Trente ans. Trente ans que les Olympiens n’ont pas fait mordre la poussière aux Girondins au Stade Lescure rebaptisé depuis Stade Chaban Delmas. Pourtant ces 30 années auront vu les plus belles équipes de l’OM se succéder sans réussir à faire tomber les hommes au scapulaire. Alors au fond pourquoi penser que ce cru 2007-2008 à l’arrière goût aigrelet parviendrait à faire ce que les millésimes 91 ou 93 n’ont pas réussi ? Quels sont les motifs d’espoir avant ce match, et alors que la gueule de bois de mardi tarde à se dissiper et que c’est bien avec un arrière-goût de fiel dans la gorge qu’il va falloir essayer de goûter ce Bordeaux. Même si la tache semble ardue la victoire n’est pas hors de portée :
Certes l’OM ne s’est pas imposé en Gironde depuis 30 ans, mais les séries sont faites pour s’arrêter l’OM l’a appris à ses dépens contre les aiglons au mois d’août en s’inclinant pour la première fois contre le voisin honni après 31 ans d’invincibilité au Vélodrome. La saison passée ce sont les verts qui ont vu une invincibilité de 14 ans s’achever face à des marseillais pourtant blessés par une défaite en finale de coupe de France. Les statistiques ne pèsent pas lourd face à une organisation rigoureuse, à du talent, à de l’envie.
D’autant que le cru bordelais est cette année très inégal. Le nouvel oenologue du château du Haillan tâtonne et les supporters commencent à trouver que le breuvage a de fortes notes de banane. Lolo lui ne fait pas dans la langue de bois et accable ses joueurs en jugeant que l’équipe » manque de caractère « . Un avantage sans doute pour les ciel et blanc, mais le match de mardi ne peut que très difficilement nous convaincre que cet OM est bien charpenté.
Et ce match pourrait bien être finalement l’occasion pour les joueurs de prouver qu’ils ont une carte à jouer dans ce championnat, qui, dans la lignée de la saison dernière, est d’une médiocrité insigne. Les joueurs le doivent d’abord à leur entraîneur, Eric Gerets, contraint, sans doute pour la première fois de sa carrière, de présenter ses excuses aux supporteurs pour la prestation apathique et pathétique de ses joueurs face à Liverpool. Les joueurs se doivent également de montrer que ce manque d’envie était un accident et pas la conclusion logique d’un manque de talent, d’un manque d’ambition, d’un manque de volonté. Porter ce maillot ne donne aucun droit, que des devoirs, et il est temps de montrer un peu de respect à l’Histoire du club. Cette victoire ils la doivent aux supporters, qui iront encore nombreux, pour la trentième année consécutive, pousser leurs minots.
Pour cette opération rachat Eric Gerets ne pourra pas compter sur sa charnière centrale. Au vu de leur dernière prestation, on hésite à classer ces deux absences dans la liste des handicaps. Faty et Zubar devraient donc assurer l’intérim dimanche soir. Si Jacques Faty semble tout à fait à même de remplir son rôle avec sobriété, la prestation de Ronald Zubar suscite plus d’interrogations. Annoncé sur le départ au mercato d’hiver pour cause de trop faible temps de jeu, il faut avouer que ses rares prestations depuis le début de la saison n’auront pas véritablement plaidé en sa faveur.
La victoire n’est pas hors de portée, mais il y a loin de la coupe aux lèvres. Pourtant que cette victoire ferait du bien. 3 points pour sûr aussi savoureux que le baiser sucré d’une belle un peu gironde. Va-t-on goûter quelques gouttes d’hydromel ou boire un calice de picrate très astringent et jusqu’à la lie ?
PS : la définition d’astringent ? » Qui hérisse les muqueuses. » Comprenne qui pourrave.