Saisissantes les images passées sur Rai due le 28 avril 2005 à une heure de grande écoute où l’on voit Fabio Cannavaro, capitaine de la squadra azzura, se faire injecter avec un certain plaisir et, vu la décontraction du bonhomme, une certaine habitude un produit dopant appelé Neoton (créatine autorisée en Italie à l’époque des faits). Le lieu est clairement identifié: chambre 712 de l’Hôtel Marriott de Moscou. La scène se passe la veille de la finale d’UEFA Parme-Olympique de Marseille en mai 1999.
Un Parme en pleine forme
Devant 3600 supporters marseillais et seulement 500 tifosi, les parmesans profitaient d’une erreur inhabituelle de Laurent Blanc pour inscrire leur premier but par l’intermédiaire de Crespo. Avec 4 titulaires suspendus (Dugarry, Gallas, Luccin, Ravanelli), le verrou phocéen rompait à nouveau sous les coups de butoir des Thuram, Boghossian et autres Chiesa. Sous une température de moins 18°, les hommes de Rolland Courbis furent laminés dans tous les secteurs de jeu par des gazelles transalpines que ni leur calendrier chargé, ni les conditions de jeu – moins 18° ce soir-là sur la pelouse moscovite – n’avaient affecté (sic).
Un journaliste à l’époque s’était interrogé sur la supériorité physique des joueurs italiens » sauf à ce que soit prouvé que l’exceptionnel tonus des Parmesans cacherait quelque inavouable secret » . Roland Courbis utilisa alors un langage plus explicite: » Veron, c’est Goldorak « . Autrement dit, l’argentin ne prend pas que du jus de fruits ou du » Tonimalt « .
Parme après la pharmacie de la Juve : une longue tradition
Le président de la fédération italienne Franco Carraro vient d’annoncer que Cannavaro serait toujours capitaine de l’équipe nationale italienne. Tout un symbole. Le football italien n’a plus aucun sens moral. Si pour Veron » toutes les équipes l’utilisaient « , il est un fait qu’en France la créatine était considéré comme un produit dopant et que donc, les joueurs phocéens ne pouvaient en » bénéficier « . La créatine permet d’une part l’augmentation de la masse musculaire et une meilleure récupération après des efforts répétés mais surtout de masquer d’autres produits dopants comme les anabolisants par exemple (un des raisons qui le mettait au coeur du procès de la Juve). Le doute est installé d’autant que des documents saisis chez un médecin parmesan en début de saison 1998-1999 indiquaient que plusieurs joueurs avaient un taux de globules rouges dans le sang supérieur à la moyenne, laissant supposer la prise d’EPO.
Une Italie sans morale
» Tout le monde sait que cette perfusion n’est pas illicite, mais désormais, le doute sera installé. C’est comme ça qu’on détruit le football. Le seul but de ce programme, c’est de faire de l’audience et de mettre le doute « . Pour maître-morale Thuram, tout ce qui n’est pas interdit est moralement défendable. Assez édifiant sur l’éthique transalpine d’autant qu’il n’est pas le seul à défendre les italiens. » Il me semble que c’est un épisode un peu lointain qui n’est plus punissable « , affirme le procureur du parquet de Turin, Raffaelle Guariniello, spécialisé dans la lutte antidopage en Italie.
Mutisme des medias français
Alors qu’on vilipende Fabien Barthez à grand renfort de ralentis, rares sont les medias nationaux qui se sont fait l’echo de cette affaire qui fait pourtant grand bruit chez nos voisins transalpins et qui concerne indirectement le plus grand club français. Deux poids deux mesures ? C’est un fait et on le sait depuis déjà longtemps. Les medias détestent l’OM sauf quand il s’agit de s’en servir.
Côté phocéen, on attend toujours qu’Acariès, si prompt à l’ouvrir pour foutre l’engatse dans son propre club (est-ce bien son rôle ?) mais si discret à défendre l’OM quand c’est nécessaire, monte au créneau … ou retourne s’occuper de ses boxeurs.