Il est des lieux où l’impunité fait force de loi. Paris, haut lieu de la nomenklatura française, est l’un d’eux. Dimanche soir, le car des joueurs phocéens était pris pour cible par des hooligans non identifiés (sic). 1200 policiers et gendarmes mobilisés pour l’occasion n’ont su dire qui étaient les responsables de ces actes « mineurs« . Encore un coup des chinois du FBI, une fraction du fondamentalisme marseillais, un coup de la DST ? Pendant de longues minutes, Christophe Bouchet s’est posé la question de l’opportunité de jouer ce match ou pas. Jusqu’à présent, l’OM a toujours courbé l’échine mais refuser de jouer, n’est-ce pas dire une fois pour toutes : NON au dilettantisme du club parisien, de la préfecture et surtout de la Ligue. Car le plus grave est bien là. Hier le président Thiriez a déclaré : « J’ai vu deux vitres brisées, l’une à l’avant, l’autre à l’arrière côté gauche, des bris de verres et une canette de bière jonchant le sol du car, rien de plus » alors même que le Conseil National d’Ethique réclamait des « sanctions sévères » suite aux « incidents gravissimes » survenus au Parc. Est-ce encore une cabale pour un pauvre club parisien qui, à chaque saison, se distingue par son hooliganisme (le mot ne peut plus être usurpé) ?
Comme l’écrit un journaliste du très sérieux Le Monde à propos des tribunes du Parc : « les supporters sont maîtres dans leurs tribunes et y font ce qu’ils veulent, y compris enfreindre la loi« . On comprend bien alors pourquoi, en dehors du stade, tout peut déraper.
Si ces événements avaient eu lieu à Marseille, les puants commentateurs de la chaîne cryptée, bien silencieux sur ces incidents (quand ce n’est pas complaisant) nous auraient fait une tartine sur le sujet. Le ministre de l’intérieur aurait eu droit à sa question à l’assemblée nationale. Le Préfet de police aurait été démis de ses fonctions. Son supérieur aurait eu droit aux réprimandes de son ministre de tutelle. La Ligue aurait porté plainte puis convoqué le président de Marseille. Le stade Vélodrome aurait été suspendu. Etc …
A Paris rien de cela. Le club marseillais peut même être content : il n’y a pas eu de mort dans ses rangs. Mais le pire est à craindre. La venue des parisiens sera inévitablement émaillée de représailles, représailles qui seront, bien entendu, dénoncés par l’ensemble de l’intelligentsia parisienne. Les ministres de la République (peut-on encore employer ce mot sans pouffer de rire ?) qui dansaient dans les tribunes à la victoire du PSG seront certainement les premiers à nous tomber dessus.
Supporters phocéens de France et de Navarre, ne nous trompons donc pas d’ennemi. Notre équipe a besoin de nous ce soir. Faisons bloc derrière notre club et ne répondons pas à la violence par la violence (même si l’envie est forte, je l’avoue).