Au royaume olympien, les muets sont rois

Voilà plus d’un mois que le championnat est terminé et la prochaine saison de l’OM s’annonce encore bien plus difficile que les supporters – même les plus pessimistes – n’auraient pu le penser. La faute bien sûr au manque de moyens financiers qui contraint le club phocéen à gérer le manque plus que le besoin. […]

Voilà plus d’un mois que le championnat est terminé et la prochaine saison de l’OM s’annonce encore bien plus difficile que les supporters – même les plus pessimistes – n’auraient pu le penser. La faute bien sûr au manque de moyens financiers qui contraint le club phocéen à gérer le manque plus que le besoin. La faute aussi à la communication assez déroutante du club, de son président, de son actionnaire, de son entraineur. Un silence suffisamment pesant pour inquiéter les joueurs (au club ou qui voudraient y venir) mais surtout les supporters.

Silence radio pour Labrune

Peu loquace depuis son intronisation à la tête de l’OM, Vincent Labrune n’a pas communiqué depuis la fin de saison. Préoccupé par le passage devant la DNCG, le président de l’Olympique de Marseille est resté silencieux même si les plus folles rumeurs courent depuis sur l’avenir du club. Habitués à avoir des présidents omniprésents sur la scène médiatique, les supporters sont ballottés de rumeur en rumeur sans savoir à quoi s’en tenir. Une situation incongrue et dangereuse pour un club habituellement compliqué à gérer mais qui dans l’inconnu peut bien devenir ingouvernable. Quid de l’avenir de Didier Deschamps ? Quid de la gestion des mauvaises relations entre José Anigo et le coach marseillais ? Quid des départs prévus, des postes à renforcer, des avancées sur les différents dossiers ? On ne sait rien et toutes les affabulations sont donc permises.

Deschamps muet encore combien de temps ?

Si la situation sportive et financière de l’Olympique de Marseille inquiètent, c’est surtout l’avenir de Didier Deschamps à Marseille qui est l’objet de toutes les spéculations. L’entraineur affirmait pourtant avoir le soutien total de l’actionnaire il y a encore quelques semaines mais la vis depuis serrée et les ambitions du club revues à la baisse ont donné un éclairage différent. Responsable des succès mais jamais des défaites (cherchez la logique), Deschamps s’est mué depuis dans un silence pesant. Envoyé par la presse à Liverpool, Valence, Rome, Chelsea avant que ces pistes ne tombent une à une, le coach marseillais n’a pas souhaité commenter ces informations. L’ancien capitaine des Bleus n’a pas non plus été en contact avec ses dirigeants ce qui, dans une période de mercato, est assez incongru (voire inquiétant). Aujourd’hui, alors qu’on parle de lui pour remplacer Laurent Blanc qui hésite à rempiler à la tête de l’équipe de France, Didier Deschamps joue une partie d’échec avec ses dirigeants où seul le club terminera assurément perdant.

Et si on crevait les abcès ?

Les psychiatres disent souvent qu’il faut parler pour crever les abcès. A l’OM, on a choisi d’enterrer les problèmes et de ne plus communiquer même quand le feu s’embrase autour de La Commanderie. Cette méthode n’est pas sans rappeler celle qui a laissé le coach marseillais en première ligne tout au long de la saison (sachant tout de même que c’était sa volonté d’être seul responsable) bien qu’elle ait eu un effet dévastateur dont on mesure encore les conséquences. Certes on nous dira qu’en interne les discussions ont eu lieu et que tout va bien. Mais la vérité est que le club est gangrené par les conflits à force de ne jamais trancher dans le vif (Labrune), de ne jamais aller au clash (Deschamps), de ne jamais passer la main (Anigo). L’OM ressemble à un bateau ivre sans capitaine et avec comme seul objectif de rentrer à quai sans trop de dommages. Triste pour un club qui, dans les dernières décennies, a donné des couleurs à une Ligue 1 pâle et sans attrait.