A moins que toutes les rumeurs sorties ces derniers jours relèvent de la pure fantaisie des journalistes, l’Olympique de Marseille semble devoir se préparer à un grand chambardement. Après la zone de turbulence des dernières semaines, on espérait évidemment que le mercato suivrait les idées de départ du nouveau coach phocéen, à savoir garder les forces en présence et les renforcer par des joueurs de premier plan. Or si l’on peut se réjouir de l’avancée des négociations concernant Lucho Gonzalez, au rythme où vont les choses, il ne restera plus grand chose de l’équipe de l’an passé à la rentrée des classes.
Un projet initial soft
En début de mois, avant que les guerres intestines aient raison du sort de Pape Diouf, Didier Deschamps énonçait avec lucidité le travail à effectuer lors du marché des transferts estival. « De par mon expérience de joueur et d’entraîneur, je sais que même après une bonne saison, il est important de renouveler 30% de l’effectif », déclarait-il alors. Le projet faisait l’unanimité, on imaginait bien voir arriver un défenseur central, un latéral droit et un milieu pour épauler ou concurrencer Hatem Ben Arfa. Malheureusement, plus le temps passe et plus l’inquiétude gagne les rangs des supporters. Lors des dernières 24 heures, Lorik Cana, Laurent Bonnart, Karim Ziani, Mamadou Niang ont notamment été sujets de rumeurs affirmant leur possible départ. La défense centrale pourrait notamment être totalement renouvelée, ce qui ne facilitera évidemment pas son efficacité. Si l’éviction de Pape Diouf a évidemment favorisé la prise de pouvoir de Didier Deschamps, a-t-elle changé son programme ?
Civelli traité comme un moins que rien
L’OM est-il devenu si riche qu’il puisse se passer d’un joueur de la trempe de l’Argentin ? En tant que titulaire, le défenseur présente effectivement un bilan plus que flatteur avec le club olympien cette saison (toutes compétitions confondues) : 11 victoires, 2 nuls et 3 défaites. Aussi, Renato Civelli a accepté sans broncher le rôle de remplaçant que lui a fait tenir Eric Gerets durant de longs mois. Bref, il a fait preuve d’un état d’esprit exemplaire, tant sur le terrain, où sa fougue conjuguée à celle de Lorik Cana rattrapait les amabilités de certains, qu’en dehors, où il s’entraîna durant de longs mois sans espoir de disputer la moindre rencontre. Eric Gerets déclarait d’ailleurs en mars dernier : « je ne le voyais pas aussi bien que je le vois maintenant. Ce n’est pas que je le sous-estimais mais je ne le valorisais pas comme les autres joueurs. » On ose croire que l’entraîneur belge savait de quoi il parlait… Enfin de contrat, Renato Civelli n’a reçu aucune proposition de prolongation malgré ses multiples relances. Vraisemblablement, on préfère mettre le paquet sur un joueur de 30 ans, Souleymane Diawara.
Cana, capitaine non grata ?
Année après année, Lorik Cana a gagné en charisme et influence, jusqu’à devenir l’homme de confiance d’Eric Gerets. Pour autant, Didier Deschamps ne semble pas lui accorder le même crédit, à tel point que l’international albanais, qui expliquait il y a quelques semaines ne pas être pressé de partir, se chercherait désormais un avenir du côté de l’Allemagne ou de l’Angleterre. Everton, Tottenham Hotspur, Liverpool, Arsenal, Stuttgart et Hambourg serait notamment sur sa piste. Un départ qui serait lourd à digérer, d’autant que sur certaines rencontres, l’an passé, il fut le seul à se rebeller un temps soit peu lorsque l’adversaire ou l’arbitre ne nous respectait pas. Il a également toujours tenu son rang et réalisé de très belles prestations. Les pistes Stéphane M’Bia et Edouard Cissé ne sont pas forcément faites pour rassurer. Le Camerounais n’a notamment pas prouvé grand-chose pour le moment. Surtout, les montants des transferts sont incohérents. Selon certains journalistes, Lorik Cana, qui a 25 ans, qui a disputé 191 matchs de L1, 20 de C1, 18 de C3 et qui est hautement représentatif de l’état d’esprit de l’OM vaudrait 6 millions d’euros. M’Bia, fort de ses 23 ans, de 78 matchs de L1 et de 7 de C3 en vaudrait 12… Espérons qu’il s’agisse d’une blague.
L’arrivée de Lucho Gonzalez est une bénédiction. A la limite, chacun se serait contenté de son arrivée conjuguée à celle d’un défenseur central de haut niveau (haut niveau n’est évidemment pas synonyme de Ligue 1…). En dehors de ça, pourquoi vouloir toucher à tout ? Barcelone et Manchester ont notamment bien montré combien la notion de continuité est importante. José Anigo serait-il désormais le seul dépositaire de la sagesse dans le team phocéen ? Un mercato manqué pourrait confirmer sur le terrain le curieux retour en arrière opéré il y a quelques jours par RLD et les siens en coulisses, à savoir le n’importe quoi qui a caractérisé le début des années 2000. En tant que capitaine, Didier Deschamps a conduit l’OM au plus haut. Espérons qu’il fasse de même dans le rôle d’entraîneur…