Depuis son éviction lors de l’été 2011, Jean-Claude Dassier s’était plutôt fait discret. Alors que le procès qui l’oppose à l’Olympique de Marseille se rapproche, l’ancien directeur de l’information de TF1 a décidé de tout balancer. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il ne fait pas dans la langue de bois. Traité d’incompétent par la plupart des médias depuis un an, l’ancien président se défend plutôt pas mal. Didier Deschamps, Vincent Labrune et Jean-Pierre Bernès en prennent plein la tête. Morceaux choisis :
Dassier épingle le caractère de Deschamps
Le moins que l’on puisse dire, c’est que Didier Deschamps, depuis son arrivée à Marseille, a une faculté à se faire des ennemis. Est-il fautif ou victime ? Pour Dassier, les choses semblent claires. « Son attitude (ndlr : au moment du départ de Dassier) m’a beaucoup choqué. Pour moi, c’était un dieu. Une icône. J’avais beaucoup d’admiration pour lui. C’est un remarquable technicien du football. Mais comment peut-il humainement faire un truc pareil ? Je me demande si sa personnalité n’explique pas une partie des difficultés du club cette année. Dans sa relation à l’autre, aux autres, à son vestiaire, il est très compliqué. » On se rappelle notamment que le départ de Deschamps de la Juventus était lié à ses mauvaises relations avec le directeur sportif de la Vieille Dame, Alessio Secco. L’ex-président du Conseil de Surveillance de l’OM a toujours indiqué que le licenciement de Dassier était lié aux résultats économiques. Même si Didier Deschamps le nie, il existe une rumeur comme quoi il aurait demandé à Vincent Labrune la tête de Jean-Claude Dassier.
La mauvaise influence de Bernès ?
Jean-Claude Dassier considère que le coach phocéen paye son caractère et l’influence de son agent, Jean-Pierre Bernès, qui, rappelons-le a été directeur sportif de l’OM sous Bernard Tapie (avant de le « trahir » dans l’affaire VA-OM). « C’est le très mauvais conseiller de Deschamps. Il a une relation avec Marseille dont il ne guérira jamais. À Marseille, tout est fait dans les règles, il n’y a pas de manipulation. Peut-être voulait-il prendre une revanche, mais ce n’est pas comme ça que ça fonctionnera. Son obsession sur Marseille et Anigo ne repose sur rien de sérieux. Rien. » Jean-Pierre Bernès n’a jamais caché son envie de revenir dans sa région natale et dans son club de coeur. Jean-Claude Dassier avait failli lui en donner l’occasion à son arrivée, avant de faire un pas en arrière face au refus de José Anigo.
Dassier loue le travail d’Anigo
Les rumeurs ne sont pas tendres avec le directeur sportif de l’OM. Jean-Claude Dassier prend sa défense. « Quand je suis arrivé, je connaissais son image. Mais moi, je m’intéresse aux faits. Et donc, à son travail. Je n’ai rien à lui reprocher. Il a toujours été au service du club. On a parlé de son influence sur le départ de Niang en août 2010. Mais ce n’est pas Anigo qui l’a fait partir. C’est moi. Je considérais qu’on devait faire cette opération. Je l’ai imposée. » Voilà qui devrait, un temps du moins, arrêter les rumeurs autour du départ de Mamadou Niang. A noter que Dassier assume son choix. Dans un OM où personne n’est responsable de rien, c’est à relever.
Le rôle du conseil de surveillance
Le conseil de surveillance est censé avaliser tous les transferts et les grandes décisions de la vie du club. Il garde notamment un oeil sur les comptes. Dès lors, l’ancien président refuse de porter seul le chapeau au sujet des déficits. « Au-delà de 50 000 euros de dépense, je devais avertir le conseil de surveillance, ce que j’ai fait, détaille Dassier. Ni Antoine Veyrat, mon directeur général, un professionnel sérieux, ni moi-même ne nous serions lancés dans ces transferts si nous n’avions pas eu l’aval de ce conseil et de son président (Vincent Labrune), qui était un ami. Son comptable était régulièrement dans nos locaux. Tout était sous contrôle. » Vincent Labrune indiquait il y a un an, au moment de remercier Dassier, que le club était déficitaire de 16 millions d’euros. Allez comprendre …
Labrune voulait-il vraiment être président de l’OM ?
Jean-Claude Dassier s’estime victime d’un complot. Il accuse Vincent Labrune d’avoir voulu prendre sa place, ce qui parait pour le moins étonnant puisque l’actuel président de l’OM a clamé sa préférence qui consiste à rester dans l’ombre. « Je suis victime d’un procès destiné à habiller une volonté, non scandaleuse, celle de M. Labrune de devenir président. Il en avait le droit. Ce que je conteste, ce sont ses commentaires. (…) J’ai été viré avec une brutalité inouïe, sans avoir la moindre mise en garde. J’ai une carrière sans tache et je ne vais pas accepter ce procès qui ne correspond à aucune réalité. » Qui croire dans cette histoire ? Difficile à dire. Toujours est-il que Labrune est désormais seul au front et que les déficits accumulés devront être épongés, d’une façon ou d’une autre.