Brandao – Cissé : trajectoires phocéennes

Djibril Cissé était pour tout le monde le grand avant-centre qui manquait depuis le départ de Drogba, malgré sa blessure tout le monde attendait son retour au mois de Janvier pour qu’enfin l’OM enchaine les victoires et retrouve sa place, celle de numéro « un ». Il faut dire que l’ancien attaquant auxerrois arrivait avec une sacrée […]

Djibril Cissé était pour tout le monde le grand avant-centre qui manquait depuis le départ de Drogba, malgré sa blessure tout le monde attendait son retour au mois de Janvier pour qu’enfin l’OM enchaine les victoires et retrouve sa place, celle de numéro « un ». Il faut dire que l’ancien attaquant auxerrois arrivait avec une sacrée carte de visite, il est rare de voir arriver un attaquant ayant déjà par deux fois remporté le titre de meilleur buteur du championnat. Certes son passage à Liverpool paressait mitigé mais les blessures ne l’avaient pas épargné. A deux reprises les jambes de Djibril l’avaient lâché, deux fractures qui l’empêchèrent à chaque fois de participer à une phase finale avec l’équipe de France. Un écorché vif qui n’avait pas eu une carrière monotone, une grande gueule, un joueur de caractère ce qui nous manquait tant. Djibril était taillé pour l’OM, c’était une certitude.

Evaeverson Lemos Da Silva Brandao quant à lui rentrait dans le monde de l’OM par la petite porte, un obscur brésilien arrivé au mercato d’hiver d’une équipe ukrainienne où il s’était enterré durant 7 saisons. Pourtant l’OM avait besoin tout de suite d’un joueur capable de relever le niveau de l’équipe qui finissait une première partie de saison en demi-teinte. Mr Dreyfus s’était même permit une sortie médiatique lors du mercato pour remettre la pression sur l’équipe dirigeante. Nous espérions donc tous un cador qui nous ferait frisonner… C’était toujours mieux que Samassa, on se console comme on peut. De plus difficile de juger de la qualité de ce joueur, nous devions donc nous contenter de croire en notre cellule de recrutement qui nous avait si souvent dénichée la perle rare. Moussilou, Arrache, Samassa, tant de fines gâchettes ne pouvait que nous faire penser à un nouveau bide.

Leurs débuts sous les couleurs phocéennes
Après six mois d’attente enfin Djibril revêtit le maillot de l’OM, six mois à suivre sa convalescence et son travail au quotidien. Enfin il était arrivé et le moins que l’on puisse dire c’est qu’il fît un retour remarqué et remarquable. Il ne semblait rien avoir perdu de sa puissance et de sa vitesse et recommençait déjà à marquer. Pourtant son caractère ne plaisait guère aux supporters, un gueulard qui ne faisait aucun effort pour l’équipe. Il envoyait même sur le banc un Pagis considéré comme un magicien qui n’avait pas eu la carrière qu’il méritait. Bien sûr, pour un joueur qui revenait de sx mois de blessures, son retour était bon, mais nous n’avions pas le temps d’attendre… Peu à peu, il sombra et dès le mois de février, il ne semblait plus mériter sa place de titulaire, simple contrecoup de sa blessure ou réelle insuffisance? Il terminera sa première saison avec 8 buts en championnat.

Cette grande perche de Brandao, lors de ses premiers matchs, ne semblait capable que de courir dans le vide et de mettre des coups ; tout le monde lui reconnaissait beaucoup d’envie mais peu y voyait un réel talent. L’acharnement des journalistes français contrastait avec les résultats probant de l’OM. Enfin au bout d’un mois titulaire, il marqua son premier but. Brandao ne serait peut-être pas le grand attaquant que nous attendions mais avait une chance de ne pas être un énième Gimenez. Au fur et à mesure le brésilien semblait même de plus en plus affuté, son travail sur les défenses adverses permettait à l’OM de jouer plus haut, il était toujours aussi balourd mais faisait indéniablement du bien au jeu de l’OM. Il se mettait même à enchainer les buts. Nous étions devenus imbattables avec une hyène comme avant-centre et nous avons rêvé jusqu’au bout d’empocher le titre grâce à ce brésilien venu du froid.

Le début de la haine
Lors de sa deuxième saison, tous les gestes et occasions ratés de Djibril étaient décryptés. Son arrogance, son caractère, et sa grande gueule qui auraient dû être un moteur pour l’OM exaspéraient les supporters. Au terme d’une première partie de saison minable avec seulement 2 buts, il ne fait plus de doute pour la majorité, Cissé n’est qu’un branque. Nous devrons pourtant nous en contenter et l’arrivée d’Erick Gerets permettra à l’OM de sauver les meubles et de finir troisièmes. Malgré une deuxième partie de saison exceptionnelle, ponctuée de 14 buts en championnat Cissé ne fait plus vendre et le plus grand monde voulait s’en séparer. Ses tatouages, ses coiffures excentriques et sa carrière de DJ étaient autant de raisons de le critiquer. Allant même jusqu’à le siffler à plusieurs occasions, à l’insulter et à s’attaquer à sa famille, Djibril arrivé star partira par la petite porte à Sunderland à la toute fin du mercato d’été. Cissé restera pour certains comme un incroyable gâchis, pour la plupart ce transfert fut ponctué par un « bon débarras ».

Bien sur seuls quelques illuminés voient Brandao comme un joueur de très haut niveau, mais lors de ce début de saison la grande majorité des supporters sont rassurés d’avoir en attaque ce premier défenseur pas si maladroit que ça devant les buts. Conscients de ses lacunes techniques, pour la plupart des gens celles ci sont largement compensées par sa hargne sa combativité et reconnaissent que l’OM avec Brandao est bien meilleur. Pourtant, très vite, ses lacunes prennent le pas sur son apport. Brandao ne sait pas faire un contrôle, ne prend pas un ballon de la tête et rate un nombre incalculable d’occasions faciles. Il réussit parfois par miracle à marquer, mais toutes ses erreurs deviennent bien trop criardes et tout la frustration des supporters a trouvé son nouveau bouc émissaire. Brandao devient en une demi-saison un joueur détesté, les sifflets fusent maintenant dans un Vélodrome chauffé à blanc par ces trop nombreuses erreurs. L’avenir de Brandao semble donc s’écrire en pointillés… Diawara ou Heinze feraient de toute façon au moins aussi bien que lui à la pointe de l’attaque olympienne.

Deux caractères différents, deux carrières différentes, mais une même haine. A l’OM plus qu’ailleurs, les JPP d’aujourd’hui peuvent devenir les « J’en Peux Plus » de demain, n’oublions pas cependant que l’inverse est tout aussi vrai.