Ce week-end, l’Olympique de Marseille a battu le FC Lorient sur le score de deux buts à un. Une nouvelle fois, la décision s’est faite en seconde période. Après l’ouverture du score de Gameiro (alors qu’il était en position de hors-jeu), les Marseillais ont douté quelques minutes avant de reprendre le dessus. Grâce à un jeu porté vers l’avant et des choix tactiques judicieux d’Eric Gerets, les Olympiens ont renversé la vapeur grâce à Civelli et Brandao, remportant un précieux succès en attendant le choc entre Bordeaux et Lyon qui se déroulait quelques heures plus tard. Revenons donc sur les points qui ont marqué cette rencontre, dans l’organisation et le jeu des Phocéens.
L’OM, c’est le jeu offensif
Benoit Cheyrou soulignait après le match du Shakhtar que l’équipe était bien meilleure lorsqu’elle était portée vers l’avant. « Cette élimination nous a rappelé que nous étions une équipe portée vers l’offensive. Quand nous essayons de protéger trop nos arrières comme à l’aller, on a du mal. À Donetsk nous avons été trop frileux. Nous devons aller de l’avant. On a vu au retour combien nous nous sommes créé d’occasions. »
Une leçon retenue et transmise à l’ensemble du groupe. Bien que la première mi-temps à Lorient fut délicate avec l’encaissement d’un but (non-valable) dès les premières minutes, les Olympiens ont su réagir, en jouant haut et n’hésitant pas à prendre des risques. Du coup, l’égalisation est venue d’un défenseur monté lors d’une action.
Comme face aux Ukrainiens, les Phocéens tirent des leçons, comme Vitorino Hilton. « On a joué haut et ça a payé à la fin. »
L’OM, c’est un collectif tout entier
Le premier but olympien est venu d’une action de Sylvain Wiltord, dont le ballon est arrivé dans les pieds de Renato Civelli. Le second but est venu d’un centre de Karim Ziani, qui effectuait son retour après plusieurs semaines d’absence, pour Brandao, la recrue du mercato. L’attaquant brésilien était en position idéale pour tromper le portier lorientais puisque la course de Mamadou Samassa avait attiré deux défenseurs dans le vide.
A l’aube d’une course au titre des plus passionnantes, l’Olympique de Marseille peut compter sur tout un groupe de joueur qui donne le meilleur de lui-même sur le terrain et en dehors. Si aujourd’hui la différence est venue de joueurs qui n’ont pas forcément l’habitude d’être titulaires ces dernières semaines, on se rend compte que chacun dans le groupe olympien peut prétendre à une place de titulaire.
Eric Gerets n’hésitait pas à souligner le bon travail de ces « jokers » et de les féciliter indirectement. « Je retiens surtout l’effort fait par le collectif. Il y avait quelques joueurs qui étaient un peu moins bien, et bien les autres sont allés compenser, aider, pour essayer d’arracher cette victoire. Cela traduit bien l’atmosphère qui règne chez nous, j’ai un groupe exceptionnel. (…) On ne peut pas dire qu’il y a 11 titulaires à l’OM. Les réservistes entrent et font la différence. Nino (Wiltord) fait un travail remarquable et mérite de marquer, Karim (Ziani) fait la passe décisive sur le deuxième but, Samassa attire deux joueurs sur lui pour laisser Brandao marquer. Tout le monde se sent concerné, et c’est cette énergie, cette adrénaline, qui nous permet de continuer à gagner des matchs comme-ça. »
L’OM, c’est aussi des choix individuels décisifs
Avec un coaching exemplaire, Eric Gerets a fait rentrer en seconde période trois joueurs impliqués dans au moins un but des Marseillais. Avec Mamadou Samassa, Karim Ziani et Sylvain Wiltord, le Lion de Rekem a pris les bonnes décisions, permettant à son équipe de remonter son handicap d’un but et même de renverser la vapeur pour remporter ce match. L’entraineur s’est même vu féliciter par son président, Pape Diouf. « On en revient toujours à l’approche que le coach a des matches. Aujourd’hui, il a manoeuvré dans un sens très cohérent. Cette double, voire cette triple entrée à laquelle on a assisté a donné beaucoup plus de forces à l’équipe. Je pense que les changements ont été bénéfiques. »
Mais l’OM peut aussi compter sur son (excellent) gardien. Auteur d’une superbe parade dans les dernières minutes de la rencontre face à Rafik Saïfi, Steve Mandanda a sauvé les siens et a permis aux Phocéens de ramener une victoire précieuse de Bretagne. Auteur d’une petite erreur de placement et de jugement sur le premier but du Shakhtar jeudi dernier, le portier international français a montré ce samedi qu’on pouvait lui faire confiance et qu’il restait toujours El Fenomeno.
Avec cette nouvelle victoire à l’extérieur en championnat, l’Olympique de Marseille c’est neuf victoires, six nuls et une défaite en seize rencontres. C’est aussi plus de vingt-six buts marqués et seulement onze encaissés. Dans le contexte, c’est aussi l’assurance de garder une première au classement au moins jusque dans deux semaines (Bordeaux jouera en Coupe de la Ligue la semaine prochaine). Ce match ne donne donc que des satisfactions, il fallait les trois points. Au final, les Olympiens se sont rassurés, et malgré les absences, ils ont su montrer qu’ils étaient de sérieux prétendants au titre. Espérons que les Marseillais gardent la même envie et le même état d’esprit pour aller conquérir ce trophée tant convoité et espéré par le peuple marseillais, depuis maintenant de longues années…