Empêtré dans ces certitudes depuis des mois qui l’ont conduit, voici quelques saisons, à mettre sur le banc un Valbuena ou un Cheyrou alors que ceux-ci ne le méritaient pas, Didier Deschamps pouvait voir sa place d’entraineur de l’OM fragilisée en cas de contre-performance face à Ajaccio. Pour cette rencontre, le coach phocéen a décidé de faire deux changements que nous réclamions depuis des semaines : le passage en 4-4-2 et la mise au rencart de Lucho et Diarra.
Au diable le 4-3-3, vive le 4-4-2 ?
Sans véritable homme de couloir sur les deux flancs de l’attaque phocéenne, Didier Deschamps continuait depuis le début de saison à jouer en 4-3-3 avec Mathieu Valbuena et André Ayew sniffant les lignes de touches mais aussi laissant inévitablement le milieu de terrain un peu dépourvu. Face aux inexpérimentés Ajacciens hier soir, Deschamps a opté pour un classique 4-4-2 avec pour conséquence plus de soutien et de liberté pour Loïc Rémy avec à ses côtés Jordan Ayew, plus de densité au sein du milieu marseillais ce qui facilite le travail des défensifs notamment, …
Les plus en forme dans le onze ?
Depuis son arrivée à l’OM, Didier Deschamps a systématiquement fait jouer son onze préférentiel sans se soucier de la forme des joueurs qui le composaient. Ainsi la première saison, Mathieu Valbuena a rongé son frein sur le banc de touche durant les 5 premiers mois de la saison alors que la saison précédente, avec Eric Gerets, il avait été un des meilleurs marseillais. Même sanction pour Benoît Cheyrou qui s’est vu placer sur la touche de nombreuses rencontres sans qu’on comprenne très bien pourquoi.
D’autres joueurs ont été eux épargnés alors qu’ils enfilaient les matchs indigestes. On peut penser cette saison à Alou Diarra, l’ombre de lui-même depuis son arrivée à Marseille, à Lucho Gonzalez fantomatique cette année comme il le fut la saison passée même si ses stats peuvent faire penser au contraire. Ces deux joueurs ont été hier placés sur le banc de touche. Un choix inédit pour le coach marseillais qui indique peut-être – c’est tout du moins ce qu’on espère – que ce sont les plus en forme et les plus affamés qui joueront.
« Pour s’améliorer, il faut changer. Donc, pour être parfait, il faut avoir changé souvent » disait Winston Churchill. Avec une crise qui couvait comme en attestent les banderoles présentes dans les tribunes, Didier Deschamps ne pouvait demeurer dans ses certitudes. Il a changé la donne et c’est bien. Reste à savoir désormais s’il ne se réfugiera pas dans ses dogmes une fois le feu éteint, ce qui serait regrettable.