La classe biberon ! Privé de Mamadou Niang et Baky Koné, tous deux blessés, l’OM se présente à Auxerre ce samedi, pour la reprise de la Ligue 1, avec une attaque amputée de ses deux principaux éléments. Et, donc, on retrouve un trio de jeunes attaquants dans le groupe retenu par Erik Gerets : Mamadou Samassa, 22 ans, Guy Gnabouyou, 19 ans, et Amine Dennoun, 22 ans.
Les trajectoires des uns et des autres sont bien différentes, mais ils se retrouvent tout trois responsabilisés pour ce déplacement périlleux à Auxerre, après quelques performances en dents de scie et le gel qui devrait recouvrir le terrain de l’Abbé-Deschamps. Leurs profils sont aussi assez différents. Samassa est un pivot, à l’aise de la tête, qui décroche pour faire jouer une pointe rapide devant lui. Gnabouyou est un attaquant de profondeur. Rapide mais aussi à l’aise dans la surface, il est peut-être le plus complet des trois, même s’il en est aussi le benjamin. Enfin, Dennoun est un joueur de côté, technique mais au petit gabarit. Il compense ce déficit par une certaine vitesse de percussion.
Leurs parcours, assez distincts, se ressemblent dans la finalité. Ils sont jeunes, ont offert des promesses mais se retrouvent seconds couteaux à l’OM, par manque de talent pour un, de maturité pour les deux autres. Mamadou Samassa est un pur produit du Mans. Il a fait ses classes là-bas et a éclos en même temps en équipe de France Espoirs. Mais, utilisé avec parcimonie par le staff sarthois, il a répondu favorablement à l’appel du pied, assez suspect, de José Anigo pour rejoindre Marseille. Peut-être trop vite, trop tôt. Il ne s’est pas imposé et semble errer comme une âme en peine sur les pelouses et les bancs de touche du championnat, malgré un coup d’éclat face à Lille avant la trêve. Gnabouyou est peut-être le futur avant-centre de l’OM. Tout juste âgé de dix-neuf ans, l’Ivoirien possède toutes les qualités pour réussir. On ne l’a pas encore beaucoup vu du fait de son jeune âge mais aussi d’une importante opération cardiaque il y a quelques mois. Bien remis, il tape de plus en plus fort à la porte du groupe des appelés fréquents. Amine Dennoun est lui un produit phocéen qui n’a pas percé. Utilisé de temps en temps, davantage durant les matchs de préparations estivaux, il a été prêté à droite à gauche. À Marseille cette saison, il aspire désormais à convaincre son entraîneur de compter sur lui.
Ce choix des jeunes est plus une décision par défaut qu’une réelle volonté d’Erik Gerets. Les circonstances font que l’OM va devoir s’appuyer sur sa jeunesse pour ramener un résultat d’Auxerre. Loin d’être impossible à la vue des résultats calamiteux de l’AJA et de la santé exceptionnelle des marseillais à l’extérieur (invaincus depuis un an hors du Vélodrome en Ligue 1). Mais loin d’être acquis vu le petit moral phocéen et la météo apocalyptique des derniers jours.