Il est 10h30 en France, 13h30 sous le soleil de Dubaï. Le service de communication du Bayern Munich a bien voulu nous permettre d’appeler Daniel Van Buyten, qui reste pour tous les supporters marseillais un joueur populaire et regretté. Il recroisera peut être la route de l’OM lors de la Dubaï Cup qui commence lundi. L’occasion de lui poser quelques questions sur son parcours, ses souvenirs et son avenir.
Daniel, quand tu as signé ton contrat avec l’OM, qu’as-tu ressenti ?
J’étais encore en Belgique à l’époque et je connaissais les intérêts de plusieurs clubs comme le Bayern Munich ou l’OM. Je me suis concerté avec mon père pour faire le meilleur choix pour ma carrière. L’OM est un grand club, avec une grande histoire et toujours de grosses ambiances au stade. C’était une étape parfaite et j’étais vraiment très heureux de rejoindre cette équipe.
Quels sont les meilleurs souvenirs de ton passage à l’OM ?
La première saison je suis arrivé blessé, donc dans le doute. Mais j’ai réussi à bien revenir et à m’imposer. Gagner ma place a été une grande fierté. La deuxième saison, mon meilleur souvenir aura été de terminer meilleur buteur du club. On m’avait prévenu que marquer pour l’OM au Vélodrome était un sentiment intense, comme le fait de marquer contre le PSG. Les OM – PSG sont toujours des matchs à grosse ambiance, donc quand j’ai marqué le but du 1-0 à domicile, c’est inoubliable ! La troisième année a aussi été marquée par les matchs de Champion’s League qui sont de très bons souvenirs.
Comment expliques-tu cette réussite devant les buts lors de ta deuxième saison ?
C’est vrai que c’est rare car les attaquants marquent souvent plus de dix buts par saison, donc finir meilleur buteur pour un défenseur, c’est difficile. J’ai surtout profité de bons centres sur les coups de pieds arrêtés et je me lançais souvent vers l’avant quand c’était possible. Alain Perrin m’encourageait également à monter lors des fins de match. Et puis nous avions un super collectif, ça aide.
As-tu gardé des contacts avec tes anciens coéquipiers ?
J’ai régulièrement des nouvelles de Lamine Sakho et aussi de Vedran Runje que je connaissais avant de venir à l’OM. Quand je retournais à Marseille j’étais aussi en contact avec Lionel Bourroux de l’intendance. Et je reçois encore avec beaucoup de plaisir des courriers de supporters marseillais. Alain Perrin ? Oui, de temps en temps après un bon résultat ou un match important, on se fait passer un petit mot d’encouragement.
Suis-tu l’actualité olympienne ? Que penses tu de la situation du club ?
Oui assez régulièrement, je suis les résultats à la télé et je regarde de temps en temps OMTV. Il m’arrive même de regarder les réactions sur Internet, j’ai déjà été sur Omplanète d’ailleurs !
Les saisons passées à Marseille m’ont beaucoup marqué, l’OM reste un club que j’apprécie grandement et dont je ne voulais pas vraiment partir…
Justement, qu’est-ce qui t’as poussé à partir en cours de saison ?
Il y a eu le changement d’entraîneur avec le départ d’Alain Perrin, remplacé par Anigo. Un jour, j’ai été appelé dans son bureau où il m’a signifié que le président ne me considérait plus dans le noyau du groupe et que j’allais être transféré. J’ai été voir le président qui m’a dit que c’était l’entraîneur qui ne comptait plus sur moi. Je ne comprenais rien à ce qu’il se passait, mais Anigo m’a dit que si je restais, je ne jouerais plus… Je me sentais poussé vers la sortie, quand est arrivée la proposition de prêt à Manchester City. Je n’aurais jamais quitté l’OM pour un club comme City, mais pour un grand club. Et certainement pas en prêt ! Mon départ m’a vraiment déçu et je n’en ai jamais vraiment compris les motivations…
Robert Louis Dreyfus voulait faire de l’OM le Bayern du sud, et il a totalement échoué. Quelles sont les principales différences des deux structures ?
Marseille a pourtant tout pour réussir. J’ai vu les images de la nouvelle Commanderie, c’est impressionnant ! Le stade est magnifique, les supporters géniaux. Le Bayern a aussi ces atouts, mais est présent constamment en Champion’s League et accumule les titres. La gestion du club est parfaite, avec un manager qui fait tout pour ses joueurs et un top président.
La réussite actuelle de Lyon doit inspirer l’OM. J’espère vraiment que l’OM va retrouver sa vraie place dans le football.
Pour toi quels sont les intérêts de la Dubaï Cup, surtout pour un club comme l’OM qui reprend le championnat dimanche prochain ?
Je ne connais pas les motivations marseillaises, et c’est vrai que c’est un peu risqué de faire autant de chemin pour un tournoi international. Mais cela permet de redonner du temps de jeu aux blessés de retour ou aux remplaçants, et de peaufiner la préparation pour la deuxième partie de saison. Et puis vous savez ces matchs sont bien mieux pour se roder que des oppositions à l’entraînement. En plus les conditions ici sont géniales, il fait un temps estival, on est accueilli en grande classe et pour le repos les chambres sont parfaites.
Quels sont tes objectifs personnels pour cette fin de saison ? Et ceux du Bayern Munich ?
J’ai bien réussi la première partie de saison, où j’ai joué tous les matchs de championnat et de Champion’s League. Donc j’espère continuer sur cette lancée. Avec le Bayern, on a eu un début de saison difficile dû à la Coupe du Monde et la fatigue accumulée. Mais seulement 3 points de retard, avec une bonne préparation tout va repartir dans le bon sens. On espère remporter le titre.
Si l’OM et le Bayern se rencontrent jeudi, quels sont les joueurs que tu vas surveiller avec attention ?
Franck Ribéry, surtout pour sa façon de jouer. Il a beaucoup de percussion et il est très mobile et rapide. Cissé est aussi très difficile à manoeuvrer à cause de sa vitesse. Il faut aussi avoir un oeil sur ses coéquipiers qui profitent de sa vitesse, c’est très difficile. L’OM a une très bonne équipe et nous ne sommes pas à 100%, ça serait un match difficile.
Merci beaucoup Daniel pour ta gentillesse et pour nous avoir consacré du temps. Pour conclure un petit mot pour les supporters ?
Ce sont surtout des remerciements. Les joueurs sont souvent à l’affiche, mais jouer au Vélodrome est génial et permet de gagner des points dans une saison. Leur soutien m’a beaucoup marqué, ils m’ont beaucoup fêté. L’avenir dira si je reviendrai un jour à Marseille sous un autre maillot ou sous le maillot de l’OM ! A bientôt, on reste en contact !