Mais où est passé l’OM ? Depuis deux mois maintenant, les supporters olympiens vivent un mauvais rêve. En début de saison, on nous présentait l’OM comme une machine de guerre capable de dynamiter n’importe quelle muraille défensive et force est de constater que depuis le début de l’hiver, c’est plutôt la Septième Compagnie que l’on voit évoluer. Bien évidemment, les quelques faiblesses visibles dans les différents compartiments du jeu de l’équipe étaient connues depuis longtemps. Cependant, depuis plusieurs matchs, cela n’est pas allé en s’améliorant, au contraire. Tant et si bien que la déception, la colère et la lassitude commencent à s’accroître ici et là dans les travées du Vélodrome ainsi que dans les strates dirigeantes du club. Simples trous d’air ou véritable dégringolade, comment juger ces deux derniers mois maussades de compétition ? Faut-il réellement s’inquiéter pour l’avenir immédiat de l’OM et ses résultats de fin de saison ? Un rapide tour d’horizon de l’effectif pourrait apporter quelques éclaircissements sur nos interrogations.
Une défense friable
On le savait depuis le début, la défense n’a jamais le point fort de cet OM. Eric Gerets ayant pour credo de marquer plus de buts que l’adversaire pour remporter le match, le catenaccio n’a jamais eu sa place à la Commanderie. Ceci étant, pour pouvoir jouer le tout pour l’attaque, c’est quand même plus efficace de s’appuyer sur une défense rassurante. Or, de plus en plus d’erreurs individuelles viennent gâcher la vie des supporters et surtout empêchent l’OM de gagner ses matchs, ce qui reste assez problématique il faut dire. Alors bien sûr, le petit jeu à la mode en ce moment c’est de mystifier Zubar, notre Gaston Lagaffe à nous. Il est vrai que lorsqu’il se troue, il y va de bon coeur et ses boulettes sont malheureusement pour lui, bien trop souvent décisives. Cependant, ses compères de la défense ne sont pas en reste mais ils échappent plus facilement à la cabale ; on pense notamment à Cana lors du Classico ou dernièrement Taiwo à Sochaux, bien aidé par la fâcheuse glissade de Hilton. Alors que le Roc nigérian a dû entendre parler du pays par son entraîneur (« son erreur est impardonnable »), on ne peut pas dire que les supporters se soient véritablement émus de cette faute professionnelle. Si cela avait été Zubar par contre, les vautours n’auraient pas tardé à apparaître… Il est vrai que vilipender un joueur pour une seule erreur serait malvenu, mais occulter les bonnes prestations et ne retenir que les erreurs d’un autre l’est tout autant. Mais au-delà de ces différences de traitement, il faut admettre que toutes ces erreurs individuelles finissent par coûter cher à l’OM. Mais le retour de Rodriguez pourrait s’avérer salutaire. En effet, son association avec Hilton a laissé présager de bonnes choses, même si leur complémentarité ne sautait pas aux yeux de prime abord. La réponse ne tardera pas à arriver.
Une attaque en panne
Le hasard faisant bien les choses, la déliquescence offensive marseillaise a coïncidé avec la blessure de Mamadou Niang en décembre. On ne va revenir pas sur la problématique du manque de solutions de rechange, on va simplement admettre que nos dirigeants sont incompétents, ça va plus vite et ça coupe court aux divagations nauséabondes. Quoiqu’il en soit, notre dynamiteur fait cruellement défaut à l’animation offensive mais aussi à la conclusion des actions marseillaises. Et ce ne sont ni les errements de Baki Koné ni sa récente blessure qui ont arrangé les choses. Il faut reconnaître que le jeu pratiqué à l’OM ne correspond pas vraiment aux qualités de l’Ivoirien qui sait se montrer décisif en phase de contre, quand son équipe refuse le jeu. Erreur de casting me direz vous ? Je vous renvoie à la deuxième phrase de ce paragraphe. Les derniers arrivés, Brandao et Wiltord ont montré de bonnes choses en première période à Sochaux. Le Brésilien est capable de peser sur une défense de disputer intelligemment des ballons de la tête, ce qui pourra s’avérer utile au milieu des razmots qui l’accompagnent. Nino, de son côté, a mis son intelligence et son sens tactiques au service de l’équipe. Il suffit désormais d’attendre que nos recrues soient capables de tenir plus de trente minutes sur un terrain. On n’est plus à quelques points près après tout.
Un milieu à la déroute
Reste donc à tailler le milieu de terrain. Nos deux lutins que sont Valbuena et Ben Arfa sont complètement à l’Ouest. Le premier enchaîne les prestations médiocres tandis que le second brille par son absence. D’aucuns commencent à se demander si ses blessures / maladies ne seraient pas d’ordre diplomatique. Du pain béni pour les charognards. Quoiqu’il en soit, l’animation offensive de l’OM est mal en point avec les passages à vide conjoints de nos feu follets. Espérons que Petit Vélo passe sur le grand braquet rapidement et qu’il retrouve ses sensations rapidement. Quant à Ben Arfa, il a suffisamment de talent et de génie pour faire taire les critiques sur un simple match. Encore faut-il qu’il le dispute. Heureusement, des garçons comme Cheyrou, Ziani ou encore Zenden jouent à leur niveau en ce moment, mais ce n’est pas toujours suffisant. L’absence de solutions proposées au porteur de balle a encore été un mal récurrent à Sochaux. Il est grand temps qu’une cohésion se recrée dans ce compartiment du jeu. Et l’on en vient vraiment à croire que cela ne sera possible qu’avec le retour de Lorik Cana. Se dire qu’un seul homme pourrait resserrer les lignes et permettre à des professionnels de jouer à leur niveau, il y a vraiment de quoi s’arracher les cheveux…
La situation est donc grave à l’OM, mais elle ne semble pas encore désespérée. Au classement de Ligue, les hommes de Gerets ne sont pas largués et l’on sait que la phase des matchs retour a souvent été une période faste pour le club et plus particulièrement l’an passé. Mathématiquement tout est encore possible, sportivement les qualités sont là, c’est indéniable. Il ne reste plus qu’à travailler le mental. L’impression de radoter commence à être une habitude pour le supporter mais il faut vraiment que nos Marseillais comprennent qu’un match de foot, ça se gagne bien à onze, tant sur les phases défensives qu’offensives.