Chaque saison a ses vérités et ses contraires. Et celles de l’année dernière ne sont pas forcément les mêmes que celles de l’exercice en cours, surtout à l’OM. Des victoires logiques se transforment en défaites assurées, et des séries négatives basculent dans des spirales positives, comme en témoignent les confrontations avec notre meilleur ennemi parisien. Chaque vérité a son contraire sauf une : l’OM ne gagne jamais à Bordeaux…
Si on ouvre le sac d’un supporter olympien en déplacement, on trouvera à coup sûr le dernier portable à la mode, très probablement un lecteur mp3, éventuellement un exemplaire des Cahiers du football, voire un peu de marijuana. Mais si l’on devait fouiller les affaires du dernier supporter marseillais à avoir vu une victoire des siens à Lescure, on trouverait plus probablement un Onze Mondial, un appareil photo jetable et peut être une boîte de viagra, car il sera plus probablement aux portes de la cinquantaine, voir plus… trente ans que l’Olympique de Marseille ne parvient pas à mettre un but de plus que les Girondins dans leur antre. Imaginez un peu, en 1977 Giscard était au pouvoir, Monaco était champion et Michel Platini évoluait encore en Division 1… Dans l’effectif olympien victorieux à l’époque, un certain Albert Emon ne devait pas se douter qu’il reviendrait trois décennies plus tard pour essayer de mettre fin à la plus longue légende urbaine phocéenne. Car depuis 30 ans, l’effectif a été chamboulé une bonne cinquantaine de fois (au moins du côté olympien) mais le résultat est le même. Ce bon président Pape Diouf dirait que présentement, une série est faite pour avoir un jour un terme, et que ce jour n’a jamais été aussi proche. En tout cas il serait de bon ton que ce jour soit venu. Car cette année, cette victoire donnerait bien plus que trois points, un succès relancerait l’OM sur le podium du championnat, une semaine avant de recevoir un FC Nantes à l’agonie. La route vers la prochaine Ligue des Champions passe par Chaban-Delmas.
Mais parler de cette équipe de Bordeaux est vraiment une plaie. Le syndrome de la feuille blanche est bien présent. Car comment trouver une source de motivation pour parler de ce club qui décroche la place de dauphin en jouant le 1-0 à chaque match avec un entraîneur qui n’a de brésilien que le passeport. Comment s’enflammer sur une équipe dont les supporters viennent chambrer sur leur qualification en Champion’s League à la dernière journée ? Personnellement, je me suis bien marré au fond de mon canapé, lorsque j’ai vu le recrutement monstrueux orchestré du côté de Bordeaux pour jouer dans la cours des grands. Et au vu des piètres résultats obtenus, il n’y avait pas de quoi pavoiser… Alors pour ne pas avoir à revivre une Ligue des Champions à la télé, avec des passionnants Lille – Stuttgart ou Dinamo Kiev – Lens, les olympiens se doivent de ramener enfin la victoire de Gironde. A l’heure où le premier club français fait son entrée en bourse, c’est justement sur la victoire que l’OM doit spéculer. Il faut arrêter de perdre du temps, les scénarii catastrophes à la dernière journée, non merci. Ce Bordeaux cuvée 2007 n’a rien d’exceptionnel, reste sur une série de matchs médiocres et n’a plus rien à espérer sauf une victoire en Coupe de la Ligue. Habib Beye et les siens ont perdu des points à domicile contre un reléguable la semaine dernière, ils doivent les reprendre contre ce pensionnaire du ventre mou du championnat.
Nous nous interrogions il y a peu pour savoir qui de l’OM ou de Lyon était le plus malade. Ce soir, nous allons enfin savoir si cette maladie incurable à Bordeaux est un virus tenace ou si enfin l’OM va guérir de cette pathologie psychosomatique. Car à force de monter et descendre du podium, nous allons finir par nous prendre les pieds dans le tapis et rater la marche. La presse sportive adore ressasser la date de la dernière victoire marseillaise chez les bordelais. Le 11 février 2007, ça sonne plutôt bien non ?