête.

Finale de la Coupe de l’UEFA 1999 : Bologne a coûté cher
La bagarre entre les Phocéens et les Bolonais à l’issue de la rencontre retour a été d’une violence rare. Christophe Dugarry a notamment distribué de jolis crochets tandis que Patrick Blondeau, par la suite non reconnu sur les images par l’UEFA en raison de son crâne rasé, donnait des coups de têtes aux CRS italiens pourtant munis de casques. L’honneur est sauf mais Christophe Dugarry, Hamada Jambay, Fabrizio Ravanelli, Peter Luccin et William Gallas sortent suspendus de ces demi-finales. L’OM s’incline 3-0 contre Parme. Laurent Blanc a notamment réalisé une grosse bourde. Quelques années plus tard, les médias italiens diffusent une vidéo montrant Fabio Cannavaro entrain de s’injecter un produit suspect dans les veines la veille de la finale.

Finale de la Coupe de l’UEFA 2004 : Collina sans pitié
Cinq ans plus tard. L’OM de Didier Drogba affronte le FC Valence après un parcours exceptionnel en C3 : repêchés des poules de Ligue des Champions, les hommes de José Anigo ont éliminé successivement Liverpool, l’Inter Milan et Newcastle. Les 8 000 supporters marseillais qui ont fait le déplacement à Göteborg vont néanmoins rapidement déchanter : Pierluigi Collina siffle un pénalty contre l’équipe marseillaise et expulse Fabien Barthez juste avant la mi-temps. L’OM perd pied et s’incline 2-0. La double sanction et les sourires échangés entre l’arbitre et les Espagnols feront longtemps polémique après le match, tout au moins en France. Du côté des supporters, on commence à se dire que cet OM est maudit…

Finale de la Coupe de France 2006 : une défaite qui fait mal
Marseille retrouve son grand rival au Stade de France. Les supporters sont tendus comme des strings : 20 000 supporters de chaque camp se font face dans l’antre parisienne. Quelques mois auparavant, l’Olympique de Marseille, grâce à un but resté dans les mémoires de Lorik Cana, a mis fin au signe indien qui le condamnait à ne plus gagner contre le PSG. Hélas, malgré un effectif intrinsèquement supérieur, l’OM de Jean Fernandez s’incline 2-1. On retiendra l’énorme faute de Bernard Mendy sur Mickael Pagis dans la surface de réparation, l’attaquant sera blessé durant plusieurs mois, et le but hors norme de Vikash Dhorasoo. Gros coup dur pour les supporters…

Finale de la Coupe de France 2007 : Sochaux in extremis
Un an après la déconvenue subie contre le PSG, l’OM a l’occasion de prendre sa revanche contre le FC Sochaux. Confiants, bon nombre de supporters se rendent dans la capitale afin d’assister au premier titre du club depuis 1993. Malgré une très belle prestation de Djibril Cissé, lequel inscrit un doublé, les Olympiens se font rattraper en seconde mi-temps puis en toute fin de prolongation. La présence d’un chat noir, dont on ignore toujours l’identité malgré quelques suspicions, dans le stade conduit à une nouvelle défaite, cette fois-ci aux tirs au but. RLD indiquera à Franck Ribéry, lequel s’est dégonflé au moment d’aller tirer son pénalty, son souhait de le voir accepter la proposition du Bayern Munich quelques jours plus tard.

Championnat 2009 : Blanc stoppe l’OM
Leader de la Ligue 1 de la 31ème à la 35ème journée, Marseille se prend à rêver d’un possible titre. La défaite 3-1 concédée contre Lyon au Stade Vélodrome lors de la 36ème journée a néanmoins raison de tous les espoirs marseillais : Karim Benzema a choisi un bien mauvais jour pour retrouver son niveau. Par ailleurs, Bordeaux, mené par un Yoann Gourcuff en surrégime et entraîné par un Laurent Blanc à qui tout réussit, termine la saison en trombe, enchainant onze succès consécutifs. Adulé par les supporters, Eric Gerets, qui gère pourtant son effectif de main de maître, quitte le club sans avoir gagné un seul titre. Il sera imité quelques semaines plus tard par le président Pape Diouf : une nouvelle page se tourne.

Le bonheur suscité par les deux trophées obtenus est d’autant plus important que l’attente a été longue et le sort cruel. Chacun des acteurs de la maison marseillaise des 17 dernières années, à quelques exceptions près, mérite d’être associé à cette double victoire. On a également une pensée pour tous les jaloux qui s’en sont pris à l’OM, de 1993 à aujourd’hui : le club n’est ressorti que plus populaire de tous ses tourments. Espérons que cette réussite laisse présager un glorieux avenir.