Située sur la côte adriatique italienne, en face de l’Albanie et du Monténégro, Bari est une ville chargée d’histoire, chef-lieu d’une province à forte tradition marchande. Il y aurait tant à dire sur le charme de la région des Pouilles… Hélas, le dernier passage des Marseillais en ces terres laisse de douloureux souvenirs. Ceux qui ont connu l’époque dorée des années 80 et 90, lors desquelles le club dominait la scène européenne, sentent évidemment leur estomac se nouer lorsque l’on évoque le stade San Nicola.
Historique : les larmes de Boli
Sur les coups de 23h00, ce 29 mai 1991 à Bari, Stevan Stojanovic prenait l’ascendant sur Manuel Amoros et toute l’équipe olympienne. Parti du bon côté, le portier de l’Etoile Rouge de Belgrade stoppait facilement le tir mollasson du latéral, qui avait pourtant été l’un des meilleurs joueurs sur le terrain pendant 120 minutes. Quelques tirs au but plus tard, les photographes courraient derrière des Yougoslaves en liesse, tandis que les Phocéens erraient sur la pelouse le regard dans le vague, comme sous l’effet d’un uppercut au menton. Peut-être avaient-ils cru faire le plus dur en sortant le Milan AC d’Arrigo Sacchi en quart de finale ? Basile Boli, en larmes, se faisaient consoler par Dragan Stojkovic, ne sachant évidemment pas qu’il prendrait une belle revanche sur cet évènement, deux ans plus tard à Munich. Mais malgré 1993, les larmes de Bari ont marqué une génération.
Un adversaire bien loin de son niveau passé
Neuvième de la Serie B la saison dernière, Bari a échoué à trois points des barrages. Le club Galletti n’a plus connu l’élite italienne depuis 2010-2011, végétant la plupart du temps en milieu de tableau. Lors de ce mercato, le club a enregistré de nombreux renforts (deux gardiens, quatre défenseurs, trois milieux et deux attaquants) avec pour ambition d’accrocher l’une des six premières places lors du prochain exercice. Devis Mangia, entraîneur fraîchement arrivé de Spezia, dispose d’un effectif affichant une moyenne d’âge d’un peu moins de 25 ans, bien encadré par deux anciens piliers de Serie A : Matteo Contini, qui a notamment fait les beaux jours de Parme, Naples et du Real Saragosse, et Gennaro Delvecchio, qui compte une sélection en équipe d’Italie. La présence d’un public nombreux, ce soir, devrait galvaniser les joueurs transalpins.
Continuer à progresser
Les matchs amicaux d’intersaison sont toujours très particuliers à analyser et donnent rarement des indications fiables sur les prestations à venir. D’une part du fait que les équipes présentent des conditions physiques bien différentes selon l’avancée des préparations (Bari ne reprend qu’aux alentours du 20 août), mais aussi en raison de l’arrivée de nouvelles recrues et de la modification des schémas de jeu par les coachs. Marcelo Bielsa a soigneusement choisi ses adversaires, avant la reprise de la compétition, de manière à ce que ses joueurs puissent mettre peu à peu en application le travail pointilleux réalisé à La Commanderie. Si les dernières rencontres ont été convaincantes, il ne s’agit pas de s’emballer car le travail de Marcelo Bielsa portera surtout ses fruits sur le long terme.
Le rappel des dix-neuf joueurs retenus par Marcelo Bielsa :
Gardiens : Steve Mandanda, Brice Samba.
Défenseurs : Brice Dja Djédjé, Lucas Mendes, Benjamin Mendy, Jérémy Morel, Nicolas Nkoulou, Stéphane Sparagna.
Milieux de terrain : Morgan Amalfitano, André Ayew, Benoît Cheyrou, Giannelli Imbula, Mario Lemina, Dimitri Payet, Alaixys Romao.
Attaquants : Michy Batshuayi, André-Pierre Gignac, Florian Thauvin, Jérémie Porsan-Clemente.
Les Phocéens ne se déplacent pas à Bari pour faire du tourisme. Certainement bousculés par des Barais déterminés à leur mener la vie dure, en tout cas physiquement, ils auront pour principale mission de mettre en exécution les consignes et le travail tactique effectué à l’entraînement. Nombreux sont toutefois les fans qui espèrent une victoire probante afin d’éloigner un peu plus le souvenir de la défaite de 1991 du terrain de San Nicola.