Dortmund 2-3 OM : droit dans l’histoire du club !

« C’est un match qui restera gravé dans l’histoire de l’OM » Le supporter lambda qui aura quitté son canapé au bout de trente minutes, lassé de voir des fantômes sur le terrain, aura du mal à comprendre cette déclaration de Didier Deschamps. Car, oui, ce match restera dans l’histoire de l’OM, comme un des plus fous, […]

« C’est un match qui restera gravé dans l’histoire de l’OM » Le supporter lambda qui aura quitté son canapé au bout de trente minutes, lassé de voir des fantômes sur le terrain, aura du mal à comprendre cette déclaration de Didier Deschamps.
Car, oui, ce match restera dans l’histoire de l’OM, comme un des plus fous, un des plus renversants, avec à la clé une qualification en huitième de finale de Ligue des champions. Mais l’euphorie de la victoire ne doit pas nous faire oublier la première mi-temps, car il y a bien eu deux Marseille hier soir.

Marseille retrouve ses fantômes

L’enjeu, le stade, le froid ? Qu’importe la raison, les supporters olympiens ont bien cru revoir ressurgir un passé trop récent lors des trente premières minutes. Un OM emprunté, maladroit, multipliant les déchets techniques à l’image d’un Lucho aux fraises. À croire que c’est effectivement l’Argentin qui imprime sa marque sur le jeu marseillais… Lui qui avait donné le ton lors du match OM – PSG ( 3-0) en allant tamponner Mohammed Sissoko dès les premières secondes, aura mardi soir encore donné le  » la  » de la première mi-temps. Chose à laquelle les supporters olympiens n’étaient plus habitués également : les errements défensifs, à l’image de Diawara pris au piège du jeu allemand sur l’ouverture du score. C’est le capitaine Steve Mandanda qui résume le mieux la situation: « Notre entame de match a été catastrophique. »

Avant la pause, une lueur d’espoir

Après des mois d’acclimatation, les supporters olympiens se familiarisent de plus en plus avec le jeu de Morgan Amalfitano. L’ancien Lorientais, en difficulté en première mi-temps à l’image de son équipe, aura tout de même eu la bonne idée de servir impeccablement Loïc Remy qui croise parfaitement sa tête dans les arrêts de jeu de la première période. Et c’est là qu’un match bascule, lorsqu’en rentrant au vestiaire la confiance et l’espoir changent de camp. L’idée du match facile (avec au bout une qualification) abandonne les Allemands pendant que l’impossible devient possible pour l’OM — comme le souligne le coach olympien : « On était en très mauvaise posture, on a fait une première mi-temps très, très difficile. On a eu le bonheur de mettre ce but par Rémy juste avant la mi-temps. Rentrer à la pause à 2 à 0, ça aurait été très difficile. »

Jusqu’au bout

Au retour des vestiaires, les Marseillais sont conscients d’être totalement passé à coté du match comme le raconte le coach : « On n’arrivait pas à ressortir, on se contentait de défendre et de dégager. On marque sur la seule occasion qu’on a, les joueurs à la mi-temps étaient conscients d’être passés à côté, on avait été plus spectateurs qu’autre chose. Il fallait donc se remettre les idées en place, jouer un peu plus haut aussi, on n’avait pas le choix. Il fallait faire en sorte d’être un peu plus concernés tous ensemble.  » Et la prise de conscience eut lieu, les Marseillais trouvèrent plus d’espace, enchaînant les phases défensives et offensives sur un rythme imprimé de la patte marseillaise. L’égalisation d’André Ayew se fit attendre mais donna au match une saveur comme on les aime à Marseille. Le but de la délivrance ne pouvait venir que de Mathieu Valbuena, lui qui, par deux fois déjà, inscrivit des but décisifs en Ligue des Champions (à Liverpool et à Moscou). Son capitaine Steve Mandanda, le rappelle : « Le but de Mathieu est extraordinaire, mais il nous a habitués à en mettre des comme ça et à nous sortir de situations difficiles »

Et maintenant ?

Évidemment, une participation aux huitièmes de finale de la plus prestigieuse des Coupes d’Europe implique d’avoir un effectif au complet et compétitif. Malheureusement pour les olympiens, la CAN (Coupe d’Afrique des Nations) passera par là, ce que ne manque pas de rappeler le coach phocéen : « À partir du moment où je vais perdre des joueurs à la CAN, oui, cette qualification aura un impact sur notre recrutement, même si je ne dévoilerai pas de chiffre. Dédé (André Ayew) c’est sûr qu’il ira. Jordan, c’est probable. Ça complique numériquement les choix« .
Monsieur Labrune, Madame Louis-Dreyfus, ce message était pour vous…

Un match savoureux qui ne manquera pas de rester dans les annales du club olympien, tant par son scénario que par les records qu’il marque. Didier Deschamps est devenu ainsi l’entraîneur ayant dirigé le plus de matchs européens sur le banc olympien, et le club est aussi le premier club français à battre Dortmund à domicile.
Maintenant, rendez-vous est pris en février pour écrire des pages tout aussi belles du foot français, et comme le dit Pierre Mènes sur son blog (reprenant un vieux titre de L’Equipe), mardi soir, Marseille était « L’équipe de la France ».