Arrivé par la volonté de Vincent Labrune, Jean-Claude Dassier sera-t-il débarqué cet après-midi par le président du conseil de surveillance de l’Olympique de Marseille ? La question était sur toutes les lèvres aujourd’hui alors que la presse sportive mettait l’accent sur les multiples accrocs qui ont émaillé les deux saisons à Marseille de l’ancien directeur de l’information de TF1.
Dassier à l’ombre du Pape
Président charismatique de l’Olympique de Marseille durant 5 saisons, Pape Diouf avait réussi à remettre le club phocéen sur la voie du renouveau sportif tout en incarnant fermement une version très patriarcale de son rôle de président. Débarqué par Vincent Labrune alors que Robert-Louis Dreyfus était proche de la fin, Pape Diouf a été remplacé par un novice : Jean-Claude Dassier. Novice dans le football tout d’abord puisque, contrairement à Diouf, Dassier n’y connaissait rien il y a deux ans puisque sa carrière s’est essentiellement déroulée dans les médias. Novice aussi dans le « particularisme » marseillais dans cette ville où les choses sont plus compliquées qu’ailleurs. Le risque était donc grand et les Louis-Dreyfus l’ont pris. A eux les lauriers de ce choix.
La guerre Deschamps / Dassier
Déçu de ne pas avoir plus de moyens pour recruter les joueurs qu’il souhaitait l’été dernier (Luis Fabiano que le FC Séville voulait vendre à l’OM 18 millions d’euros et qui est finalement parti pour le Brésil en janvier pour 7 millions d’euros – Alou Diarra dont les caprices de contrat ont lassé les dirigeants marseillais), Didier Deschamps aurait du en toute logique aller au clash avec l’actionnaire principal Margarita Louis-Dreyfus et son Iago, Vincent Labrune. C’est pourtant Dassier que le coach de l’OM a pris en grippe au fur et à mesure de la saison au point de négocier directement avec Labrune sa prolongation de contrat.
Président de l’OM : un poste pas si simple
« C’est un poste compliqué. Exposé. Tiraillé entre beaucoup de composantes locales, nationales, actionnariales. (…) Il faut gérer l’image. (…) Il faut à la fois défendre son club et ne pas se l’approprier. La limite entre les deux est extrêmement ténue. C’est un piège à éviter. Ce n’est pas facile. C’est un job compliqué » estime aujourd’hui l’ancien président de l’OM, Christophe Bouchet, qui a eu maille à partir avec les supporters phocéens, les médias locaux, l’actionnaire principal, … Mais le terrain n’était-il pas miné dès le départ en décidant de virer le seul président populaire auprès des supporters marseillais depuis Bernard Tapie ?
Labrune désavoue son choix
Nommé à cause de Labrune et par Labrune, Dassier a été désavoué par le président du conseil de surveillance et ce à la face du monde et notamment celle de Deschamps qui était jusque-là pourtant sous l’autorité du président Dassier. Car le plus grotesque est qu’après avoir débarqué Pape Diouf parce qu’il était compétent et sur de son fait, Labrune a décidé avec l’accord de MLD de virer Dassier pour « incompétence ». On avait eu la promotion par l’échec avec la nomination de José Anigo en tant que directeur sportif. On a désormais l’éviction par auto-incompétence. A Marseille, tout est possible et c’est cela qui est beau. Mais c’est encore plus beau quand les deux clowns sont Parisiens.
Labrune de l’ombre à la lumière
A une place confortable jusqu’à présent, le président du conseil de surveillance sera dans les prochaines mois sous les projecteurs puisque Vincent Labrune est le nouveau président de l’OM depuis quelques minutes. On pourra ainsi voir toute la science du personnage sachant notamment que c’est lui qui a viré Pape Diouf et Julien Fournier puis mis Jean-Claude Dassier et Antoine Veyrat (Veyrat est aussi limogé) à leur place. Et puis c’est toujours bien de remplacer un Parisien par un autre Parisien !