Les joueurs marseillais ont enfin eu un milieu de semaine sans match après un début de mois de janvier sur les chapeaux de roue. L’adversaire du jour vient de changer d’entraîneur et est dernier de L1 avec 9 points de retard sur le premier non reléguable. Ils n’ont plus gagné depuis des lustres et ont marqué très peu de buts (un des pires total de l’histoire du championnat de France).
Jean Fernandez doit toujours se passer des sélectionnés à la CAN (Habib Beye, Abdoulaye Meité, Taye Taiwo, Wilson Oruma et Mamadou Niang) ; il n’a pas retenu Koji Nakata, Andrès Mendoza et Koke (leur situation semble ne plus passer par l’OM) ainsi que Yannick Quesnel et Karim Dahou.
L’entraîneur olympien revient à un 4-3-3 avec Fabien Barthez (le capitaine) dans le but, Demetrius Ferreira (à droite) et Jérôme Bonnissel (à gauche) évoluent sur les côtés de la défense, Frédéric Déhu et Bostjan Cesar sont dans l’axe, Lorik Cana et José Delfim sont les milieux de terrain défensifs, Sabri Lamouchi doit faire la liaison entre la défense et l’attaque, Franck Ribery (plutôt à gauche) Toifilou Maoulida (plutôt à droite) et Mickael Pagis (dans l’axe) forment le trio d’attaquants.
Cédric Carrasso, Andre Luis, Alain Cantareil, Samir Nasri et Christian Gimenez complètent la feuille de match et sont sur le banc.
Ajaccio démarre fort et prive l’OM de ballon, presse et a des occasions. Logiquement, l’ACA ouvre le score à la 11ème minute sur un dégagement loupé de Ferreira repris par Andre Luis qui sert Lucas, seul dans la surface, qui place un tir précis. Petit à petit, les Olympiens perdent moins rapidement le ballon puis le gardent de plus en plus. Il faut quand même attendre 36 minutes pour voir une occasion (un tir de Ribery). Avant la pause, Ferreira est remplacé par Nasri et l’équipe de Fernandez bascule en 4-4-2. Dans les arrêts de jeu, Maoulida part dans le dos de la défense, se retrouve devant Porato mais il rate son contrôle et sert Pagis qui égalise d’une frappe précise.
Après 10 premières minutes calmes au retour des vestiaires, Ajaccio enchaîne une pluie de grosses occasions par De Faria et Lucas. Sur l’une d’entre elles, le buteur brésilien double la mise après un centre de N’Diaye. Les Marseillais, archi dominés, ont enfin une occasion à un quart d’heure de la fin mais Maoulida tire sur Porato. Les entrées de Cantareil et Gimenez ne changent rien (à part la tactique marseillaise qui est plus offensive). Un tir de De Faria en fin de match heurte encore le poteau de Barthez. A 5 minutes de la fin, Maoulida bute encore sur Porato et loupe l’occasion d’égaliser. Quelques instants plus tard, sur un corner, N’Diaye de la tête, donne définitivement la victoire aux Corses.
Fabien Barthez (5) : Complètement abandonné par sa défense, il a vu une multitude d’occasions du duo De Faria/Lucas et s’en sort très bien de n’encaisser que 3 buts. Il a fait quelques bonnes interventions (notamment dans les pieds) a été sauvé par ses poteaux à deux reprises. Comme au Mans, un vrai cauchemar pour le capitaine phocéen.
Demetrius Ferreira (3.5) : Mis en danger continuellement par Andre Luis et Collin, il a quand même joué assez haut ce qui fait que les deux Corses ont souvent plongé dans son dos. Il a surtout loupé plusieurs relances et notamment celle qui a amené l’ouverture du score. Il a été clairement sanctionné par son entraîneur en se faisant sortir avant le repos alors qu’il n’était pas blessé. Finalement, vu la suite de la rencontre, il n’a pas été plus mauvais que la plupart de ses coéquipiers.
Samir Nasri (4.5) : Il a remplacé le latéral brésilien avant le repos et a évolué milieu offensif sur un côté puis, en fin de rencontre milieu axial. Il a touché pas mal de ballon mais n’a pas permis à l’OM de stabiliser son jeu et de garder la balle.
Jérôme Bonnissel (4) : L’arrière gauche de l’OM avait Moussa N’Diaye dans sa zone et a souffert face à la puissance et la rapidité du Sénégalais. Il l’a tout de même globalement bien contenu mais l’a laissé échappé (en se trouvant sur une longue transversale) une fois sur le deuxième but corse. Offensivement on ne l’a quasiment pas vu.
