L’OM peut-il battre Monaco ? La problématique parait certainement superflue mais elle résume l’ambigüité actuelle du club phocéen. Capable du meilleur (Lille 2-1, Valenciennes 5-1) comme du pire (Montpellier 0-2, Lens 1-3) ces derniers temps, l’OM navigue à vue. Et les observateurs ont de plus en plus de difficulté à cerner le véritable niveau de cette équipe. Marseille possède un potentiel offensif énorme mais pâtit souvent des erreurs d’attention de son arrière-garde. Face à Monaco, définitivement un concurrent direct et qui réalise sa meilleure saison depuis 5 ans, la partie ne sera pas aisée au stade Louis II. Mais, l’OM, candidat avéré au titre et/ou au podium, ne peut plus se permettre un nouveau faux-pas.
Car ne nous y trompons pas : l’AS Monaco est un tout autre client que les années précédentes. Bénéficiant du recrutement malin de son prédécesseur Ricardo, l’entraîneur Guy Lacombe a façonné une équipe solide, joueuse et ambitieuse. L’ossature a été conservée (Ruffier, Alonso, Nêné, Park), des jeunes explosent complètement au plus haut niveau (Mongongu, Nkoulou, Mollo) et les retouches apportés à l’effectif (Puygrenier, Coutadeur, Traoré) s’avèrent définitivement satisfaisantes. L’ASM est entreprenante à domicile, disciplinée hors de ses bases, avec quelques résultats intéressants (comme la victoire à Marseille à l’aller, 2-0). Le gros coup dur est sans doute le forfait de dernière minute de l’attaquant coréen Park.
Pour dominer cette formation, l’Olympique de Marseille devra se présenter sous son bon visage ; celui qui est capable de confisquer le ballon à l’adversaire, d’enfiler les buts comme des perles, et de défendre de façon efficace. Quelle tactique l’OM devra-t-il adopter ? Jouer bas et contrer ? Impossible, les hommes de Deschamps ne savent pas faire. Faire le jeu comme à la maison ? C’est mieux vu. Didier Deschamps devrait pouvoir compter sur la plupart de ses forces en présence, excepté Brandao. Le replacement de Niang à gauche devrait pouvoir permettre l’association de Cheyrou, Lucho, Ben Arfa et Valbuena (ou Abriel) ensemble. Si chacun d’eux se met au diapason de l’autre, le résultat viendra naturellement.
L’OM a les armes pour s’imposer sur le Rocher. Difficile d’en douter. Mais, complexe, aussi, de l’affirmer avec une certitude à 100% tant le collectif olympien sait se montrer inconstant dans l’effort, la manière et le résultat. Un vrai match attend les onze joueurs qui seront couchés sur la feuille de match. Mais, ce n’est pas ça finalement le football ? Jouez !