Longtemps décriée, jugée trop coûteuse en énergie pour un résultat assez maigre, la Coupe Intertoto a finalement permis à l’OM de retrouver une place en coupe d’Europe. Certes il ne s’agit pas de la grande Ligue des Champions, mais de cette coupe UEFA que les Marseillais avaient quitté les yeux rougis un soir de mai 2004 à Goteborg…
Pourtant, avant même de débuter ce premier tour, les victimes européennes des hommes de Jean Fernandez ont des noms qui brillent. La Lazio, et surtout le Deportivo actuellement en tête de la Liga, sont des victimes qui ont un grand nom. L’adversaire du soir, le Germinal Beerschot Anvers, est également un, de grand nom. Malheureusement pour ce modeste club Belge, c’est uniquement au niveau du nombre de lettres…
Neuvièmes du dernier championnat de Belgique et récent vainqueurs de leur Coupe nationale, les Flamands sont, sur le papier, largement inférieurs physiquement et techniquement aux Olympiens. Mais ce qui fait le charme de cette Coupe UEFA, c’est justement les rencontres à enjeu, avec une élimination directe en matchs aller-retour. Pour l’OM, il s’agira de se mettre l’abri dès ce soir, afin de s’éviter un retour tendu au Vélodrome et surtout de s’assurer une place pour la phase de poules. C’est en effet là que les choses sérieuses vont commencer ! Mais ce n’est pas au niveau de l’adversité que la tâche s’annonce ardue, c’est surtout pour comprendre le règlement de ces poules… Affaire à suivre…
Ce match de football face au Germinal trouve son parfait parallèle dans l’oeuvre de Zola. Par simple souci de précision, je ne parle pas de la plus belle réalisation du génial lutin Italien Gianfranco, mais de l’écrivain français et de son roman Germinal.
Ici, les Phocéens seraient parfaits dans le rôle des mineurs qui se révoltent. La place de lanterne rouge n’est plus qu’un mauvais souvenir, les Olympiens ayant été au charbon pour aller chercher leur première victoire en championnat à Bonnal ce dimanche. Certes le beau jeu n’était pas au rendez vous, mais la première urgence est d’engranger des points, ou d’arracher une qualification.
Ce soir le rôle du jeune mineur révolutionnaire Etienne Lantier ne sera pas tenu par Franck Ribéry, suspendu pour cette double confrontation après son expulsion face à La Corogne, ni par Mamadou Niang, privé de ce déplacement suite à une accumulation de cartons jaunes… Mais Jean Fernandez aura de la ressource humaine pour palier ces absences, et devrait insuffler un peu de sang neuf pour descendre à la mine. Nous devrions donc voir les débuts du Slovène Bojdan Cesar qui ne sera pas, soyons en sûrs, le dernier à lever le piquet de grève devant les buts de Cédric Carasso.
Emile Zola, dans son roman, plaidait en faveur des déshérités et servait la cause d’un peuple fraternel. Toutes proportions gardées, espérons que les Olympiens suivront ce modèle. Car le peuple Marseillais, toujours uni derrière les couleurs du club, ont été privés de trophées et déçu par ces trop nombreuses années sans titre. Heureusement qu’il reste la Coupe d’Europe et ces soirées de folies. Alors rendez vous ce soir à 20h30 sur Paris Première (!!) pour le premier chapitre de ce nouveau roman de l’OM et de ses joutes continentales. Sueur, sang et charbon, c’est ça la mentalité !