Ce devait être le Bayern du sud

Propriétaire pendant quelques années d’Adidas (sponsor historique du club bavarois) et ami personnel de Franz Beckenbauer, Robert Louis-Dreyfus avait pour ambition dès son arrivée de faire de l’Olympique de Marseille le « Bayern du Sud ». L’OM, le seul échec d’RLD ? Robert Louis-Dreyfus a été un entrepreneur de génie avec plusieurs grands succès à son palmarès […]

Propriétaire pendant quelques années d’Adidas (sponsor historique du club bavarois) et ami personnel de Franz Beckenbauer, Robert Louis-Dreyfus avait pour ambition dès son arrivée de faire de l’Olympique de Marseille le « Bayern du Sud ».

L’OM, le seul échec d’RLD ?

Robert Louis-Dreyfus a été un entrepreneur de génie avec plusieurs grands succès à son palmarès (les reprises de Saatchi and Saatchi et d’Adidas, la création de LDCom futur Neuf Telecom notamment et le développement du groupe LD). Seule ombre à une carrière exceptionnelle, l’Olympique de Marseille, qu’il s’est montré incapable de structurer durablement et de façon efficace. Il avait pour ambition d’en faire le « Bayern du Sud » et n’est arrivé finalement à en faire – sans le vouloir – qu’un club instable et impotent. Cet échec n’est pas entièrement de son fait mais son obstination à opposer les décideurs au sein du club (Tapie et Dubiton, Thierry De La Brosse et Pape Diouf) et son désamour avec les Marseillais ont pesé lourd dans son échec. Sa veuve, Margarita Louis-Dreyfus, a bien tenté de rectifier le tir avec un talent certain en restructurant juridiquement l’OM et en investissant de nouveau dans le club. Mais en laissant partir le seul président légitime pour les Marseillais depuis le départ de Bernard Tapie, Pape Diouf, la milliardaire s’est tiré une balle dans le pied. Depuis l’OM a accumulé titres et déficits qu’elle devra éponger.

Le Bayern, un modèle pas vraiment suivi

Si le Bayern Munich est tenu par des anciens grandes stars du club (Uli Hoeness qui a succédé comme président à Franz Beckenbauer, Karl-Heinz Rummenigge comme directeur exécutif, Sepp Maier entraineur des gardiens), l’OM a été dirigé par des personnalités venant de l’extérieur du monde du sport, excepté Pape Diouf. Yves Marchand était dans le marketing sportif avant de devenir président du club phocéen. Christophe Bouchet était journaliste. Jean-Claude Dassier était directeur de l’information sur TF1. Vincent Labrune est un homme de communication. Bernard Tapie pense d’eux que ce sont des « présidents fantoches ». D’autres diront que ce sont des amateurs. Toujours est-il que si RLD a voulu faire prendre comme modèle le Bayern Munich, il en a eu une lecture toute personnelle. A noter tout de même que, sans aucun pouvoir de décision, Josip Skoblar est présent dans la cellule de recrutement et que Didier Deschamps est encore entraineur de l’OM pour quelques mois.

L’OM un club populaire sans puissance financière

Depuis 30 ans, l’Olympique de Marseille demeure le club préféré des Français même si la tendance est au déclin. Or malgré des droits TV toujours conséquents, des ventes de maillot relativement importantes et une billetterie qui dans quelques années deviendra une véritable manne avec le nouveau Vélodrome, l’Olympique de Marseille demeure un nain d’Europe. Pour preuve, le budget du Bayern Munich est de 280 millions d’euros tandis que celui de l’OM est de 150 millions d’euros. La faute aux dirigeants qui se sont succédés à la tête du club ? Certainement pas puisque l’OL ou le PSG ne font pas mieux. Certains diront pourtant que le potentiel de Marseille est plus important avec une présence massive des supporters dans tous les départements français.

Il y a quelques jours, la différence de niveau entre l’Olympique de Marseille et son modèle était évidente. Dans les tribunes, le triumvirat du Bayern admirait ses descendants châtier l’adversaire. Côté phocéen, le tableau était moins « présentable » côté terrain comme côté tribunes. Si ce n’est pas un échec, cela y ressemble tout de même.