Alain Cantareil (non noté) : Entré à l’heure de jeu, poste pour poste à la place de Bonnissel, il a connu un match abominable pour son baptême du feu en L1. Défensivement, il n’a pas trop eu de travail et a un peu essayé de monter sur son flanc gauche.
Frédéric Déhu (4) : La patron de la défense, comme tous ses coéquipiers, a été mis au supplice par la pire paire d’attaquants de L1. Le duo auriverde De Faria/Lucas (bien servi par un Andre Luis des grands soirs) s’est créé une multitude d’occasions face à une défense apathique, complètement submergée.
Bostjan Cesar (4) : Le stoppeur gauche slovène, comme son compère de la défense centrale, a vu déferler les attaques ajacciennes sans pouvoir faire grand-chose. La cause principale de cette après-midi cauchemardesque semble quand même être l’absence totale de milieu de terrain plus que la prestation de la défense.
José Delfim (3) : Complètement dépassé, il a récupéré un minimum de ballons malgré la présence de deux autres milieux récupérateurs (en première mi-temps). Son rendement, proche du néant, comme celui des autres milieux, semble être la cause principale de la prestation calamiteuse des Marseillais.
Lorik Cana (3) : Le milieu de terrain albanais a joué la première période à son poste de prédilection et il a été très brouillon (avec beaucoup de fautes) et peu efficace. Il est ensuite passé arrière droit et a connu beaucoup de difficultés dans l’alignement pour mettre hors-jeu les attaquants corses, ce qui a provoqué pas mal de départs ajacciens dans le dos de la défense. Il a aussi été proche d’écoper d’un second carton jaune après un premier obtenu en début de match.
Sabri Lamouchi (3.5) : Il avait un rôle plus offensif qu’à l’habitude car il devait être le piston entre la défense et l’attaque mais il a été très imprécis dans ses passes et ses relances. Après la pause, il a repris un poste de milieu récupérateur mais a été toujours aussi peu tranchant malgré, de temps en temps, quelques beaux gestes. La faillite des milieux de terrain (absents à la récupération, incapables de garder la balle et de la distribuer aux attaquants a été la principale cause de cette rencontre désastreuse).
Christian Gimenez (non noté) : L’attaquant argentin a joué le dernier quart d’heure à la place de l’Interiste et n’a pas eu le temps de montrer quoi que ce soit.
Franck Ribery (3.5) : C’est sûrement le match de la saison où il a touché le moins de ballons. Il a joué à gauche en première période puis à droite après le repos mais sans que çà change quelque chose. On peut seulement noter un tir en première mi-temps qui a inquiété Porato.
Mickael Pagis (5) : Avant-centre pendant les 45 premières minutes, il a eu une occasion et l’a mise au fond avec sang-froid et précision (qualités que l’on croyait impossibles pour un attaquant phocéen avant son arrivée). En seconde période, il n’a pas pu s’illustrer car il a joué en retrait de Maoulida puis carrément milieu de terrain après l’entrée de Gimenez.
Toifilou Maoulida (4.5) : Ailier droit puis avant-centre, il a eu très peu de ballons. Sur le premier vraiment intéressant, il part dans le dos de la défense et se retrouve devant seul devant Porato, comme il rate son contrôle il décale Pagis pour le seul but olympien. En fin de match, il a eu deux très belles occasions d’égaliser mais ses deux tirs ont permis à Porato de briller.
Cette prestation catastrophique est dans la droite ligne de celle réalisée au Mans il y a quelques mois, excepté que l’adversaire corse était, sur le papier, infiniment plus faible.
Les Marseillais s’en sortent bien de n’encaisser que 3 buts lors d’une rencontre où les insulaires ont eu énormément d’occasions nettes.
La prestation collective a été lamentable avec surtout un milieu de terrain complètement absent : la défense a vu déferler des vagues ajacciennes et l’attaque n’a eu quasiment aucun ballon. Impossible donc de décerner le titre de meilleur Olympien par contre pour le pire, la concurrence est rude…
Théoriquement, les Phocéens devraient avoir des matches assez faciles (face à des équipes pas très bien classées) dans les semaines qui arrivent et il serait judicieux de prendre pas mal de points pour éviter une fin de saison, avec rencontres plus compliquées, difficile.
En tout cas, rien de neuf pour cet OM 2005-06, marqué par le sceau de l’irrégularité et la médiocrité depuis le début de la saison…