Arrivé à Marseille en avril 2011 alors qu’on attendait à ce poste un joueur d’un autre calibre, Jérémy Morel a joué 110 matchs sous le maillot phocéen. Suffisamment pour montrer le meilleur de lui-même. Hier soir, face à Lorient, malgré un match satisfaisant, l’ancien Merlu s’est fait copieusement siffler par le public du Vélodrome qui lui reproche une chose bien simple : ne pas avoir le niveau pour évoluer à Marseille. Est-ce sa faute ? Pas totalement car bien évidemment les dirigeants qui l’ont recruté sont associés à ces sifflets.
L’OM fait bloc derrière Morel
A quoi s’attendait José Anigo en sortant Jérémy Morel après quelques ballons totalement ratés ? Lui qui dit connaitre bien Marseille croyait-il vraiment que le public serait magnanime avec son joueur (pris en grippe depuis des lustres par le public) alors que son équipe n’avait qu’un court avantage au score ? C’est bien mal connaitre les supporters provençaux qui, bien entendu, ont à nouveau fait savoir qu’ils n’aimaient pas ce joueur. « Je trouve ça pas très agréable pour lui, pas très agréable pour le club. Jérémy a été très bon à Saint-Etienne. Je vais me mouiller et vous dire qu’il a été bon ce soir. Sur une fin de rencontre, il a le droit de manquer un ballon. Je trouve vraiment lamentable la position des gens vis à vis de Morel. C’est honteux quand on est supporter de l’OM de siffler son propre joueur autant que ça. » Le coach marseillais ne fait-il pas une projection de ses relations avec le public olympien sur Morel ? Ca en a tout l’air. Cependant il est quand même étonnant de demander au public marseillais de changer. Voilà plus de 100 ans qu’il siffle ses joueurs les plus mauvais. Cela a toujours été comme cela qu’on le déplore ou pas. Peut-on changer un public en proposant des matchs de qualité médiocre ? Cela parait bien difficile.
« Depuis son retour de blessure, Jérémy fait de bons matches, a expliqué André Ayew. Tout le monde a besoin de confiance et si un joueur qui a fait un bon match, se fait siffler comme ça, c’est très compliqué, et cela rejaillit sur l’ensemble du groupe. » N’y avait-il pas également une dimension collective à ces sifflets avec une victoire relativement poussive face aux Bretons ? C’est bien possible.
Morel veut aller jusqu’au bout de son contrat
Voilà deux ans ans et demi que Jérémy Morel est sifflé régulièrement (certains diront systématiquement) pour ses prestations médiocres et ses boulettes légendaires (dont une face à Arsenal en Champions League cette saison qui ont donné un but aux adversaires).
« Il n’y a plus rien qui me touche. Cela peut déplaire aux supporters mais si l’on me demande de jouer et que j’estime que c’est nécessaire pour le club, je le ferai. Ils devront me supporter jusqu’en 2015… » Pourquoi donc se plaindre d’être sifflé puisque l’important est de gagner un bon salaire à Marseille ? Quel intérêt d’y jouer si on n’y est pas aimé ? Comment y être bon dans de telles conditions ? Jérémy Morel balaye ça d’un revers de main et insiste sur le fait qu’il restera jusqu’à la fin de son contrat. Étrange attitude. Certains se demandent souvent si l’herbe est plus verte ailleurs. On peut sans doute dire qu’elle le serait plus pour Morel en Sibérie qu’ici.
Faut-il être désolé (comme Pierre Ménès) de l’attitude du Stade Vélodrome à l’égard de certains joueurs ? Chacun se fera sa propre idée et il serait bien malvenu de juger les spectateurs qui ont payé leur place dans un sens ou dans l’autre. Pour autant, les dirigeants de l’OM devraient à l’avenir réfléchir à deux fois quand ils recrutent des joueurs. Car disons-le carrément : recruter les meilleurs de Lorient, ce ne peut être une façon de créer un grand OM.