Baky, tu Koné ?

194 km séparent le Stade du Ray, à Nice, du Stade Vélodrome, à Marseille. Le voyage le plus court de la carrière de Bakari  » Baky  » Koné a pourtant été l’un des plus longs et éprouvants. En effet, ce n’est qu’après des semaines de négociations entre Pape Diouf et Maurice Cohen que le feuilleton […]

194 km séparent le Stade du Ray, à Nice, du Stade Vélodrome, à Marseille. Le voyage le plus court de la carrière de Bakari  » Baky  » Koné a pourtant été l’un des plus longs et éprouvants.
En effet, ce n’est qu’après des semaines de négociations entre Pape Diouf et Maurice Cohen que le feuilleton de l’été a connu une fin heureuse : Baky a rejoint l’Olympique de Marseille et va y jouer la Ligue des Champions. Et, c’est mérité : l’attaquant ivoirien, repéré dans les rues d’Abidjan à l’âge de 12 ans par un certain Jean-Marc Guillou s’est battu pour faire de sa vie un compte de fée.
Après des débuts très prometteurs à l’ASEC Abidjan Baky, 20 ans, a des envies d’ailleurs. Sa petite taille rebute alors les recruteurs européens, qui lui préfèrent ses coéquipiers de club Romaric, K.Touré, Zokora, Dindane ou Y.Touré… pour ne citer qu’eux.
Cette génération exceptionnelle occulte donc un peu le talent de Baky, qui se retrouve dans un club Qatari, ou beaucoup ne vont que pour y connaître préretraite dorée. Dommage pour celui que Guillou qualifiait de  » nouveau Pelé « .Et c’est tout sauf une surprise : Baky se promène au Qatar. Son explosivité fait des miracles : Christian Gourcuff, de passage 6 mois au pays de l’or noir est impressionné par la fraîcheur de l’ivoirien. Il lui propose de découvrir la Ligue 2 avec Lorient en 2003.
Baky arrive en France et après une première saison correcte, il explose. Meilleur joueur et meilleur buteur de L2 avec les Merlus, il montre que, malgré ses 1m63,  » il a tout d’un grand « . Comme si la publicité de la Clio qui tournait à l’époque (et qui se déroulait au Qatar) l’avait inspiré. Son ascension s’accélère encore et ça tombe bien : Baky aime faire parler la vitesse.
Il connait alors la joie de la sélection nationale, où il marque dès sa première sélection. Et celle de découvrir la L1 avec l’OGC Nice, encore une fois avec succès. Les défenses de L1 plient toujours, rompent souvent sous les courses répétées de l’infatigable attaquant de poche. Vif de corps, Baky l’est aussi d’esprit : il sait vraiment jouer au ballon, faisant preuve d’altruisme et surtout d’une véritable science du jeu. Ces qualités ainsi que l’ambidextrie du joueur plaisent à Diouf et Gerets, qui en font leur priorité de recrutement. Avec déjà le succès que l’on sait.
Cet été, c’est avec effroi que j’ai lu que  » Koné s’était gravement blessé dans un match amical « … c’était d’Aruna Koné, l’attaquant du FC Séville qu’il s’agissait. Un peu fragile et mis à rude épreuve par les rugueux défenseurs de L1, Baky ratera sûrement des matchs pour être préservé. Mais en contrepartie, il éclaboussera de son talent ceux où il prendra part. Et il pourrait alors profiter que les projecteurs soient tournés vers Ben Arfa pour progressivement devenir le nouveau chouchou ivoirien du Vélodrome. Et c’est là tout le mal qu’on lui souhaite. Il a vraiment du talent Baky, sans déKoné !