C’est le choc de cette journée alors que l’écart entre les deux équipes est grand aussi bien au classement que dans la qualité de jeu. Les Olympiens doivent s’imposer (ce qu’ils n’ont pas fait en Gironde depuis plus de 30 ans) pour encore vaguement espérer rattraper les Bordelais avant la fin de la saison.
Il y a toujours quatre absents à cause de la CAN : Taye Taiwo, Charles Kaboré, Stéphane Mbia et Bakari Koné. Julien Rodriguez et Fernando Morientes sont blessés alors qu’Hilaire Munoz, Rudy Riou, Charley Fomen, Cédric D’Ulivo, Cyril Rool et Guy Gnabouyou ont été laissés à la disposition de la CFA2. Didier Deschamps aligne une équipe en 4-3-3 avec Steve Mandanda comme dernier rempart, une défense composée de droite à gauche par Laurent Bonnart, Souleymane Diawara, Vitorino Hilton et Gabriel Heinze ; Édouard Cissé est le milieu récupérateur axial avec Lucho Gonzalez et Benoit Cheyrou un peu plus haut ; le trident offensif est formé par Mamadou Niang (le capitaine, sur l’aile gauche), Brandao (dans l’axe) et Fabrice Abriel (sur la droite).
Sur le banc de touche, il y a Elinton Andrade, Garry Bocaly, Pape M’Bow, Alexander N’Doumbou, Hatem Ben Arfa, Mathieu Valbuena et Jordan Ayew.
La première période est à sens unique avec des Bordelais qui ont le ballon, des Marseillais qui jouent très bas et subissent. Néanmoins, il n’y a pas d’occasion mais les Girondins ouvrent le score dans les arrêts du jeu sur une grossière erreur d’arbitrage.
Au retour des vestiaires, c’est la même physionomie jusqu’à l’heure de jeu où Planus se fait exclure car il fauche Niang qui partait au but. Il faut attendre encore quelques minutes avec les entrées de Ben Arfa puis Valbuena (aux places de Bonnart et Cissé) pour voir un OM ultra-offensif. Le dernier quart d’heure est archi-dominé par les Olympiens qui ne parviennent qu’à égaliser alors qu’ils auraient pu arracher la victoire.
Steve Mandanda (4) : il n’a eu que deux frappes lointaines sans danger à capter mais a tout de même fait une grossière erreur en ne sortant pas avec assez d’autorité (pourquoi ne boxe-t-il pas ce centre ?) sur le but bordelais, même s’il y a une faute évidente sur lui.
Laurent Bonnart (5) : la latéral droit olympien n’a fait que défendre (comme son équipe) assez proprement jusqu’à sa sortie peu après l’heure de jeu pour un choix tactique alors que les Olympiens venaient d’être en supériorité numérique.
Hatem Ben Arfa (non noté) : il a donc joué une petite demi-heure. Sa présence (avec trois autres attaquants) a permis de mettre une grosse pression sur les Girondins dans les dernières minutes même s’il n’a pas fait d’action décisive.
Gabriel Heinze (5) : lui aussi, s’est attelé à contenir les assauts bordelais avec efficacité mais sans brio. Il est sorti en milieu de seconde période, touché à la cuisse sur une montée offensive.
Garry Bocaly (non noté) : il a donc évolué sur le flanc gauche de la défense. Néanmoins, comme il a joué pendant la période de domination des siens il a plus été ailier gauche avec quelques centres et une tête de peu au-dessus de la transversale.
Souleymane Diawara (5) : de retour à Bordeaux, le stoppeur a mis de l’intensité physique face au puissant Chamakh mais il a lâché (de façon incompréhensible) l’avant-centre marocain sur le but girondin, laissant son gardien bien seul. En fin de match, il a aussi poussé devant le but adverse mais sans réussite (malgré une tête sur un corner miraculeusement sauvée par Tremoulinas sur sa ligne). Sans cette grossière erreur de marquage, il aurait été le meilleur de son équipe.
Vitorino Hilton (5) : le Brésilien a été très discret et peu en difficulté. Il a bien contenu les timides attaquants girondins qui, malgré la possession du ballon, n’ont pas eu d’occasion nette.
Édouard Cissé (4.5) : le milieu récupérateur marseillais a vu les ballons lui passer devant pendant tout le temps (77 minutes) qu’il a passé sur la pelouse. Son équipe jouant très bas, il n’a pu faire que subir sans pouvoir s’interposer.
Mathieu Valbuena (non noté) : il a pris la place de l’ancien du Besiktas pour le dernier quart d’heure. Il a amené de la vivacité, de la percussion et des dribbles alors que les Bordelais étaient cuits physiquement.
Lucho Gonzalez (4) : le milieu droit olympien a beaucoup couru mais sans toucher le ballon et ne l’utilisant pas bien quand il l’avait dans les pieds. Il a tout de même joué tout le match alors qu’il revient de blessure.
Benoit Cheyrou (5) : le milieu gauche, comme tout l’entre-jeu phocéen, a été dominé par ses adversaires directs. Il a donc fait beaucoup de fautes (il n’a d’ailleurs pas été loin d’un rouge pour une accumulation de sanctions) mais a fait un beau geste (contrôle de la poitrine puis reprise acrobatique) pour égaliser.
Fabrice Abriel (4.5) : il avait un rôle d’ailier droit mais, avec la domination territoriale des Girondins, il a été plus milieu. Il a même fini le match, après la sortie de Bonnart, comme arrière/milieu droit. Lui aussi a couru mais souvent dans le vide.
Mamadou Niang (5) : de retour dans le onze après sa blessure contre le Real et ses 30 minutes à Saint-Étienne mercredi , le capitaine marseillais s’est donné, a couru alors qu’il était souvent esseulée (avec Brandao). Devant le but, il a eu plusieurs opportunités en fin de match mais ses frappes n’ont pas été dangereuses. Par contre, il n’a pas suivi Chalmé plusieurs fois lors de montées offensives de l’arrière droit bordelais ce qui a couté plusieurs occasions. Assez étonnamment, il a fait l’intégralité de la rencontre pour son retour comme titulaire.
Brandao (5) : l’avant-centre brésilien a vécu une rencontre difficile, bien loin du reste de ses coéquipiers, évoluant proches de leur but. Il a eu le mérite de toujours se battre et surtout de faire la passe décisive sur un beau duel aérien remporté face à deux Girondins.
Au terme d’un match très étrange, les Marseillais ramènent un point de leur déplacement bordelais après n’avoir pas vu le ballon pendant une heure mais ne concédant pas d’occasion. Sans cette énorme erreur d’arbitrage ou avec plus de réalisme dans le dernier quart d’heure, les 32 ans d’insuccès en Gironde auraient pu s’achever…
Les performances individuelles ont été bien ternes avec surtout un Lucho Gonzalez très peu à son avantage. Par contre, difficile de dire qui a été le meilleur Marseillais.
Il faudra battre Le Mans mercredi pour valider ce bon résultat et essayer de se rapprocher du haut de tableau afin d’accrocher en fin de saison, la place de vice-Champion de France, derrière des Girondins qui ne devraient pas être rejoints, du moins pas par l’OM.