Une partie des supporters marseillais ont découvert Garry Bocaly au cours d’une soirée de » gala » en mars 2006, lorsque Pape Diouf avait envoyé ses » Minots » au Parc des Princes. L’OM avait tenu tête aux Parisiens et le jeune latéral olympien avait montré l’étendu de son talent en asphyxiant le couloir gauche du PSG. Nous le voyons depuis régulièrement appelé dans la sélection nationale des moins de 19 ans. Malgré son faible temps de jeu à Marseille, Guy Ferrier, son coach en Equipe de France, lui fait confiance. OMplanète a donc voulu interviewer son entraîneur juste avant le match amical que disputeront ses jeunes pousses face à la Norvège à Amboise (le 27 mars à 15h).
Bonjour Monsieur Ferrier et merci de votre disponibilité. Etes-vous plutôt presse écrite ou Internet pour suivre l’actualité du football ?
» Je suis plus un habitué de la presse écrite comme l’Equipe ou France Football. «
Suivez vous l’actualité marseillaise ?
» Oui, mais d’un côté sportif cela devient difficile car je suis resté un peu supporter de l’OM mais je ressens des trucs bizarres hors du terrain, qui me pousse à me détacher un peu. C’est le seul club en France qui peut postuler à une aura européenne mais quel gâchis tout cet argent qui n’a servi à rien. Je dirais en fait au regard des résultats : tout ça pour ça, c’est dommage ! «
Quelle est votre vision de la formation phocéenne ?
» J’ai visité leurs installations, mais il n’y a qu’un seul grand terrain, c’est joli mais j’ai été un peu déçu par les infrastructures aux vues des moyens dont semble disposer ce club. «
Suivez vous les prestations de Garry Bocaly ?
» Oui, je l’ai vu un peu à la TV. Vous savez cette génération joue peu, le banc de Ligue 1 ou Ligue 2 est accepté car ils savent qu’ils n’ont pas été champions d’Europe (moins de 17 ans en 2004) comme les Nasri et consorts. Ils n’ont pas d’états d’âmes, ils sont lucides à défaut d’être des surdoués. Ils travaillent pour participer à un Championnat d’Europe. «
Avez-vous un conseil à lui donner ?
» Oui, le même que je prône à ses coéquipiers : de grâce finissez votre formation dans votre club d’origine, restez où vous êtes et bossez car vous ne nous avez encore rien prouvé. «
Une saison en prêt pour Bocaly dans un autre club serait-elle une bonne solution ?
» A 19 ans on recherche du temps de jeu c’est normal ; alors oui, il peut partir pour revenir aguerri à 21 ans et s’imposer à Marseille s’il se sent capable, mais les places seront chères, c’est à lui de travailler. «
Quelles sont pour vous ses principales qualités ?
» Son envie de gagner et ses tripes compétitives le pousseront à être énorme. Il sait prendre du recul, commander sa défense et surtout il a le mental d’un leader. D’ailleurs même blessé, je le veux dans le groupe tellement ses qualités de meneur nous sont nécessaires. «
Quels sont les domaines dans lesquels il doit progresser ?
» Il n’est pas doté d’une technique exceptionnelle mais il compense par une vision du jeu digne d’un joueur expérimenté. «
Pourrait-il s’émanciper à un autre poste ?
» Non, pour moi son poste c’est dans l’axe en défense. Je le répète c’est un leader qui dirige sa ligne, il sait anticiper, commander et de plus il a un tacle dévastateur. «
Comment est il arrivé en Equipe de France ?
» Il peut remercier Roland [Gransart], il nous contactait pour nous informer qu’il y avait à Marseille un gars qui sortait du lot, nous l’avons emmené pour un match et depuis il n’a pas quitté le groupe. Je me souviens de ses yeux quand il a appris qu’il pourrait jouer contre les Brésiliens lors de la Sendai Cup au Japon, il semblait émerveillé. Je lui ai dit attention c’est des » brigands » et il a vite compris qu’il s’était laissé endormir par le mythe des Auriverde. Tous cela c’est de l’expérience pour lui ; un jour il arrivera devant son Président avec 15 matchs internationaux à son palmarès et cela n’a pas de prix. «
L’équipe d’OMplanète vous remercie et vous souhaite bonne chance à vous et à vos poulains pour mardi prochain.