Ce soir, les Marseillais auront l’occasion de revenir à 3 points de ce qui est désormais un des prétendants au podium : le LOSC. Avec seulement 2 défaites lors des 15 premières journées (dont aucune face aux favoris comme Monaco et le PSG), les Dogues sont clairement donnés gagnants pour cette rencontre face à des Marseillais qui n’ont donné aucune garantie depuis plus de 3 mois. Et ce même si les 3 dernières victoires en championnat (Sochaux, Ajaccio et Montpellier) pourraient attester le contraire. Donnés cet été comme favori pour la troisième place synonyme de Champions League, les Phocéens ont déçu et abimé leur image. Ce soir, c’est donc l’occasion de la redorer.
Le LOSC et sa défense en béton
Avec 945 minutes d’invincibilité, Lille est la meilleure défense de Ligue 1. Il n’a encaissé que 4 buts alors que l’OM en a pris 14 dans le même laps de temps. Autant dire qu’en terme statistique, il y a un monde d’écart entre le LOSC de René Girard et l’OM d’Elie Baup. A qui doit-on donner le mérite de cette imperméabilité ? A Vincent Enyeama qui multiplie les exploits depuis des semaines et qui avance match après match sur le record de Gaëtan Huard (1 176 minutes sans prendre de but entre janvier et avril 1993) ? A Simon Kjaer que l’on disait cramé après ses passages à Wolfsburg et à la Roma ? A Rio Mavuba qui, avec Florent Balmont, verrouille le milieu dans le registre très moderne des petits techniciens teigneux, bien loin des sentinelles longilignes (et bourrines) dont on nous bassinait tant il y a quelques années ? A René Girard dont on ne voulait plus à Montpellier et donne désormais tant de soucis à la manucure de Loulou Nicollin ? Au très rude monténégrin Marko Basa en perdition au Lokomotiv Moscou et qui a été savamment relancé par Michel Seydoux ? Et si c’était finalement une réussite collective ? Toujours est-il que Lille est terriblement bien armé défensivement mais plus emprunté offensivement, avec seulement la 11ème attaque de Ligue 1 (l’OM a la 4ème). C’est peut-être là qu’Elie Baup a une carte à jouer.
Baup ne gagne jamais les gros matchs
Avec 3 clasicos perdus sur 4 la saison passée (et un match nul), Elie Baup n’a pas non plus réussi à transcender son effectif cette année avec des défaites pour chacun des gros chocs. Face à Monaco, Arsenal, Dortmund, PSG ou Naples, les Marseillais se sont à chaque fois montrés empruntés techniquement, trop tendres dans les contacts et trop indisciplinés tactiquement. Les joueurs sont bien évidemment les premiers coupables de cette incapacité à se hausser au niveau de leur adversaire. Mais plus encore que le résultat, c’est la manière qui a choqué les supporters (comme les médias) sans que, pour autant, hormis pour Gignac, des sanctions soient prises. Comme dans tous les clubs, le premier coupable est l’entraineur. Problème d’expérience, de niveau technique, de capacité à enflammer son vestiaire, Elie Baup se sait sur une siège éjectable. Cette rencontre est donc cruciale pour l’OM, bien sur, mais surtout pour Baup dont la crédibilité pourrait en prendre un coup définitivement en cas d’échec. Marseille ne supportera en effet pas longtemps de voir son équipe se faire balayer par tous ses concurrents, un à un.