Auxerre-OM : Abbé-Deschamps Premier 8000

Attention, on ne rit plus. Sommet en vue. Là, c’est pas l’Annapurna cher à ce bon vieux Herzog mais çà fait froid quand même entre les omoplates. Ni plus ni moins qu’Auxerre, unique rescapé des joutes européennes. A deux point du premier de cordée de la Ligue 1 mais avec un match en moins, excusez […]

Attention, on ne rit plus. Sommet en vue. Là, c’est pas l’Annapurna cher à ce bon vieux Herzog mais çà fait froid quand même entre les omoplates. Ni plus ni moins qu’Auxerre, unique rescapé des joutes européennes. A deux point du premier de cordée de la Ligue 1 mais avec un match en moins, excusez du peu. Après un net passage à vide, bonjour la montée en puissance. Même ou surtout, si samedi dernier à la Mosson, le bel AJA est tombé sur un roc, on arrive au mauvais moment. Va falloir tutoyer les cimes. A n’en point douter, l’expédition s’avère périlleuse…

Pour corser la chose, tonton Guy, au physique aussi avenant qu’un abominable homme des neige, nous attend de pied ferme. Sous son bonnet plus fripé que phrygien enfoncé jusqu’au ras des lampions, que va-t-il bien encore nous concocter en matière de chausse-trappes ? Le piège tactique, c’est son dada. On reste dans son gîte bien au chaud et on attend que l’adversaire s’épuise. Au moment opportun, on sort du refuge fissa et on remonte le terrain à la vitesse d’une meute de huskies. Dans la plupart des cas, plus dure est la chute pour le portier d’en face.

Faut dire qu’il y a du beau monde au pays du Chablis. Même en l’absence de Kapo, bientôt opéré pour cause de pubalgie, il reste une sacrée bande de lascars. Citons pour mémoire, l’immense Cissé dont l’irrésistible ascension est loin d’être terminée. Fadiga, le grand gaucher dont les folles courses sur l’aile enrhume les latéraux de tous pays et de toutes couleurs, Enrico si tu nous lis… Boumsong et Méxès qui forment désormais une muraille bien difficile à franchir. Tainio, le randonneur finnois à l’inépuisable activité défensive sans oublier Lachuer, le vieux guide retrouvé, qui n’a jamais paru aussi à l’aise qu’au milieu de cette joyeuse troupe. Ici les places sont chères, même Benjani l’enfant prodige fait désormais banquette.

Faudrait être un crétin des Alpes pour ne pas voir le danger. Ce n’est certes pas le cas de Perrin. Rien d’un aventurier, le manager général. L’escalade à main nue des Everest locaux, c’est pas sa tasse de rhum. De toute façon, y’a plus de baril. Le Saint-Bernard, il a quitté Marseille pour affronter les planches et les sunlights.

Parfois, comme contre Lyon, on lui reproche même son côté frileux sous les aisselles à l’Alain. Son aspect un peu Prudence Petitpas. Sa tendance à rester niché dans sa cage quand il est loin de la maison. Les commentaires acerbes des coachs en charentaises, çà lui gerce les grelots. Il aimerait bien qu’on lui lâche le grappin une fois pour toutes. Mais, on est sur le Vieux Port, plus à Troyes dans l’Aube…

M’enfin, comment va-t-il s’y prendre pour vaincre cette cordillère de talents ? Comme il l’a dit lui même après la balade face à Créteil : "On sort des Pyrénées, on attaque les Alpes avant de finir par le contre-la-montre." Va-t-il la jouer freestyle dans ce match à six points ? Sacrifier les sherpas afin d’éroder les flancs bourguignons puis faire monter au créneau le chasseur de buts venu de l’Oural ? Mystère et boule de neige ! Une chose est sûre. On veut grimper au rideau, plus si affinités…