La Coupe de France est régulièrement présentée comme la seule coupe nationale digne d’intérêt par tous les amateurs de ballon, mais également par les premiers concernés, les acteurs eux-même. Accueillie comme un rayon de soleil par plusieurs formations ne faisant pas partie de l’élite, l’engouement populaire que suscitent ces confrontations entre effectifs amateurs et professionnels est toujours grand. La venue de l’Olympique de Marseille à la Beaujoire pour affronter Carquefou ne déroge pas à la règle. Le stade sera plein à craquer, les joueurs carquefolliens n’ont que cette rencontre en tête depuis le tirage au sort. C’est le parfum de cette Coupe de France, toujours le même, inaltérable et qui rappelle que le football doit avant tout être une fête et pas simplement une question de gros sous…
Récemment un joueur de Carquefou déclarait que l’entraîneur phocéen était un petit peu comme le Georges Clooney de cette Ligue 1, cette marque de respect montre encore une fois qu’il n’y a pas que les erreurs d’arbitrage et les problèmes de violence ou de racisme qui végètent dans le football hexagonal. Loin d’être une fleur gratuite, ce compliment exprime bien le fait qu’une rencontre de football se résume tout simplement à une opposition entre hommes constitués de jambes, de bras et de tête (même creuse). La mise au vert et l’application de l’entraîneur local à mobiliser et canaliser ses troupes est à peine nécessaire puisque les joueurs n’ont qu’une seule envie : dresser un chemin parsemé d’orties pour accueillir la fougue des attaquants marseillais qui est sans doute la plus grande force des olympiens. Sans forcément rechercher les mauvais coups, l’équipe ne devrait pas, sauf surprise, essayer de planter plusieurs graines rapidement dans les filets de Mandanda mais plutôt d’attendre leur heure avec patience, en gardant le plus longtemps possible les cages en jachère. La motivation d’un exploit sera malgré tout bien présente et la ferveur du public, qui sera sans doute acquis à la cause du petit poucet, risque d’être une aide supplémentaire pour pouvoir se souvenir que bien souvent le roseau plie mais ne rompt pas…
L’Olympique de Marseille cette année a bien du mal à se faire au jeu des coupes, une implication de tous instants a semblé subir un élagage de premier choix, tant les derniers résultats européens laissent beaucoup de regrets. L’excuse de la mauvaise herbe ne suffit pas pour comprendre certaines contre-performances. Même si tout ce qui a été fait lors de ces rencontres n’a pas forcément été tout rose, on a du mal à exprimer ce qui s’est passé vu que le jeu affiché en championnat semble fluide, fruité, tenu par des tuteurs bien droits, et qui ont l’air de savoir ce qu’il faut proposer pour arroser les attaquants de bons ballons et asseoir la supériorité d’un effectif que beaucoup avaient qualifié de plantureux en début de saison. Ces mêmes personnes qui pensent que certains problèmes demeurent, en épluchant chaque geste d’humeur comme une marque de dépit envers les dirigeants, alors que ce genre de jeunes pousses voulaient simplement leur rappeler qu’il est de bon ton de nettoyer de temps en temps leur jardin, pour leur montrer que leur art de la critique fane trop facilement. Quitte à en être ridicule. On nous considère à part à chaque papier, pourquoi ne pas nous laisser gérer nos outils en famille ?
La Coupe de France est historiquement quelque chose qui réussit à l’OM, une qualification qui pourrait paraître logique serait une nouvelle preuve qu’on a encore cette année un coup à jouer pour laver cette infamie de titre qui nous fuit depuis longtemps, trop longtemps. Encore, une fois, la finale se rapproche, ce serait dommage de se priver de la denrée d’un trophée qui ne fleurit pas depuis qu’on a trouvé une valise dans un jardin. Chacun espère que Gerets calibrera ses troupes pour ne pas partir la fleur au fusil. Encore un tour, puis les autres à négocier proprement et qu’on finisse enfin par le bouquet final. Qu’on voit la vie en rose, une fois de temps en temps…