Deschamps s’offre sa première crise à l’OM

Vainqueur de 5 trophées en deux saisons (1 Championnat de L1, 2 Coupes de la Ligue, 2 Trophées des Champions, Didier Deschamps a réussi rapidement là où d’autres ont échoué. Malgré tout, son OM n’a que rarement séduit. Très physique, avec une défense de fer et une attaque redoutablement efficace lors de la première saison, […]

Vainqueur de 5 trophées en deux saisons (1 Championnat de L1, 2 Coupes de la Ligue, 2 Trophées des Champions, Didier Deschamps a réussi rapidement là où d’autres ont échoué. Malgré tout, son OM n’a que rarement séduit. Très physique, avec une défense de fer et une attaque redoutablement efficace lors de la première saison, sans fond de jeu mais s’appuyant sur les éclairs de génie de ses joueurs l’année suivante, l’équipe de Didier Deschamps fait cette année la synthèse : aucun fond de jeu, un physique très en deçà des possibilités du groupe olympien, aucun réalisme offensif, … Aujourd’hui l’OM pointe à la 13ème place du championnat au bout de 9 journées. L’occasion pour Didier Deschamps de s’offrir sa première crise.

Cet OM-là ne regarde pas ses problèmes en face

Durant toute la saison dernière, Didier Deschamps et ses lieutenants ont minimisé l’importance de la qualité de jeu au détriment des résultats. Aujourd’hui, l’OM produit la quintessence de cet aveuglement : un jeu inexistant et aucun résultat. Car à force de se voiler la face et d’affirmer que seul le résultat compte (ce qui est discutable), on en oublie que le football est un jeu et que le plaisir est source de réussite.

Un OM taillé comme une équipe italienne des années 90

Didier Deschamps a façonné son équipe avec ses références et notamment celle du Calcio qui a fortement influencé le coach marseillais, même s’il a bourlingué en tant que joueur en Premier League ou en Liga. Le physique est donc l’un des principaux critères de recrutement de ses joueurs. Les déménageurs (Mbia, Diawara, Fanni, Diarra, Gignac, Traoré) sont donc légion dans le groupe de Didier Deschamps qui, faut-il le rappeler, aurait refusé de recruter Gameiro sous prétexte qu’il était trop petit. Pour bonifier ces aptitudes, le coach de l’OM s’est entouré d’un de ses anciens comparses, Antonio Pintus qui a succédé à Chritophe Manouvrier pourtant très bon l’année du titre. Le résultat est là depuis son arrivée : Marseille ne domine personne physiquement et connaît cette saison une avalanche de blessures.

Un OM qui n’investit plus

Même si en exigeant la charge entière du secteur sportif, Didier Deschamps est dès lors responsable des victoires mais aussi des défaites, tout ce marasme actuel ne peut lui être imputé à lui seul. Le propriétaire du club, Margarita Louis-Dreyfus, et son Iago Vincent Labrune ont bien sûr leur responsabilité. D’évidence, l’OM avait besoin d’un attaquant supplémentaire. Deschamps avait choisi Amauri mais ne l’a finalement pas eu, sacrifié sur l’autel de l’équilibre financier. En aurait-il été autrement avec cet autre déménageur en attaque ? Pas si sûr mais le bénéfice du doute est en la faveur du coach marseillais. L’OM n’a en tout cas réinvesti que 11 millions d’euros lors de ce mercato estival là où le PSG en a mis 89. Même Toulouse ou le LOSC ont dépensé plus que Marseille. Mais face à Brest qui a un budget 3 fois inférieur à celui de l’OM, l’excuse est-elle valable ? Certainement pas.

Labrune un président par intérim

Dès son intronisation, personne, hormis nous, ne s’était ému que le nouveau président phocéen, Vincent Labrune, ait décidé de diriger l’OM de Paris, ville dans laquelle il exerce son activité professionnelle et où il réside. Au-delà de la symbolique (est-ce que les supporters du PSG admettraient que leur club soit dirigé à distance par quelqu’un résidant à Marseille ?), cette présidence à distance et par intérim (Labrune ne consacrerait que 3, 4 heures de son temps au club par jour) pose des questions quant à son efficacité. Mais personne ne semble toujours se les poser …

Les joueurs de l’OM dans le collimateur

Si on peut imputer ces 9 premiers résultats en Ligue 1 à Deschamps, on ne peut évidemment dédouaner les joueurs, qui sont les premiers acteurs de ce triste spectacle. Pour le moment, ils ne paraissent pas prendre conscience de l’ampleur de la crise qui guette leur club et des conséquences qu’ils auront à subir si elle s’amplifie. « L’équipe n’a pas actuellement les ressources morales et physiques pour réagir quand elle encaisse un but aussi rapidement » admettait il y a quelques jours Vincent Labrune. Ce sont pourtant eux qui ont les clés pour changer les choses.

Treizième du classement de L1, l’OM pourrait rapidement se refaire une santé en enchainant une série. Malgré tout, des problèmes persistent au sein du club marseillais depuis plusieurs mois et il faudra, à un moment ou un autre, les régler sous peine de voir le club sombrer à la manière des Girondins de Bordeaux.