Vainqueur de 5 titres en 2 saisons, Didier Deschamps a toujours eu; malgré tout; toute la peine du monde à remporter tous les suffrages dans les travées du Stade Vélodrome, contrairement à son prédécesseur qui n’avait rien gagné. En cause, son absence de panache et et son irascible volonté de privilégier le résultat sans se soucier du beau jeu. Aujourd’hui les choses vont mal pour lui et son équipe et l’entraineur de l’OM est pris dans la nasse.
Deschamps a fait le ménage autour de lui
Didier Deschamps aime avoir les mains libres et être entouré des siens. A son arrivée, il a donc fait venir à ses côtés Guy Stephan, un homme qui ne connaissait rien à Marseille, rien à l’OM sans essayer de retenir Dominique Cuperly, l’ancien adjoint d’Eric Gerets, qui de l’avis de chacun avait du bon boulot durant deux saisons. Il fallait faire table rase de l’ère Gerets.
Malgré un titre de champion avec Christophe Manouvrier, le coach de l’OM a également écarté l’ancien préparateur physique de l’OM (qui lui aussi avait oeuvré avec Eric Gerets) pour le remplacer par Antonio Pintus et ses méthodes à l’italienne. On connait la suite …
En froid avec Jean-Claude Dassier, Didier Deschamps a prolongé son contrat directement avec Vincent Labrune, alors président du conseil de surveillance en court-circuitant l’ancien directeur de l’information de TF1. Une décision qui a inévitablement poussé Dassier vers la sortie. Le directeur général, Antoine Veyrat, lui emboite le pas sur l’autel des luttes intestines au sein du groupe LD et ses prétendus mauvais résultats financiers (Labrune a affirmé qu’il y avait un trou de 16 millions d’euros dans les caisses, sachant que durant cette période il était président du conseil de surveillance).
Agacé peut-être par les choix de José Anigo (qui, il faut le dire, préfère les jeunes en devenir que les joueurs aguerris), Didier Deschamps a exigé de son nouveau président les pleins pouvoirs sur le groupe professionnel. Deschamps décide donc depuis fin juin 2011 du recrutement et de tous les choix sportifs. Exit donc le directeur sportif marseillais qui est relégué à d’obscures responsabilités (communication auprès des supporters, …).
Didier Deschamps a donc fait table rase du passé pour asseoir sa méthode avec le succès que l’on connait. Un règne sans partage que le président Vincent Labrune ne souhaite pas remettre en cause malgré les résultats catastrophiques du club.
Deschamps devant ses responsabilités
Si Didier Deschamps a été l’un des grands artisans du titre de champion de France 2009/2010, on ne peut le dédouaner aujourd’hui de ses responsabilités devant les résultats actuels du club phocéen. On ne peut en effet avoir tous les lauriers quand tout va bien et être exonéré des choix malheureux qu’on a fait quand ca va mal. N’ayant qu’une seule personne au dessus de lui, le président de l’OM Vincent Labrune, qui le suit aveuglément dans ses décisions, Didier Deschamps est donc en première ligne, seul, sans possibilité d’échapper aux critiques.
Et ce d’autant que, engoncé dans ces certitudes, Didier Deschamps ne semble pas vouloir changer de méthode ou de choix tactiques. Pas de tentative de 4-4-2, pas d’Alou Diarra ou de Lucho Gonzalez sur le banc alors qu’ils sont médiocres depuis des semaines, … Ne changeons rien le bateau coule.
L’argent, un faux problème pour l’OM
On peut lire ça et là que l’absence d’investissement conséquent de l’actionnaire principal a plombé le début de saison de l’Olympique de Marseille. Or il est toujours bon de confronter le budget des clubs rencontrés par l’OM en championnat cette saison. Ainsi l’OM disposerait d’un budget de 130 millions d’euros.
La comparaison avec nos adversaires déjà rencontrés :
– Sochaux 40 millions d’euros (plus de 3 fois moins) pour un match nul
– Auxerre 40 millions d’euros (plus de 3 fois moins) pour un match nul
– Saint-Etienne 52 millions d’euros (plus de 2 fois moins) pour un match nul
– Lille 80 millions d’euros (plus 1.5 fois moins) pour une défaite
– Rennes 52 millions d’euros (plus de 2 fois moins) pour une défaite
– Evian TG 26 millions d’euros (plus de 5 fois moins) pour une victoire
– Valenciennes 30 millions d’euros (plus de 4 fois moins) pour un match nul
– Brest 27 millions d’euros (plus de 5 fois moins) pour un match nul
Seul Lyon, avec 150 millions d’euros, nous bat sur cette première partie de saison. L’argent ne peut donc être en rien une excuse.
Didier Deschamps voulait les pleins pouvoirs et personne pour le gêner dans ses décisions, ce qui pouvait se comprendre vu les résultats de l’OM ces deux dernières saisons. Seul face à ses choix et sans contradicteur, le coach phocéen persiste. Durant toute la saison dernière, Deschamps nous avait déclaré que l’absence de fond de jeu n’était pas important tant que les résultats étaient là. Aujourd’hui, l’OM joue toujours aussi mal avec la quasi-totalité de l’effectif à 30% de ses moyens, avec les résultats catastrophiques que l’on connait. Que va faire Deschamps pour changer la donne ? Va-t-il se remettre en cause, changer de discours, changer de méthode ? L’inertie à la tête de l’OM est susceptible de laisser le club phocéen en pleine crise. Il est temps de changer. Reste à savoir si l’Olympique de Marseille a les hommes qu’il faut à sa tête pour cela.