Malgré les 11 points qui séparent les deux formations, ce match entre les Girondins de Bordeaux et l’Olympique de Marseille revêt l’apparence d’un véritable sommet de la Ligue 1. Avec Lille, qui marche sur l’eau, l’OM semble être la seule équipe en mesure de contester l’hégémonie bordelaise. Pour cela, et avant toute autre chose, il faudra gagner en Gironde. Les Marseillais en sont-ils capables alors qu’ils n’ont plus connu la victoire là-bas depuis 1977? Ont-ils les moyens de rivaliser ? Nous vous proposons une analyse d’avant-match un peu spéciale pour ce sommet pas comme les autres.
Le match du collectif : Bordeaux
Les nombreux changements opérés à Marseille l’été dernier ont bouleversé la cohésion de tout un groupe. Les départs de quelques cadres (Cana, Ziani, Mbami) n’ont pour l’instant pas été compensés sur le terrain par les arrivées onéreuses de Lucho, Mbia, ou Cissé. Talentueuse et unie, la formation marseillaise ne possède pas le vécu et l’expérience de ces prédécesseurs. Du côté bordelais, le collectif n’a jamais semblé aussi fort, que ce soit en championnat ou en Europe. La défense est solide, l’attaque réaliste. C’est efficace.
Le match des individualités : OM
Entre Carrasso et Mandanda, la comparaison est difficile. Ces deux gardiens représentent ce qui se fait de mieux à l’heure actuelle en France, en compagnie du Lyonnais Hugo Lloris. Le second a pris la place du premier dans les cages phocéennes et a connu une ascension aussi surprenante que rapide. Aujourd’hui, il semble plus complet. Sur le flanc droit, c’est un duel d’atypiques qui tourne à l’avantage de Chalmé. Face à lui, Bonnart ne démérite pas mais pâtit de sa saison la plus compliquée depuis son arrivée à Marseille. La défense centrale est une affaire marseillaise. Bien qu’épatant depuis son arrivée au Haillan, Ciani, souvent comparé à son prédécesseur, n’a pour l’instant pas atteint la plénitude de Diawara. À ses côtés, Planus est un très bon joueur de club, fidèle, mais à l’aura moins poussée qu’un Hilton. Replacé à gauche en l’absence de Taiwo, Heinze n’a pas le rendement de Trémoulinas à Bordeaux, véritable révélation de la saison et plus que jamais aux portes de l’équipe de France. Devant la défense, le girondin Diarra n’a pas son pareil en France ; et ce n’est pas le vieillissant E. Cissé qui tiendra la comparaison. À l’inverse, à son meilleur niveau, Cheyrou est clairement au dessus de Fernando. En ce qui concerne la création, Lucho, souvent blessé, n’a pour le moment pas tout à fait justifié le prix de son transfert, et voit en Gourcuff un rival haut-de-gamme. En pleine possession de ses moyens, l’ex-Milanais est l’un des tout meilleurs mondiaux à son] poste. Sur les côtés, Niang et Abriel, exceptionnel cette saison, n’ont pas de souci de comparaison face à Wendel et Plasil. C’est malheureusement l’inverse pour Brandao, surpassé par Chamakh.
Le match des entraîneurs : match nul
Souvent comparés, les deux techniciens ont des approches différentes. Blanc, c’est la force tranquille, rigoureux et exigeant. Deschamps est plus bouillonnant, parfois intransigeant et soucieux du beau jeu. Les deux sont des perfectionnistes, qui s’appuient sur leur expérience de joueur et de champion du Monde. Si le » Président » a la faveur des puristes pour sa réussite insolente des deux dernières années, la » Desch » a plus de cordes à son arc.