L’idée reçu et largement colportée par les journalistes et consultants sportifs veut que l’Olympique de Marseille ne forme pas de joueurs. Les derniers propriétaires du club, Bernard Tapie et Robert Louis-Dreyfus, ont certes toujours misé sur leur portefeuille plutôt que sur La Commanderie pour renforcer leur équipe mais la réalité est cependant plus nuancée. Tourné vers l’excellence (au contraire des clubs formateurs comme Rennes, Sochaux, … qui ne jouent jamais le titre) et la recherche de l’immédiate efficacité, le club olympien n’a certes que peu utilisé de joueurs issus de son centre de formation mais ceux qui l’ont été ont eu pour certains une belle carrière. Nous ne dirons bien sûr pas que l’OM est un club formateur comme l’a été Auxerre ou Monaco dans les années 80-90 mais il est injuste de dire que l’Olympique de Marseille ne forme pas de joueurs. Pour preuve, en 2008, dans une enquête commandée par la direction du club phocéen, on apprenait que 42 joueurs issus du centre de formation poursuivaient leur carrière dans un club professionnel (dont 16 en Ligue 2). En voici quelques-uns encore en activité.
Les cracks formés à l’OM
Nasri : le petit prince a grandi
Né à Marseille, Samir Nasri a intégré très tôt l’Olympique de Marseille après avoir passé 2 ans sous les couleurs des Pennes Mirabeau. Il surclasse tout le monde dans les catégories de jeunes et signe donc naturellement son premier contrat pro à 17 ans. José Anigo est alors dithyrambique à son sujet. « Il a tellement de talent que ça va crever l’écran. » Parti à Arsenal en 2008, Nasri est depuis l’un des piliers de Manchester City, club avec lequel il a remporté sa première Premier League.
Flamini : le crack parti trop tôt
Né dans la cité phocéenne et formé à l’Olympique de Marseille, Mathieu Flamini doit sa première titularisation chez les pros à Alain Perrin à tout juste 19 ans. Il jouera beaucoup par la suite mais décidera de ne pas signer avec son club formateur, ce qui reste encore aujourd’hui en travers de la gorge de tous les supporters provençaux. Il file donc gratuitement à Arsenal puis 4 ans plus tard au Milan AC. Il y est depuis avec des hauts et des bas. On parle même de lui pour un retour à l’OM.
Carasso : le second couteau devenu première lame
Vauclusien de naissance mais formé à La Commanderie, Cédric Carrasso connait des débuts difficiles en raison de son poids. Après un régime et l’intérim de Fabien Barthez, Carrasso devient titulaire l’année suivante et brille jusqu’à ce qu’il se blesse gravement d’une rupture du tendon d’Achille qui lui fait perdre sa place au profit de Mandanda. Il part la saison suivante pour le TFC puis à Bordeaux. Il est aujourd’hui l’un des meilleurs gardiens de France.
Seydou Keita : un bref passage et puis l’envol
Amené à La Commanderie par son oncle, l’ancien grand joueur, Salif Keïta à l’âge de 17 ans, Seydou Keïta a un parcours bien différent des autres puisqu’il n’a été que post-formé par l’OM. En tout et pour tout, il n’aura joué que 9 matchs chez les pros sous le maillot phocéen. Il part ensuite à Lorient, Lens puis en Espagne dans un championnat où il éclatera au plus haut niveau notamment en intégrant le grand Barça. Il finit actuellement sa carrière en Chine à Dalian Aerbin en remplissant son portefeuille.
Les bons joueurs passés par la Commanderie
Bocaly : 2 fois champion de France en 3 saisons
Martiniquais de naissance mais formé à l’OM, Garry Bocaly n’a cependant pas réussi à faire son trou au sein du club phocéen avec un Didier Deschamps qui lui a préféré Laurent Bonnart la plupart du temps. C’est donc sous les couleurs de Montpellier qu’il explose et devient champion de France en tant que titulaire. A l’heure actuelle, il est toujours dans le onze de départ du coach languedocien, René Girard.
Baldé : la puissance de Dianbobo
Né à Marseille, Dianbobo Baldé fait partie des joueurs formé au club (sans obtenir de contrat pro) qui n’ont pas été mesure de montrer leur réelle valeur au sein du club phocéen. Après des prêts à Mulhouse et à Cannes puis 2 saisons à Toulouse, le très athlétique défenseur provençal explose au Celtic Glasgow avec lequel il dispute 233 rencontres durant 8 saisons. En 2003, il est même sacré meilleur joueur du Celtic. Il revient en France en 2009 et on évoque un possible retour aux sources mais cela ne se fait pas. A 37 ans il est aujourd’hui sans club.
Demel : l’expérience allemande
Né en région parisienne mais formé à l’Olympique de Marseille, Guy Demel n’a pas non plus signé de contrat pro avec le club phocéen. C’est Nîmes qui le lance en Ligue 2 et lui permet de se faire recruter par Arsenal (et Arsène Wenger) en 2000. Après deux années sans réellement jouer, il file au Borussia Dortmund puis surtout au Hambourg SV qui, aux côtés de Daniel Van Buyten, lui permet de briller. Il y restera 6 saisons. Il évolue aujourd’hui à West Ham.
Ebondo : celui dont on ne sait plus où il joue
Né à Marseille, Albin Ebondo est brièvement formé dans sa ville avant de quitter à 17 ans le cocon familial pour Toulouse. Le latéral provençal y reste 9 ans avant de rejoindre Saint-Etienne avec lequel il résilie 2 saisons plus tard. Ebondo a été pendant quelques semaines pressenti pour rejoindre l’Olympique de Marseille mais les dirigeants phocéens ont au final privilégié d’autres pistes.
Benatia : on l’aime à l’italienne
Considéré comme l’un des grands espoirs du centre de formation de l’OM, Mehdi Benatia paye ses mauvaises relations avec José Anigo qui, selon lui, le « carre ». Après avoir évolué à Tours, Lorient et Clermont, il est transféré à l’Udinese (Serie A) avec lequel il devient un des meilleurs défenseurs centraux du Calcio. Aujourd’hui, on le dit même courtisé par la Juventus.
Alessandrini : plus qu’un Valbuena bis
Le minot des Chartreux a 9 ans quand il rejoint l’Olympique de Marseille après avoir fait ses armes à Plan-de-Cuques (village qui jouxte Marseille). Pourtant prometteur, il quitte le club phocéen et décide d’arrêter le football. Geugnon lui redonne le goût du football et finit de le former. Aujourd’hui, au Stade Rennais, il est l’un des meilleurs joueurs du championnat. Cet été, l’OM a failli le racheter 2.5 millions d’euros. C’est dire le gâchis d’autant que sa cote a monté depuis.
Prochain épisode : les futurs espoirs de l’Olympique de Marseille