La branlée de mardi subie face aux Reds à peine passée, c’est avec un déplacement à Bordeaux que les Marseillais doivent rebondir alors qu’ils n’y ont plus gagné depuis trois décennies. Même si les Olympiens restent sur quatre bons résultats consécutifs en Ligue 1, ils sont toujours très loin des Girondins qui ont fait quant à eux une bonne première moitié de saison.
Eric Gerets ne peut compter sur sa défense centrale car Gaël Givet et Julien Rodriguez ont été touchés face à Liverpool. Ils rejoignent sur la liste des blessés Cédric Carrasso, Sébastien Hamel et Salim Arrache. Les habituels réservistes (Mehdi Sennaoui, Hassoun Camara, Milos Krstic et Fabrice Fiorèse) n’ont pas été retenus et l’entraineur phocéen change son habituel 4-2-3-1 en un 4-4-2. Steve Mandanda garde le but marseillais ; la défense est composée de Taye Taiwo, Jacques Faty, Ronald Zubar et Laurent Bonnart (de gauche à droite) ; le milieu le plus défensif et axial est Lorik Cana (le capitaine) ; Benoit Cheyrou (à gauche) et Wilson Oruma (à droite) sont un cran plus haut tandis que Samir Nasri est à la baguette ; Mamadou Niang et Djibril Cissé forment la paire d’attaquants.
Sébastien Maté, Leyti N’Diaye, Modeste M’Bami, Boudewijn Zenden, Karim Ziani, Mathieu Valbuena et Andre Ayew occupent le banc de touche. Vincent Gragnic est le 19ème homme.
La rencontre débute par un but de Niang sur une frappe puissante après une talonnade de Cissé. Les Bordelais ont le ballon mais ce sont les Marseillais qui sont les plus dangereux en contre et ils doublent la mise avant la demi-heure de jeu sur un tir contré de Cheyrou. Le dernier quart d’heure de la première mi-temps est plus compliqué pour les Olympiens, surtout après la réduction du score de Chamakh consécutive à un coup-franc.
La seconde période est assez équilibrée même si les Girondins ont le ballon. Ils égalisent à 20 minutes de la fin sur un corner mal dégagé et repris par Jussie. Oruma venait de laisser sa place à Ziani. En toute fin de partie, les Phocéens souffrent énormément mais tiennent le point du match nul.
Steve Mandanda (6) : Il a essentiellement été sollicité sur quelques sorties dans les pieds et sur des centres. Il n’a pu stopper qu’une frappe (de manière spectaculaire à la fin des arrêts de jeu, préservant le score de parité) car il ne pouvait rien sur les deux buts girondins où sa défense l’a bien peu aidé. Pour le reste, les Bordelais n’ont quasiment pas cadré une frappe.
Laurent Bonnart (5.5) : L’arrière droit marseillais a été très actif, faisant d’innombrables courses sur son aile pour contenir son adversaire direct mais aussi pour venir épauler ses milieux offensifs et ses attaquants. Il est ainsi à l’origine de l’ouverture du score avec une belle passe dans la profondeur pour Cissé. Il a aussi écopé du seul carton jaune côté olympien afin de rattraper une énorme bévue de Zubar.
Taye Taiwo (5) : Le Nigérian a été égal à lui-même, alternant les bonnes interventions défensives avec autorité et puissance et faisant d’incroyables boulettes. En fin de match, il loupe sa tête sur un centre et Cavenaghi met la sienne sur le poteau puis il fait une passe en retrait complètement loupée ce qui amène un corner où les Bordelais ont failli marquer. Auparavant, il avait proprement repris Chamakh en pleine surface alors que l’attaquant bordelais partait au but. Il a aussi tiré deux coup-franc, le premier a fini dans le virage et le second dans le mur.
Jacques Faty (5) : L’ancien Rennais a profité de la blessure du duo Givet/Rodriguez pour être titulaire. Il est l’auteur d’une prestation très moyenne avec quelques bonnes interventions mais aussi une qualité de relance assez douteuse. Et que dire de son » marquage » affligeant sur le premier but bordelais où il laisse Chamakh tranquille sur un coup-franc.
Ronald Zubar (5) : Le stoppeur droit de l’OM profitait aussi des blessures des habituels titulaires pour être dans le onze de départ. Lui aussi a fait quelques interventions propres, anticipant et passant devant son attaquant. Par contre, sa piteuse passe latérale en première mi-temps aurait pu couter extrêmement cher à son équipe si Bonnart ne s’était pas sacrifié.
