Parce que l’OM est décidément le club de toutes les contradictions, nous retrouvons ce soir nos favoris au stade Calderon à Madrid, seulement une semaine après un pathétique premier tour de Coupe de la Ligue à Sochaux. Aller défier l’Atletico, prince d’Espagne derrière le Real et le Barca, avouez quand même que ce n’est pas comme jouer dans la banlieue de Montbéliard chez un futur pensionnaire de L2. A Erding notre bourreau va succéder Kun Agüero, joyau olympique de la sélection albiceleste argentine. La vilaine élimination d’une coupe en carton pourrait laisser la place à un exploit européen, car les jours se suivent mais ne se ressemblent que très rarement du côté olympien. C’est ce qui fait le charme de ce club, mais c’est également ce qui devient usant. Cette incapacité chronique à se maintenir à un niveau permettant de faire partie de la cours des grands, c’est décidément un mal qui nous ronge depuis bien trop longtemps. Cette soirée tombe à point nommé, pour débuter un mois qui va s’annoncer décisif pour les ambitions nationales et européennes des Phocéens. Reste à voir dans quel sens va être prit ce virage important.
L’un des faits marquants de ce début de saison aura été le départ de Djibril Cissé. Celui qui semble s’épanouir dans un club de seconde zone voulait filer à l’anglaise, la majorité des supporters n’en voulaient plus, et Eric Gerets ne comptait pas sur lui. Dans ces cas là, on parle d’un transfert où tout le monde est content, surtout que les Black Cats de Roy Keane semblent décidés à craquer un joli chèque pour le buteur peroxydé. Le staff technique a voulu et obtenu des joueurs offensifs vifs – donc au format Pokémon – afin de déstabiliser les défenses repliées. Jusqu’ici tout va bien. Le recrutement de Samassa, qui aurait pu – et dû – donner la victoire des siens contre son ancien club, n’est en soit pas scandaleux. Un jeune attaquant en devenir, c’est toujours bon à prendre. Mais le souci dans tout ça, c’est que le système offensif olympien ne repose que sur une vivacité permanente, une technique parfaite, et un physique au top. Et quand on a un Ben Arfa fragile, un Valbuena sur le retour, et un Niang vraiment moyen en ce moment, tout le système Gerets grince. Lorsque tout va, pas besoin d’un attaquant axial bon de la tête et jouant dans la profondeur. Le reste du temps celui-ci fait cruellement défaut…
On pourrait ainsi craindre le pire avant cette rencontre, car l’OM reste sur une série de matchs ternes, des résultats moyens qui n’ont pas été embellis grâce à une intervention arbitrale. Loin de là, c’est pas marqué Aulas sur le front. Les équipes jouées récemment, établies sur des défenses en béton et un système ricardien – pour ne pas dire pueliste – se sont félicitées du partage des points. Tous ces points négatifs ne s’additionneront pas à Madrid. Déjà parce que l’on peut espérer que l’arbitrage proposé sera bien meilleur que celui de L1, exploit à la portée du trio arbitral ce soir. Et aussi parce que l’Atletico à la maison ne va très probablement pas la jouer petite bite, excusez moi l’expression. Les hommes de Javier Aguirre sont joueurs, ont un talent offensif parfois hors du commun, mais ont une défense plus friable et pas rassurante à 100%. Un peu à l’image de l’OM. La scène européenne sera peut être la seule qui nous permettra de voir une équipe qui n’a pas peur de prendre risque face aux Olympiens. Et Valbuena, Ben Arfa ou Koné ont le talent pour leur faire regretter.
Ce match, déplacement attendu par les supporters, devrait nous proposer un joli spectacle. De la technique, de la vitesse, des buts, en somme tout ce qui nous fait aimer le football. La tâche ne sera pas aisée, même en l’absence de superbes joueurs tels que Maniche, Simoa ou Forlan chez les espagnols. Qui va prendre le jeu à son compte, qui va placer les meilleurs contres ? Qui va gagner la bataille au milieu ? Autant de questions décisives pour trouver un vainqueur ce soir. Mais au final, on s’en fout, pourvu qu’on joue !