Ayew : les atouts d’un futur grand ?

Il y a dans la vie ces parcours tout tracés, qui sonnent comme une évidence et que rien ne semble pouvoir arrêter. Puis il y a ces chemins plus sinueux, plus chaotiques, jonchés d’obstacles et d’épreuves qui vous forment un homme. André Ayew appartient plutôt à cette deuxième version de vie. Certes, avec un papa […]

Il y a dans la vie ces parcours tout tracés, qui sonnent comme une évidence et que rien ne semble pouvoir arrêter. Puis il y a ces chemins plus sinueux, plus chaotiques, jonchés d’obstacles et d’épreuves qui vous forment un homme. André Ayew appartient plutôt à cette deuxième version de vie. Certes, avec un papa footballeur il n’a pas vécu dans la misère et ses talents de footballeur n’ont pas éclos sur un terrain de terre battue africain. Mais tout de même, son parcours à l’OM a été difficile, et son avènement long à se dessiner malgré son jeune âge (21 ans).


Des débuts difficiles

L’histoire d’André à l’OM débute en 2005 lorsqu’il intègre le centre de formation de l’OM. Il joue ensuite 2 ans avec les 18 ans et l’équipe réserve. Le Ghanéen signe en 2007 son premier contrat professionnel avec l’OM et c’est Albert Emon qui le lance dans le grand bain. Il joue 15 matchs lors de sa première saison olympienne. Eric Gerets, successeur d’Emon, ne semble pas compter sur lui pour la saison 2008/2009. André décide donc de partir pour Lorient, sous forme de prêt. Ses prestations sont inconstantes, mais il trouve tout de même du temps de jeu (24 matchs, 3 buts). A l’intersaison suivante, nouveau rendez-vous manqué, c’est cette fois Didier Deschamps qui ne compte pas sur lui. Il quitte donc l’OM et suit les conseils de son père en signant pour le club voisin d’Arles-Avignon en ligue 2, toujours sous forme de prêt. Il participe à la belle aventure avignonnaise et contribue grandement à sa montée en ligue 1 (26 matches, 4 buts).

La Coupe du Monde 2010, le déclic
Fort d’une saison en ligue 2 réussie, André Ayew arrive à la Coupe du Monde en Afrique du Sud avec un grand capital confiance. Et c’est l’une des révélations du Mondial. Vif, adroit, technique, combatif, il éclabousse de tout son talent les terrains africains et arrive jusqu’en quarts de finale avec le Ghana.
Révélé au monde entier, il est alors rapidement courtisé par de grands clubs, et n’est pas loin de s’engager avec le Bayern Munich. Mais ses performances au Mondial semblent cette fois avoir convaincu Didier Deschamps de lui donner sa chance à l’OM. Il délaisse les Bavarois, laisse parler son coeur et signe une prolongation de contrat jusqu’en 2014.

2010/2011, la confirmation avec l’OM
Après une saison réussie en ligue 2 et une Coupe du Monde convaincante, André va enfin avoir sa chance à l’OM. Il sait que les attentes le concernant sont énormes et le challenge relevé. Mais André est sur la lancée de sa Coupe du Monde et donne donc la pleine mesure de son talent. Il est l’un des rares olympiens à surnager lors de la première partie de saison et son niveau de jeu progresse de match en match. A un tel point qu’il devient l’un des hommes forts du onze de Didier Deschamps. Il a été le joueur le plus utilisé par le coach marseillais jusqu’à présent (40 matchs, 9 buts).

Tout d’un futur grand
Vous me direz sans doute qu’il est difficile d’être objectif concernant un joueur marseillais qui vient de nous offrir la victoire face au PSG, et vous n’aurez pas forcément tort. Mais André Ayew a réellement toutes les qualités requises pour devenir un très grand joueur. Tout d’abord, il a un volume de jeu gigantesque, voire qui dépasse l’entendement. Il est partout sur le terrain. Devant, derrière, au milieu… On a même parfois cette impression bizarre d’avoir deux Ayew sur le terrain. Cet abattage est un atout primordial dans un football moderne actuellement dominé par les performances physiques. Mais André utilise aussi son mètre 76 et ses 72 kgs pour porter le danger dans les défenses adverses, et ses dribbles ciselés lui permettent de déstabiliser aisément ses adversaires. Il est capable de formidables séries de dribbles et a une capacité d’accélération sur quelques mètres vraiment hors du commun. Il sait aussi avoir le geste juste et devient de plus en plus adroit devant le but, avec le pied ou la tête. Il est également courageux, combatif, besogneux et jamais avare de replis défensifs. Ses interviews plaident aussi en sa faveur. Bien entouré par sa famille, André semble avoir la tête sur les épaules, mettant toujours en avant le travail et la rigueur.

André est devenu en une saison l’un des piliers de notre OM. Sa combativité et sa qualité technique font de lui un joueur complet, à qui il ne manque sans doute qu’un peu d’expérience pour devenir un grand joueur. Mais nous pouvons être fiers de le compter dans nos rangs. Parce qu’il a été formé au club et représente donc le fleuron de l’OM et l’avenir. Et parce qu’il semble, comme son frère, beaucoup aimer ce maillot bleu et blanc. Gageons donc désormais qu’il préférera encore longtemps les sardines aux chants des sirènes. Pour que l’on vibre encore devant ses dribbles et ses buts. Pour que l’on oublie définitivement que le nom de son père est Abedi Pelé.