Lorik Cana (5) : Avec ce nouveau dispositif tactique il était le milieu le plus défensif, très proche de sa défense et plein axe. Il a fait un travail obscur à la récupération et a tenté d’endiguer les vagues bordelaises.
Benoit Cheyrou (5.5) : Milieu gauche dans un entrejeu à quatre en losange, l’ancien capitaine auxerrois a fait, à l’image de son équipe, une très bonne première demi-heure avec de la présence, une envie d’aller de l’avant et de la réussite. Il a ainsi inscrit son premier but en Blanc sur une frappe du gauche depuis l’entrée de la surface. Par la suite, il s’est éteint et a subi, comme ses coéquipiers.
Wilson Oruma (5.5) : La titularisation de Nigérian était la plus grosse surprise de la composition de l’équipe phocéenne. En effet, c’était sa première apparition dans le onze de départ de la saison et seulement son cinquième match officiel depuis août. Il a beaucoup couru, venant très souvent dans l’axe ou à gauche alors qu’il devait occuper la droite du milieu de terrain. Il a moins disparu du jeu que Cheyrou au fur et à mesure que la partie avançait mais a logiquement cédé sa place à une vingtaine de minutes de la fin. Il a donc montré qu’on pouvait compter sur lui.
Karim Ziani (non noté) : L’Algérien a pris la place d’Oruma dans une période où son équipe subissait beaucoup. On l’a vu percer balle au pied deux ou trois fois mais sans succès. Il a aussi perdu une balle plein axe qui a failli coûter un but à son équipe.
Samir Nasri (5) : Le meneur de jeu phocéen a fait un très bon début de match où il a touché un grand nombre de ballons et a bien orienté le jeu vers ses attaquants. Il fait d’ailleurs une passe décisive en talonnant une balle pour Cheyrou. Il a ensuite disparu ce qui a énormément handicapé son équipe qui a du subir pendant une heure.
Mathieu Valbuena (non noté) : Il a joué deux minutes à la place du numéro 22.
Mamadou Niang (6.5) : Le Sénégalais n’était plus seul à la pointe de l’attaque mais en duo avec Cissé. C’est ce dernier qui lui offre l’ouverture du score après moins d’une minute. Après cette grosse frappe du droit, le numéro 11 marseillais a gêné la défense bordelaise par ses courses, ses dribbles (il est à l’origine du but de Cheyrou en éliminant deux défenseurs dans la surface puis en centrant) mais il a été plus maladroit dans le dernier geste alors qu’il a eu plusieurs possessions intéressantes en contre.
Djibril Cissé (5) : De retour dans le 11 de départ, il a débuté par une talonnade/passe décisive puis a été plus maladroit dans ses gestes car il a eu plusieurs situations intéressantes qu’il n’a pas très bien gérées. On a tout de même vu qu’il était moins en difficulté dans un dispositif à deux attaquants que quand il est seul en pointe. Néanmoins la route de la confiance semble encore bien loin car il a raté des choses largement à sa portée.
Modeste M’Bami (non noté) : Il est entré juste avant les arrêts de jeu à la place de l’avant-centre international.
C’est donc au terme d’une rencontre animée que les Olympiens ramènent un bon point de Gironde même si les deux buts d’avance après moins d’une demi-heure laissent des regrets. On a donc vu un nouveau dispositif tactique que les joueurs ont semble-t-il bien assimilé ce qui laisse entrevoir de nouvelles possibilités pour le futur. On a aussi noté que la défense centrale titulaire n’a pas trop de souci à se faire et devrait retrouver sa place après les blessures.
Individuellement, des prestations assez homogènes de la part de tous les Marseillais qui ont presque tous fait un match en deux temps : 30 premières minutes très intéressantes puis une heure difficile où ils ont subi. Mamadou Niang a encore été le meilleur de son équipe tandis que Djibril Cissé a été maladroit même s’il y a du mieux par rapport à ses sorties récentes.
Il faudra confirmer et battre Le Mans samedi prochain pour le dernier match de l’année 2007. Cela permettra de se rapprocher du milieu de tableau, de battre une des bonnes équipes de ce championnat, d’engranger un 6ème match consécutif de L1 sans défaite et surtout de passer des vacances plus sereines.