Risée des médias (Ménès, Riolo, Dugarry) quand il était à l’OM et encore aujourd’hui chez les Verts, Brandao a marqué samedi le but décisif qui a permis aux Stéphanois de remporter leur premier trophée depuis 32 ans. C’est sa troisième Coupe de la Ligue, ce qui lui fait désormais un beau palmarès en plus des 3 championnats d’Ukraine avec le Shakhtar Donesk et du titre avec l’Olympique de Marseille. Aujourd’hui, le club phocéen est soumis aux mêmes moqueries mesquines et c’est à ce titre qu’on peut faire le parallèle entre l’OM et Brandao. « Brandao passe la visite médicale à sainté. Pour l’analyse d’urine il paraît qu’il a visé à côté » avait écrit Pierre Ménès sur Twitter au moment de sa signature à Saint-Etienne. Samedi soir il l’a mis dedans comme peut-être à la 38ème journée le feront les Olympiens.
Brandao a failli arrêter le football
« Ce qui compte dans une équipe, c’est de gagner des titres » a expliqué le Brésilien au micro de France 2 juste après la victoire de Saint-Etienne face au Stade Rennais (1-0). Arrivé à l’OM pour 6 millions d’euros à l’époque Eric Gerets et par la volonté de José Anigo, le Brésilien aura inscrit 31 buts et délivré 12 passes décisives sous le maillot phocéen en 92 titularisations. Pourtant, moqué de toutes parts, Brandao a failli arrêter le football. « On m’a dit que je n’y arriverais pas. On m’a dit d’arrêter. On m’a dit tellement de choses négatives que je voulais abandonner. On m’a dit que ce n’était pas ma vocation. » Après avoir aussi donné la victoire à l’OM en Coupe de la Ligue il y a quelques années ou face à l’Inter Milan en Champions League emmenant Marseille en quart de finale, l’attaquant sud-américain s’est maintes fois révélé décisif mais son style peu académique pour un Brésilien lui a souvent porté tort. Pourtant son palmarès montre que le joueur a un talent certain et les Verts ne semblent pas regretter de l’avoir recruté. A l’instar des hommes d’Elie Baup, Brandao défend beaucoup. Comme le disait il y a quelques mois Roland Romeyer, « c’est un guerrier qui ne recule pas devant le combat. » A Marseille on aime parfois plus taper sur les siens que taper sur les autres. Romeyer, lui, savait pourtant déjà que Brandao ferait du bien à Saint-Etienne. « A Marseille, il a été décrié pour sa maladresse mais j’ai en mémoire les buts décisifs qui ont permis à l’OM de gagner des trophées » disait le boss de l’ASSE en août dernier. Visionnaire. D’autant que sa complicité avec Pierre-Emerick Aubameyang est évidente.
L’OM moqué comme Brandao
Depuis la deuxième journée de championnat, l’OM est sur le podium de Ligue 1. Une constance qui devrait faire le bonheur des supporters et l’admiration des médias ? Que nenni. Étripée par plusieurs mercatos « sold out » comme seul Marseille sait les proposer, les Marseillais, au courage, se sont relevés d’une saison catastrophique pour revenir au premier plan avec les moyens du bord. Besogneux, les Provençaux n’ont certes pas le talent pur d’autres équipes mais d’autres atouts. Combattifs, solidaires, les hommes d’Elie Baup aiment défendre collectivement mais peinent à convertir les occasions qu’ils se créent. Leur stérilité offensive n’est pourtant pas un problème puisqu’avec 18 victoires, l’OM est la deuxième équipe à avoir gagné le plus de matchs après le PSG. Certes quelques journalistes bedonnants avouent s’assoupir devant les matchs de l’équipe phocéenne (ce qui est assez peu professionnel) mais dans un sport où le totem – Didier Deschamps – a expliqué (et ce n’est pas le seul puisque tous les joueurs disent la même chose) pendant 3 saisons que « seul le résultat compte », force est de constater que Marseille fait une très bonne saison quoiqu’en disent certains.
« Je n’ai jamais prétendu être Ronaldo. Je ne le serai jamais d’ailleurs. Ce que je réponds, c’est que ma technique, c’est de marquer des buts quand il faut. Et c’est la force du guerrier qui n’abandonne jamais. La voilà, ma réponse » avait expliqué le Brésilien il y a quelques années. Le parallèle est désormais clair : OM – Brandao même combat.