L’OM disputera ce soir son douzième match de la saison en coupes d’Europe. Relancé en championnat, il entend tirer son épingle du jeu en Coupe UEFA, histoire peut-être de renouer avec son glorieux passé et d’accumuler enfin les titres. Surtout, il se doit d’assumer le rôle de favori de la compétition qui lui a été attribué par un sondage mené par le quotidien espagnol El Mundo Deportivo. L’adversaire du soir, l’Ajax Amsterdam, n’est cependant pas là par hasard et ne se laissera pas éliminer si facilement malgré la défaite du match aller (2-1). Surtout, ce dernier connait la valeur de son opposant : le club phocéen a déjà écarté deux clubs néerlandais des compétitions européennes, le PSV Eindhoven et le FC Twente. Jamais deux sans trois ? C’est bel est bien un pays tout entier que Marseille affronte ce soir.
Rencontre entre deux titans… d’autrefois
Dans le contexte actuel, les deux clubs n’ont plus grand-chose à voir avec ce qu’ils furent par le passé : l’Europe ne tremble plus devant eux et chacun est économiquement limité, à des années lumières des Real Madrid, Manchester United et compagnie. Fort son centre de formation, l’Ajax Amsterdam se sépare pourtant de ses plus précieux talents, les uns après les autres. Dernier retentissant départ en date, celui de Klaas-Jan Huntelaar, lequel a trouvé bonheur dans la capitale ibérique. Dès lors, difficile d’avoir des ambitions digne de ce nom. La situation se rapproche ainsi fortement de celle vécue par Marseille. Dépendant de son propriétaire, devenu pingre, l’OM ne dispose également pas de la manne financière pour retenir ses meilleurs joueurs. Si le club hollandais glane encore des titres nationaux, à l’inverse des Olympiens, son dernier succès européen remonte à 1995 face au Milan AC. Il n’est probablement pas nécessaire de le rappeler, mais celui de l’OM date de 1993 contre le même adversaire. L’opposition n’est donc pas aussi alléchante qu’elle aurait pu l’être en d’autres temps. Les années ont passé, Cruijff ou même Papin paraissent avoir joué il y a des lustres…
L’Ajax, « ennemi juré » de Gerets
Depuis son arrivée à la Commanderie, l’entraîneur belge se forge une belle réputation : celle d’un homme valeureux, respectueux et compétent. De nombreuses bouches n’hésitent pas à dire qu’il est le meilleur technicien recruté par l’OM depuis le départ de son compatriote et regretté Raymond Goethals. Aussi Eric Gerets connaît parfaitement le championnat néerlandais, et pour cause, il y a exercé en tant que joueur pendant huit ans et comme entraîneur durant trois ans. Or le club fétiche du lion de Rekem est le PSV Eindhoven, au sein duquel il a passé dix ans, le rival intime de l’Ajax Amsterdam. Ainsi, il n’hésitait pas à qualifier le club amstellodamois d' »ennemi juré », en apprenant le résultat du tirage au sort des huitièmes de finale de la Coupe UEFA. « Je n’ai jamais apprécié ce club. Et ils ne m’aiment pas beaucoup à Amsterdam. Je suppose que je serai leur invité d’honneur », a-t-il précisé alors. Satisfait de la victoire marseillaise obtenue au match aller, on peut imaginer qu’il ne manquera pas, une nouvelle fois, de communiquer sa soif de vaincre aux joueurs olympiens pour la rencontre de ce soir. A l’image des face-à-face disputés contre le FC Twente au tour précédent, le duel s’annonce engagé dans l’Arena !
L’OM, adversaire le plus dangereux de … l’OM
Malgré une honorable seconde place en championnat, à un point de Lyon, les Phocéens n’ont pas toujours été à la fête cette saison. Surtout, nombre des défaites concédées sont symptomatiques d’un état d’esprit parfois vacillant : dès que les joueurs olympiens commencent à se la raconter dans les médias, c’est systématique, la défaite les sanctionne. Sans obligatoirement que ce soit volontaire, les acteurs de la planète OM ont parfois tendance à prendre leurs adversaires de haut et à se relâcher. Le problème ne date évidemment pas d’hier et se posait également l’an passé. Ainsi il est intéressant de constater que Lorik Cana et certains de ses coéquipiers mettent en garde à ne pas s’enflammer suite à la victoire contre le PSG, dimanche dernier. Espérons que chacun saura agir en conséquence, en respectant le maillot phocéen autant que l’adversaire, et en dépensant toute son énergie, comme si sa vie en dépendait. Car c’est bien de ça qu’il s’agit : défendre l’emblème, le maillot, les supporters et la ville contre tout ce qui pourrait les mettre en péril, à commencer par soi-même !
D’après les statistiques, la victoire du match aller donne 47% de chance d’atteindre le tour suivant. On peut donc en déduire que rien n’est gagné et que le club marseillais est loin d’être favori alors qu’il s’apprête à disputer la rencontre à l’Arena, dans une ambiance qui n’est plus à décrire. Surtout, espérons que la défaite concédée à Eindhoven serve de leçon. Finalement, ce match est bel est bien l’occasion pour les joueurs de prouver que les nababs et les vizirs, traqués par Pape Diouf l’an passé, n’ont plus de place dans les vestiaires phocéens…