Bastia-OM : Gili-Gili sous les aisselles

S’il est un périlleux déplacement, c’est bien celui qui nous mène en terre corse. Footballistiquement s’entend. S’agit pas d’arriver avec la dégaine du touriste métropolitain façon Clavier version Bronzés, couilles à l’air et l’air de rien. Furiani, c’est pas le club Med ni Eurodysney. Y’a pas de place pour les mickeys. Ici, seuls les braves […]

S’il est un périlleux déplacement, c’est bien celui qui nous mène en terre corse. Footballistiquement s’entend. S’agit pas d’arriver avec la dégaine du touriste métropolitain façon Clavier version Bronzés, couilles à l’air et l’air de rien. Furiani, c’est pas le club Med ni Eurodysney. Y’a pas de place pour les mickeys. Ici, seuls les braves arrivent à vaincre, seuls les guerriers finissent par triompher.

Un Bastia-OM, çà a toujours un relent de tragédie antique. On reviendra pas sur le drame vécu il y a une décade dans l’enceinte insulaire mais force est de constater que ce stade possède ipso-facto une dimension mythique. Un lieu qui force le respect, inspire le recueillement. Pour comprendre la chose, faut traverser la Méditerranée et éprouver l’endroit. Un voyage initiatique. Une saison en enfer, dirait Arthur Rimbaud. Légende ou bien énigme ? Gagner à Bastia reste une équation avec beaucoup d’inconnus.

Çà tombe bien, les mathématiques, Perrin kiffe à donf ! Petit, y connaissait déjà toutes ses tables même si 6×7 Karembeu et 69 année érotique, c’était pas forcément son credo. Nan, lui il trime sur les espaces à géométrie variable, il a çà dans le sang. Il trace des trajectoires improbables, dessine au tableau noir des ronds centraux et des rectangles blancs. Imagine-t-il parfois dans ses rêves les plus fous, des courbes asymptotiques type extérieur du gauche à la Salomon ?

Qu’importe, jamais satisfait, notre manager général s’improvise désormais jardinier. Le gazon vert, çà crée des vocations. Lui, c’est pas comme Tonton Guy, il va pas tondre la pelouse ni recoller les mottes. Il ferait plutôt dans le désherbant. Il dit en gros que dans chaque victoire, il y a le germe de l’excès de confiance, du relâchement et donc de la prochaine défaite qui commence à pousser. Il est là pour éradiquer les mauvaises herbes, l’Attila du ballon rond.

Dans l’île de beauté, question botanique, on exploite volontiers les vieux ceps. De Maurice à Gourvennec en passant par Laslandes et Pedros, on la joue maison de pré-retraite, haras pour canassons sur le retour. Mais les jeunes pousses du club ne l’entendent pas ainsi et frappent sans cesse au portillon. Gagner sa place ici, c’est pas une partie de chatouilles, s’agit pas de se faire Gili-Gili sous les aisselles…

Ah, ce vieux Gérard, il nous rappelle de bons souvenirs et nous ramène de fait à la Commanderie. Ici, l’infirmerie affiche complet. Pas moins de neuf joueurs sont sur le flanc. Et pas des moindres ! Même le géant belge a été touché… Hey doc, faut nous remettre les gars d’aplomb fissa sans çà on fait comment ? On peut pas faire jouer les Grands Anciens, ils ont plus leur licence !