Baka: portrait d’un mal-aimé

S’il est des joueurs mal-aimés dans le championnat de France, on peut sans coup férir dire qu’Ibrahima Bakayoko, l’attaquant Ivoirien de l’OM, en fait partie. Adulé un jour, hué le lendemain, tel est le quotidien de ce joueur controversé. Retour sur la vie d’un enfant terrible du football. Né le 31 décembre 1976 dans la […]

S’il est des joueurs mal-aimés dans le championnat de France, on peut sans coup férir dire qu’Ibrahima Bakayoko, l’attaquant Ivoirien de l’OM, en fait partie. Adulé un jour, hué le lendemain, tel est le quotidien de ce joueur controversé. Retour sur la vie d’un enfant terrible du football.

Né le 31 décembre 1976 dans la ville de Seguela à 300 kms d’Abidjan, Ibrahima est né balle au pied et a débuté très jeune au club local. A l’age de 19 ans, il rejoint, pendant la trêve estivale, la France et le club de première division de Montpellier où il restera 3 saisons et demi et marquera 24 buts dont quelques-uns un soir d’Août 1998 au stade vélodrome de Marseille dans un match qui reste à jamais gravé dans tous les coeurs Marseillais (4-0 pour Montpellier à la mi-temps 5-4 pour l’OM à la fin de la rencontre). Après un passage éclair en premier league anglaise dans le club d’Everton, Bakayoko rejoint l’Olympique de Marseille lors du mercato estival de 1999. S’en suivent 3 saisons de crise. Ces 3 années de disette concordent effectivement avec l’arrivée de l’attaquant ivoirien au club mais également avec le départ de joueurs majeurs du club tel Robert Pirès le désormais milieu offensif des Gunners.

Mais comment cet attaquant d’1m80, à la fois souriant et toujours prêt à mouiller le maillot, a-t-il pu s’attirer les foudres des 60.000 supporters du vélodrome ?

Au milieu d’un collectif moyen et de supporters intransigeants, Baka a dû endosser le statut de buteur n°1 du club phocéen. On peut aujourd’hui affirmer qu’il n’était pas l’homme de la situation : 28 buts en 91 matchs de championnat c’est trop peu pour un club aussi ambitieux et amoureux du ballon que l’est l’OM. Et cette simple statistique se suffit peut-être à elle-même pour expliquer la situation du joueur. Mais, faut-il pour autant condamner et juger celui qui, à de nombreuses reprises fut décisif pour le club ? Peut-on oublier celui qui marqua le but du maintien contre Sedan il y a 2 saisons de cela ? Peut-on aujourd’hui l’écarter du groupe sous prétexte que le nouvel OM à la fois ambitieux et conquérant semble avoir trouvé en Mido et Drogba un duo à la fois talentueux et efficace ?

Certes les statistiques ne plaident pas en sa faveur mais certains buts aussi rares soient-ils se suffisent à eux-mêmes et font oublier les lacunes et les errements du buteur des éléphants ivoiriens.

Alors quelle place peut avoir Ibrahima dans l’effectif olympien, annoncé par moult médias comme le favori du nouveau championnat ?

Comme tous les étés depuis son arrivée au club, Bakayoko est sur la liste des joueurs transférables mais plus encore cette année avec l’arrivée de la doublette Drogba / Mido. Cependant, une série de matchs amicaux et 2 journées de championnat plus tard, l’attaquant ivoirien est toujours là et il arbore un nouveau visage : volontaire, agressif et décisif même contre Guingamp lors de la première journée de championnat. C’est plus qu il n’ en faut pour lui donner une place de joker de luxe dans le 4-4-2 prôné par Alain Perrin. Dans ce système de jeu classique mais rigoureux, Bakayoko pourrait exprimer tout son talent en tournant autour de l’ex-guingampais Drogba. Parce que toute chose égale par ailleurs, la concurrence à la fois saine et créatrice de sens, est peut-être ce qui lui manquait réellement. La saison risque d’être longue et le temps viendra où Baka saura montrer son véritable visage et sa véritable nécessité au sein du club phocéen.

M’est avis qu’il ne faut pas tomber dans l’euphorie estivale. Cet OM est beau mais peut-être le voit-on trop beau. Baka, on l’aime où on ne l’aime pas mais au moins on sait ce qu il vaut. Alors Baka, in or out ? In bien sûr même s’il semble que ce soit actuellement plutôt out.