Si Vincent Labrune ne semble vouloir se poser des questions sur son entraineur qu’en fin de saison à l’heure du bilan, les supporters et les médias, eux, n’ont pas attendu ce soir pour émettre quelques réserves au sujet d’Elie Baup. Héros de la saison passée durant laquelle il a fait des miracles (en terme de résultats du moins), le coach de l’OM dispose cette année d’un groupe élargi avec 3 recrues offensives (Thauvin, Payet et Khalifa), deux milieus récupérateurs (Imbula et Lemina) et d’un arrière gauche. Or si les défaites face à des plus grosses écuries sont logiques (PSG, Arsenal, Dortmund), il en est d’autres qui passent très mal (Nice, Naples, Monaco). Voilà en tout cas les principaux griefs faits à l’entraineur marseillais.
Pas assez de turn-over
Depuis début août, l’Olympique de Marseille a enchainé 13 matchs officiels dont 6 rencontres en septembre. Un rythme assez élevé, notamment pour les internationaux comme Mathieu Valbuena qui totalise 1147 minutes jouées sur 1216 possibles rien qu’en club. Alaixys Romao, Nicolas Nkoulou, Steve Mandanda ont eux même joué entièrement toutes les rencontres. Dans ces conditions, comment espérer que les joueurs soient frais physiquement pour affronter des joutes européennes dont on sait qu’elles demandent un engagement physique très fort ? Hier face au Napoli, on a vu encore un Valbuena médiocre, bafouillant son football, un Romao encore à la rue incapable de tenir le milieu italien avec Behrami et Inler. Baup avait pourtant des solutions pour faire souffler l’international togolais. Recruté dans les dernières heures du mercato, Mario Lemina ne totalise que 34 minutes de jeu. Trop peu pour un joueur qui était titulaire à ce poste il y a quelques semaines avec Lorient. Face à Reims, nous verrons d’ailleurs si Baup nous propose encore son équipe ou si, enfin, il fait tourner.
Un jeu trop timide et trop tendre
« J’ai entendu à la mi-temps l’entraîneur marseillais se plaindre que son équipe jouait trop bas. J’avais envie de lui dire : » Bah oui, mais en jouant avec trois milieux défensifs… « » expliquait Pierre Ménès après la défaite face à Naples. Fidèle aux préceptes du football français qui a fait du clean-sheet une des tables de la loi, Elie Baup joue en mode « caguette » depuis plus d’un an. Certes, en attaque, il ne dispose ni d’un Higuain, ni d’un Lewandowski, ni d’un Cvitanich mais l’évidence est que ses choix sont trop timorés. Face à Nice, le coach marseillais n’a fait que des changements poste pour poste alors que l’OM était mené au score. Face à Naples, Baup a aligné un 4-2-3-1 dans lequel les joueurs ne s’épanouissent pas. Malgré 6 défaites lors des 10 derniers matchs, l’entraineur olympien ne change que des ersatz de son schéma tactique. Trop peu pour créer un choc pour redonner vie à son équipe. Rien ne va plus.
Pluie de soutien pour Baup
Bien qu’il n’arrive pas à sortir 100% des joueurs qu’il a en sa possession et ses résultats sportifs depuis quasiment deux mois soient alarmistes, Elie Baup bénéficie toujours du soutien à l’intérieur du club. Après une quatrième défaite d’affilée face au Napoli de Rafael Benitez et malgré des divergences mis à jour dans la presse, José Anigo est monté au créneau au lendemain de ce nouvel échec. « On ne joue pas sa tête sur un match » a relevé le directeur sportif de l’OM. Son président, Vincent Labrune, lui a emboité le pas quelques heures après. « Est-il menacé ? Mais non » a surenchéri le boss marseillais. Appelés ou pas par le club à sauver le soldat Baup, plusieurs joueurs sont également montés au créneau comme André Ayew qui est un des rares à s’être montrés au niveau requis face aux Italiens mardi dernier. « On est tous derrière le coach, il a le soutien de tout le vestiaire » a avoué le Ghanéen. Pour autant, est-ce que le message passe bien ? Pas si sur.
« On a envie de bien faire, mais le jour J, on n’y arrive pas » expliquait mardi soir Souleymane Diawara après la défaite face au Napoli. Aujourd’hui, c’est à Elie Baup de trouver la clé au risque en cas d’échec de prendre la porte.