La dernière journée du mercato a été fort généreuse en rebondissements rue Negresko. Alors que Mido avait fini ses vacances weight-watchers aux frais de la princesse en Italie, ne voila t’il pas que l’AS Roma envoie une offre ferme pour l’Egyptien d’un montant non négligeable (7M&euro). Sur le marché des transferts depuis 3 mois, Mido fut tantôt pressenti à Newcastle ou à Liverpool, tantôt annoncé à la Fiorentina et à Fulham. Il n’en fut rien. Mido devait bien rester à l’OM et être ce point de fixation qu’il manquait en attaque. Dès lors une course contre la montre était engagée pour recruter un remplaçant. Fabrice Fiorese, en froid avec coach Vahid (pourtant il est tellement sympathique), avait émis le souhait de partir du PSG. La barre était mise à 4M&euro. L’OM en proposa 2. L’affaire était conclue à 3,5 soit quasiment le prix payé à Guingamp pour sa venue en 2002.
Retour sur une engatse
L’affaire est fort simple et les antécédents connus. Fabrice Fiorese serait allé au clash de façon intentionnelle, comme il l’avait fait auparavant avec Guingamp, notamment en critiquant ouvertement les méthodes de coach Vahid. Il aurait dès lors boycotté les entraînements. Après sa mise à pied de 5 jours décidée par les dirigeants de la capitale ne restait plus que son placement sur la liste des transferts. Le PSG était alors « pris en otage » 5 jours avant la clôture du marché : il fallait vendre rapidement. Le prix du transfert fut fixé à 23h45 à 3,5M&euro : l’affaire était conclue. « Nous sommes trahis et déçus. Les masques sont tombés, c’est une page douloureuse qui se tourne » affirmait Graille, le président du Paris Saint-Germain, avec beaucoup d’à propos.
Fiorese, nouvel ami des Marseillais
Fabrice Fiorese n’est pas en odeur de sainteté sur la Canebière. Si le méridional n’est pas contre le commedia del Arte dans les surfaces de réparation (Pena bianca nous a offert la quintessence de la pleureuse à l’italienne), il n’a que très peu d’accointance avec la race des mercenaires. Or Fiorese s’était longuement épanché sur le club olympien lors des dernières confrontations entre le PSG et l’OM (dans lesquelles il avait d’ailleurs brillé). Si le Phocéen est frivole, il a tout de même une mémoire. Aussi le retournement de veste est assez mal accepté. « L’OM a toujours été le club de mes rêves ! ». Merci Fabrice, tant de poncifs nous siéent à ravir. Nous prendre autant pour des cons ne peut que nous rassurer dans nos certitudes.
Un renfort sans effort
Fiorese retrouve son ami Frédéric Déhu, parti lui aussi sous les vivats (pour les déficients auditifs) et surtout les crachats (pour les yeux avertis). Le libéro phocéen aurait d’ailleurs recommandé « Fio » à José Anigo qui était alors en quête d’un paladin côté droit. Le système de jeu d' »Arsène » Anigo nécessite en effet des hommes de couloirs dont l’OM était jusqu’alors dépourvu (Cheyrou ayant plutôt excellé dans l’axe). Fiorese qui n’est pas un grand technicien a le mérité d’être un gros travailleur. Efficace dans le repli défensif (Anigo devrait tenter de jouer en 7-2-1), énergique dans les courses, agile dans les plongeons, vicieux dans les contacts, performant dans les centres, Fabrice Fiorese est donc assurément un renfort s’il est assez mélomane pour apprécier les sifflets de ses propres supporters.
Le recrutement de Fabrice Fiorese est donc l’un des plus controversés de ces dernières années. Si l’interressé semble vouloir balayer cette idée d’une simple phrase (« il ne (faut) pas regarder le passé« ), il ne faut point douter que si Fiorese se manque, les supporters phocéens ne le manqueront pas. S’il flambe, ils lui pardonneront tout … enfin presque.