Déjà malmené par une partie du Stade Vélodrome, remis en cause par quelques-uns de ses prédécesseurs et discuté par la presse pour ses choix (ou ses non-choix), Vincent Labrune est sorti du silence pour l’AFP après la nouvelle victoire de l’Olympique de Marseille vendredi soir face aux Girondins de Bordeaux (1-0). Cette victoire permet à Marseille de confirmer sa deuxième place au classement derrière le PSG qui parait encore plus indétrônable après sa victoire face à Rennes en Bretagne. C’est aussi l’occasion pour Labrune de renvoyer ses détracteurs dans cordes.
Labrune a oublié que l’OM a été 5 fois dauphin en 20 ans
Dans une pleine page achetée par le club dans le quotidien L’Equipe, Vincent Labrune reprochait à Pape Diouf son égocentrisme. Aujourd’hui, l’ancien président du conseil de surveillance se prête pour l’AFP à d’autres exagérations qui pourraient prêter à rire. « Dans ce contexte, en occupant la 2e place au classement, et sans présager de notre classement final, l’OM est en train d’écrire l’une des plus belles pages sportives de l’histoire du club depuis sa victoire en Ligue des champions en 1993. » Faut-il rappeler au président de l’OM que le club phocéen a été second à maintes reprises (5 fois) depuis le titre de champion d’Europe ? En 1994 avec Bernard Tapie, en 1999 avec Rolland Courbis, en 2007 avec Albert Emon, en 2009 avec Eric Gerets et en 2011 avec Didier Deschamps. Ce résultat n’a donc – factuellement – rien d’exceptionnel dans l’histoire de l’OM et il serait bon de s’en rappeler.
Une seconde place qui valide les choix de Labrune ?
Co-responsable (avec Jean-Claude Dassier) des dépenses somptuaires de l’après-Diouf en tant que président du conseil de surveillance, Vincent Labrune a du prendre la présidence pour remettre de l’ordre dans la maison olympienne à la demande de la propriétaire Margarita Louis-Dreyfus. Les départs des meilleurs (et des pires) joueurs se sont donc accumulés. Gabriel Heinze, Edouard Cissé, Vittorino Hilton, Lucho Gonzalez, Brandao, Charles Kaboré, Alou Diarra, Stéphane Mbia, Cesar Azpilicueta, Loïc Rémy, … Pour chacun de ces départs, Vincent Labrune a donné sa signature avec comme objectif de réduire la masse salariale et avec pour conséquence celle inévitable de réduire les ambitions du club. « Étant donné la réduction drastique de notre budget en fin de saison dernière, le départ de joueurs importants, la pression médiatique et la concurrence inédite du Paris SG, être à la 2ème place dans ce contexte représente une grosse performance. » Cette seconde place valide hélas les choix du président phocéen qui prouve qu’on peut faire aussi bien en terme de résultats avec moins d’argent, moins de jeu, moins de supporters dans le stade, … Bravo Vincent, il faut le reconnaître : on ne s’y attendait pas. Pour autant, pas certain que cette seconde place soit susceptible de calmer la colère des supporters (qui est réelle) vis à vis des ambitions du club en terme de recrutement. L’OM n’est pas Sedan. Et si le directeur sportif rêve de transformer l’Olympique de Marseille en Istres, ce n’est pas le cas des fans du club.
Durant des années avec Didier Deschamps, on nous a répété que « seul le résultat compte« . Avec Elie Baup, cette équipe a appris par coeur ce précepte de l’Italie des années 90 en étant le champion d’Europe de la spécialité : le 1-0. Clean-sheet et but de raccro sont désormais les deux mamelles de l’OM, ce qui procure aux supporters à la fois de la joie et quelques amertumes. Le coach phocéen fait ce qu’il peut avec ce qu’il a et il serait difficile de lui jeter la pierre d’autant qu’il ne se plaint de rien. Toutefois, de nouveaux départs aux prochains mercatos (Ayew, Valbuena, …) seraient mal vécus. On peut nous faire avaler pendant 18 mois qu’il faut réduire la voilure pour assainir les comptes mais pas indéfiniment. Il serait bon que les dirigeants en prennent conscience. Si l’OM confirme cette seconde place, il faudra recruter des bons joueurs de niveau européen et non plus des bons remplaçants de niveau Ligue 1. Le challenge de cet été est celui-là et s’il n’y a plus d’argent dans les caisses, il faudra en trouver ailleurs.